Hydro-Québec a annoncé l'an dernier son intention de rénover la centrale nucléaire Gentilly-2. Normalement, une décision de cette importance est fondée sur une analyse méthodique de la situation, sur une évaluation objective de tous les éléments pertinents. Pourtant, toutes les informations disponibles montrent que le projet de rénovation de Gentilly-2 ne peut mener qu'à une forme de catastrophe.

Premièrement, ce projet ne sera pas rentable. On sait déjà que les coûts de rénovation seront beaucoup plus élevés que prévu. De plus, les coûts nécessaires à l'éventuel démantèlement de la centrale et à l'entreposage (impossible) de déchets radioactifs pendant des centaines de milliers d'années (ou plus) ne sont pas convenablement considérés. Et c'est évidemment sans tenir compte des coûts engendrés par les inévitables impacts sur la santé et sur l'environnement.

 

On sait ensuite que le nucléaire est loin d'être une énergie verte. Il s'agit plutôt de la plus polluante et la plus dangereuse des sources d'énergie. Il n'existe, à l'heure actuelle, aucune façon responsable de disposer des substances hautement toxiques et radioactives générées par l'industrie nucléaire. À long terme, il s'agit du pire investissement environnemental que pourrait réaliser le Québec.

Finalement, les Québecois ne veulent pas de l'énergie nucléaire. La décision d'Hydro-Québec est donc totalement antidémocratique. Il ne faut pas oublier qu'Hydro-Québec a même court-circuité les processus publics d'évaluation qui auraient été nécessaires dans un tel cas.

En tant que citoyens responsables, nous sommes en droit d'être très inquiets et d'exiger qu'Hydro-Québec fasse preuve de transparence en expliquant à la population quelles sont les véritables raisons qui l'incitent à promouvoir ce projet rétrograde et dangereux, à l'encontre de toute logique apparente.

Puisque nous ne connaîtrons probablement jamais les vraies motivations d'Hydro-Québec, il ne nous reste qu'à militer énergiquement pour la seule avenue raisonnable qui demeure: sortir le Québec du nucléaire!

L'auteur est un physicien qui réside à Sainte-Foy.