Comment réagissez-vous aux déflagrations qui sont survenues lundi après-midi à proximité du fil d'arrivée du marathon de Boston et qui ont fait plusieurs victimes?

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L'horreur au marathon : ne pas céder à la peur

J'ai couru mon premier marathon à Montréal en 1983. Depuis, le jogging fait partie de ma vie un jour sur deux. Je cours le matin pour le plaisir, la forme, la méditation. Il y a une joie à sortir de soi, à se fondre dans le paysage, à s'envoler avec la route. J'espère continuer mes escapades en espadrilles tant les genoux tiendront le coup, car mon âme ne porte pas à terre, elle a besoin du corps pour célébrer la vie.

Les coureurs solitaires vivent une grande solidarité entre eux, comme si la sueur les soudait dans une même aventure. Et quand arrive le jour du marathon, l'ultime expérience du 42 kilomètres, c'est le couronnement de beaucoup d'efforts, le dépassement de soi, la récompense de la ligne d'arrivée, l'euphorie d'avoir enfin terminé. Il règne souvent dans ce genre d'événements une atmosphère bon enfant, familiale, où il fait bon d'être ensemble. Beaucoup de coureurs amassent des fonds pour des fondations, des causes qui leur tiennent à coeur. On félicite les coureurs, on les étreint, il y a des larmes, beaucoup d'émotion, bref, ce qui fait la beauté de notre humanité, et sa fragilité aussi.

Mais il y a parfois le côté sombre, aveugle, une force non maîtrisée qui blesse et tue l'innocence, sans cirer gare. Lundi 15 avril, l'horreur s'est invitée au marathon de Boston, symbole de liberté et de joie de vivre. Le rêve s'est transformé en cauchemar. Pour plusieurs, la course de leur vie s'est terminée avant le fil d'arrivée. Deux explosions suffirent pour tout obscurcir. Trois personnes ont perdu la vie, plus de 170 blessés, dont certains dans un état critique. Beaucoup d'amputations. La course est finie. On cherche les coupables, bien sûr, mais le mal est fait.

Et pourtant, il faudra continuer à courir, à espérer, à vivre, à organiser des marathons, pour ne pas céder à la peur et donner cette victoire aux terroristes, même si on ne connaît pas encore le ou les coupables.

Je ressens en ce moment un grand privilège à courir. Comment oublier la mort de ce garçon de huit ans qui attendait de voir son père franchir le fil d'arrivée ? Il aurait pu être le mien. Sa mère et sa soeur ont également été blessées. Je les porte dans ma prière avec les autres victimes et je vais courir pour eux et pour ceux des pays en guerre. Devant le mal, il n'y a souvent que cette question, que je porte aussi comme une grande souffrance : pourquoi ?

Jacques Gauthier, Gatineau

Le Mal

Le mal est sans couleurs et intemporel; Il traverse les millénaires avec une aisance remarquable sans égard pour la vie et se nourrit sans relâche de la cupidité des uns et de la soif de sang des autres. Il est sans l'ombre d'un doute devenu aujourd'hui le roi de l'information. Les événements de Boston ne sont qu'une représentation de plus de son pouvoir. Les victimes? Encore des collatérales aucunement impliquées dans les décisions politiques ou religieuses ou autres. C'est tragique de penser que d'ici peu, les auteurs de cet autre attentat deviendront célèbres, seront analysés et surexposés dans les médias. Le mal à son apogée : la multiplication de la haine par la haine. C'est triste et pathétique. Dépourvues de respect, les images de la scène qui témoignaient de la violence inouïe furent diffusées en boucle des milliers de fois. Le sang sur le trottoir était celui d'un garçon de 8 ans, de sa mère, de sa soeur et d'autres victimes. C'était le résultat d'une explosion terroriste. Le mal moderne, aussi fascinant qu'il semble être, ne disparaîtra que le jour où les humains décideront qu'ils ne veulent plus le voir "live" et malheureusement si la tendance se maintient, il n'est pas à la veille de nous laisser vivre en paix. 

Alexis Bouchard-Amyotte,  papa et entrepreneur

Des espadrilles en deuil

Près de 12 ans après les attentats du 11 septembre les États-Unis sont de nouveau sous le choc. En effet au moins trois personnes ont été tuées et plus d'une centaine d'autres blessées dans deux violentes explosions survenues lundi après-midi lors du 117e marathon de Boston.  Cet évènement malheureux démontre la lâcheté des attentats terroristes et la bêtise humaine de ceux qui les posent.

Il n'y a aucune raison au monde qui peut cautionner des attentats terroristes et encore moins lors d'activités familiales et sportives comme un marathon.  Les mots me manquent pour dénoncer cet acte de faiblesse et de pleutrerie. En quelques instants, au cours de l'un des évènements printaniers des plus prisés des Bostoniens, on est passé de la sueur et de la joie, aux cris et au carnage.  C'est d'une bassesse incommensurable.

Comment devons-nous réagir à des tragédies comme celle de Boston? Avec résolution et sans réagir, parce que c'est exactement ce que les terroristes veulent? Il faut traduire en justice le plus rapidement possible ces lâches qui ont perpétré cet acte méprisable.

Tout ne sera plus pareil maintenant.

Jocelyn Boily, Québec

Ne pas céder à la panique

Personne n'est à l'abri d'un tel attentat. Certes les États-Unis sont plus exposés à de tels actes, car leurs ennemis fusent de toutes parts. Le pays le plus puissant au monde compte, en effet de nombreux ennemis qui endoctrinent dès leur jeune âge des personnes qui deviennent extrémistes qui sont prêts à tout afin d'apeurer les Américains. En tant qu'amis des États-Unis nous ne pouvons pas jouer à l'autruche et prétendre être totalement à l'abri de ces illuminés. Il ne faut surtout pas non plus céder à la panique et cesser de vivre normalement, mais plutôt user d'une grande prudence surtout lors de grands évènements. Que nous le voulions ou non, ces terroristes sont prêts à tout afin de ternir l'image de nos voisins du Sud. Se pourrait-il qu'ils songent aussi à viser leurs alliés naturels? Cela dit, il faut sécuriser les endroits propices et vulnérables à de tels actes de barbarie sans sombrer dans la paranoïa, car cela ne ferait que réjouir les terroristes. Après tout, ce qu'ils recherchent véritablement c'est d'entraver notre droit à la démocratie et surtout notre liberté d'expression et du libre choix de vivre comme bon nous semble dans une démocratie qu'ils ne connaîtront jamais. Comme il m'est impossible d'imaginer la souffrance engendrée par cet acte totalement injustifié, je tente de compatir avec les blessés et leurs proches et je ressens une grande empathie envers les familles et les proches des personnes ayant perdu la vie au cours d'un événement censé être joyeux. 

Jean Bottari, Montréal

La peur

Je me trouvais à 200 mètres de la ligne d'arrivée, prêt à accueillir ma blonde les bras ouverts après son exploit, prêt à vivre un moment heureux et en un instant, la réjouissance a cédé la place à l'inquiétude, puis la panique s'est vite installée. Les stigmates du 11 septembre se sont ouvertes, les gens dirigeaient instinctivement leurs regards vers le ciel, pleuraient et cherchaient anxieusement leurs proches. Je voulais demeurer calme, mais j'en étais incapable, incapable de chasser de mon esprit toutes ces idées noires. Je ne trouvais pas ma blonde et je pensais à notre fils. Mon corps tremblait encore quand je l'ai retrouvée et je continuais à regarder vers le ciel. Aujourd'hui, ma seule pensée est pour les familles qui sont en deuil, pour les parents du petit garçon de 8 ans qui a été tué et j'ai juste hâte de rentrer à la maison pour serrer dans mes bras mon petit Marc-Antoine. 

Ariel Franco, enseignant,  l'Assomption

Ailleurs aussi

C'est une affaire bien triste que de voir des gens ordinaires, pétants de santé, célébrant la vie et l'amitié se faire mettre en pièce de la sorte.

Mais, j'imagine que dans certains pays, comme au Moyen-Orient, les gens ordinaires, mis en pièce par des tirs de drones, ne doivent pas trouver l'affaire tellement plus réjouissante.

Ma regrettée mère disait que "Quand on crache en l'air, ça retombe sur le nez!".

Michel Beauparlant, Gatineau

Un peu d'espoir

Avant de penser quoi que ce soit, je pleure. Je désespère de la race humaine qui engendre des êtres nourrissant leur haine au mépris de la Création, indignes de la Vie qu'ils ont reçue. Puis, je me distance de mes émotions, m'éloigne du cynisme et me mets à croire que le Bien peut triompher. Je lis les commentaires des Barak Obama, Vladimir Poutine, Herman Van Rompuy,  François Hollande, Mario Monti et autres puissances de notre planète, je me remets à espérer. J'attends beaucoup de la grande communauté internationale, beaucoup.... parce que juste ma petite part, ce n'est pas assez.

Sylvie Séguin, Montréal

Spectres d'une société violente

Les attentats dits extrémistes en sol Nord-Américain choquent par leur violence spectaculaire, mais n'en sont pas moins partie intrinsèque du spectre mouvant d'une société elle-même extrêmement violente, ne serait-ce que dans sa manière d'encenser l'individualisme à outrance et d'avaliser les inégalités sociales et l'exploitation du plus faible.

Pierre Deschênes, Montréal

Inexplicable

Un ami m'a appris la nouvelle hier et je suis resté sans mot. Qu'on puisse s'attaquer ainsi à un évènement sportif rassembleur, international et multiethnique me dépasse totalement. Ma question a été : mais à quel symbole s'attaque-t-on ? Peut-être au Patriot Day, mais quand même... C'est vraiment révoltant de s'attaquer ainsi aux spectateurs, aux familles et aux coureurs. Je peine à m'expliquer ces actes ignobles. J'espère que c'est un acteur isolé et non un groupe organisé ce qui ferait craindre pour la suite et nourrirait une peur accrue du terrorisme...

Il faut croire en l'humain et aller de l'avant vers une meilleure confiance entre chacun au lieu de se refermer sur soi et attiser la peur. 

Jonathan Lapointe

La douleur des autres

Je compatis de tout coeur avec les familles qui ont perdu un proche et pour les gens qui ont été blessés gravement.  C'est une horreur que ces attentats.  C'est d'une lâcheté sans nom!

Pendant ce temps, en Irak, cinquante personnes sont décédées, il y a quelques jours. Là aussi, des attentats lâches.

Parmi ces deux nouvelles, celle de Boston sera hyper médiatisée et pourtant, il y a uniquement trois morts. Hier, les réseaux sociaux étaient inondés pour que l'on prie pour les gens de Boston, mais rien pour ceux d'Irak. Est - ce à dire que des morts blancs ont plus de valeur que ceux d'une autre nationalité? Bien sûr, il faut couvrir la nouvelle la plus proche, qui frappe plus les esprits, car des femmes et des enfants allant faire leurs courses en plein jour, c'est anodin ; ils sont habitués à ces attentats.

Alors, nous qui nous voulons planétaires, visionnaires d'un monde global, ayons aussi une pensée pour les morts et les mutilés des autres continents. L'atrocité est planétaire.

Denis Guérin

Attendons avant d'accuser

Il est malheureux de constater qu'encore une fois, des actes de violence fassent des victimes chez des innocents.  Pour le moment, nous n'avons que très peu d'information sur les auteurs et les motivations derrière les explosions survenues à Boston. Par contre, il faut être prudent avant de pointer du doigt certaines communautés culturelles. Beaucoup de fausses informations ont circulé sur les médias sociaux.  Espérons que la lumière sera faite rapidement au sujet de cet événement.

Anouk Charles, Laval