Des experts attribuent l'inefficacité dans le rapatriement des ressortissants canadiens au Proche-Orient à la politique étrangère du gouvernement Harper, trop collée sur les intérêts d'Israël. Son désintérêt pour les pays du monde arabe et des considérations électorales dans la communauté juive de Toronto expliqueraient les ratés du gouvernement canadien depuis le début de la crise arabe. Qu'en pensez-vous?





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Quand Tim Hortons fait loi...

Quand votre horizon se limite au hockey professionnel et au Tim Hortons de ce monde, voilà ce qui risque d'arriver à la politique étrangère d'un pays. C'est désolant, mais les gens ont bel et bien élu ce gouvernement conservateur. Alors, on assume!

Michel Lebel

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Le Canada me fait honte

Ayant vécu plusieurs années à l'étranger, en Asie, en Afrique et en Haïti, j'ai maintenant honte de la politique étrangère canadienne. Il fut un temps où j'étais fière de montrer l'unifolié qui me représentait, mais aujourd'hui, j'estime que ce drapeau ne m'identifie plus. Je suis Québécoise de souche et très attachée à ma culture, mais je m'étais toujours affichée à l'étranger comme étant d'abord canadienne. Depuis quelque temps, je ressens un malaise à être associée au gouvernement en place à Ottawa. Tout d'abord, j'ai l'impression que ce gouvernement canadien ne me ressemble pas du tout; c'est normal puisque je ne fais pas partie des citoyens qui l'ont élu, mais l'attitude strictement conservatrice de ce dernier et sa position aux côtés de certains alliés me laissent un goût amer qui me donne envie de ne plus y souscrire mes impôts. Voici quelques exemples récents où le gouvernement Harper (puisque c'est ainsi qu'on doit l'appeler dorénavant) m'a laissée perplexe. Lorsque la famille Trabelsi est arrivée à Montréal, personne n'a réagi. Les avoirs de cette famille au Canada ont pu être récupérés et expédiés vers d'autres abris de brigands sans que l'État canadien ne lève le petit doigt. Plusieurs semaines plus tard, alors que cette famille vit toujours sous notre toit, on brandit finalement une loi qui n'est toujours pas votée et les millions de dollars volés aux Tunisiens se sont envolés vers d'autres cieux aussi nébuleux que ceux du pays qui reçoit mes impôts. Un second exemple récent est l'inaction du gouvernement Harper pour prendre position dans la crise égyptienne. On observe, et l'on ne s'implique pas. On attend que tout se remette en place, puis on se frotte les mains. Les seules préoccupations de ce gouvernement sont mercantiles. Qu'est-ce que cela nous rapportera de nous engager? Nous avons bien saisi dans cette crise que les enjeux principaux étaient liés à Israël et que le gouvernement Harper semble se faire dicter ses actions. C'est pourquoi il y a toujours un délai de réaction. Ce gouvernement est un pion et je suis consternée à l'idée que c'est à un jeu de hasard que servent mes impôts. Un dernier exemple illustre bien la position du Canada dans l'échiquier mondial. La Libye, en crise depuis deux semaines, cumule les victimes civiles, crache son trop-plein de souffrance à la face du monde, témoigne de la volonté populaire à se soulever et à se débarrasser des dictateurs de tout acabit. Quelle est la réaction du Canada face à ce soulèvement? Quelle position le gouvernement Harper a-t-il adoptée quant aux violences dont sont victimes les civils libyens? Rien n'a transpiré de ce gouvernement en regard des atrocités qui se déroulent quotidiennement sous ses yeux. Pire encore, la vitesse de réaction pour évacuer les ressortissants canadiens de la Libye a été similaire à quelqu'un qui a les deux pieds pris dans la glaise. Je n'ose plus clavarder avec mes amis, marocains, car j'ai honte de la paralysie qui affecte ce gouvernement qui n'est pas le mien. De l'extérieur, on se demande pourquoi mes impôts sont aussi mal utilisés.

Josée Côté