Dans son manifeste qui sera lancé lundi, la Coalition pour l'avenir du Québec, dirigée par l'ex-ministre François Legault, propose qu'on laisse de côté la question nationale et qu'on remette «le Québec en mouvement» en faisant de l'éducation la priorité numéro un dans les années à venir. Êtes-vous d'accord avec la coalition que la souveraineté est un dans «apparent cul-de-sac» et que le Québec doit d'abord concentrer ses énergies sur les dossiers de l'éducation et de la santé?

MERCI DE NOUS AVOIR FAIT PARVENIR VOS COMMENTAIRES

Stratégie trompeuse

Écarter la question nationale afin de régler d'autres dossiers n'est que retarder la gestion de ces problèmes. Comment prendre des décisions adéquates sur les dossiers comme l'économie, la santé et la justice, lorsque l'on ne sait même pas si l'on veut gérer ceux d'une province ou d'un pays? À mon avis, M. Legault essaie simplement de gagner des points avec les indécis.



Frédéric-Guillaume Rollet

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Question de bon sens

Je demeure un fervent souverainiste, mais je considère que le Québec a besoin de recentrer ses objectifs sur des projets qui redonneront un élan et de la fierté à la société québécoise. Malheureusement, aucun des partis traditionnels n'a la confiance de la population pour réaliser un tel projet. Nos politiciens ne répondent plus aux aspirations de la population et sont, malheureusement considérés comme des incapables, des corrompus et des stratèges qui pensent d'abord à se faire réélire et ensuite, parfois, aux Québécois et à leurs aspirations. J'ai hâte de voir l'ensemble du projet du groupe de monsieur Legault, car lui aussi est un ancien politicien. Saura-t-il se démarquer de cette étiquette par des gestes crédibles et réalistes? Saura-t-il mettre en place un parti politique avec des personnes qui gagneront la confiance de la population? Beaucoup de questions avec des réponses à venir.

André Champagne

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Vivons heureux, vivons niaiseux...et divisés

Je reprends en partie une réplique des Cyniques lancée dans les années 70. L'histoire se répète. Il y a des choses intéressantes dans le manifeste de M. Legault comme l'importance à accorder à l'éducation. Peut-être qu'il faudrait aussi mettre le Québec sur ses «rails» avant de parler de souveraineté. Ce que je déplore dans ce mouvement c'est que, s'il devient un parti politique, ça va encore diviser les votes des francophones et permettre à l'incompétent, mais habile hypnotiseur, Jean Charest, de rester au pouvoir. Voyons la vérité en face : les anglophones et une grande majorité d'allophones vont continuer à appuyer les libéraux. C'est un fait, je demeure dans le West-Island. Donc les libéraux sont toujours assurés en partant d'une trentaine de comtés : le West-Island, l'ouest de Laval, l'Outaouais et les Cantons de l'Est. Pendant ce temps-là, les francophones divisent leurs votes entre le PQ, l'ADQ, QS, le Parti Vert, le parti de M. Legault et quelques irréductibles votent pour le parti libéral. Ce n'est pas pour rien que les libéraux affichent un immense sourire lorsqu'ils parlent de la possibilité d'un parti avec M. Legault comme chef. Connaissant le côté tordu du politicien Jean Charest, je ne serais pas surpris qu'il déclenche des élections à peine quelques mois après la formation du nouveau parti politique. Pour ce qui est de la souveraineté, je crois qu'elle est toujours pertinente: on aurait fini d'attendre après le fédéral pour décider de nos projets, on protégerait notre culture et on a les compétences pour la réaliser et se gérer soi-même. Oui je suis pour la souveraineté et je vote PQ, mais je sais reconnaître une position intéressante comme celle de M. Deltell (ADQ): Un Québec français et des Québécois bilingues. Je suis d'accord avec ça, mais encore une fois, je trouve dommage qu'on divise nos forces alors qu'on pourrait faire un Québec plus fort et mieux administré. Je constate malheureusement que les Québécois forment de plus en plus un PPP: Pauvre Petit Peuple.

Denis Renaud

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Des phrases creuses



Je suis souverainiste. Cependant, je constate tout comme n'importe qui de lucide (sans jeu de mot là !) que cette option est dans une impasse. Trop populaire pour disparaître dans les limbes, mais encore bien plus impopulaire pour se concrétiser. Le fédéralisme n'est pas une abomination. C'est viable. D'ailleurs, y a t-il un goulag quelque part? Alors les Falardeau et les Richler de ce monde... Passons. Pour M. Legault... Écarter la question nationale... Elle l'est de fait écartée cette «question nationale»! Pas une grosse nouvelle là... Même le PQ le sait, mais il doit faire semblant pour flatter dans le sens du poil ses internes ceintures fléchées... Alors, on n'a pas à être d'accord ou pas avec une telle chose qui, de par l'opinion publique multipliée par le temps passé là-dessus ( les 40-50 dernières années) s'est tassée sur la voie de service par la volonté populaire. Like it or not, un moment donné, faut prendre acte, et être beau joueur. Si le Québec a un jour à devenir un pays, cela se fera par volonté populaire, et parce que les mentalités auront changé. On n'en est pas là. M. Legault ne fait que débiter des phrases creuses, des vérités de La Palice, cela apporte quoi de plus? Rien. Ah la politique!



Martin Mimeault, Montréal



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Cela n'a rien changé



Voilà hut années que Jean Charest a mis de côté «la question nationale» pour mettre la priorité sur l'éducation et la santé, est-ce que cela a réellement changé l'âme de la société québécoise? Il ne faut pas s'imaginer que le PQ dépense 75% de son budget sur la question nationale lorsqu'il est au pouvoir. Alors soyons réalistes, exigeons l'impossible, et surtout la vérité.



Stéphane Desrochers



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Pour un an ou deux



Je suis d'accord que la question nationale soit reléguée à l'arrière-scène mais seulement pour une année ou deux. D'ailleurs, M. Legault et ses collaborateurs réaliseront que notre marge de manoeuvre à l'intérieur de la fédération canadienne est de plus en plus mince. Il ne faut pas s'attendre à ce que les fédéralistes nous fassent de cadeaux. Au contraire, conservateurs, libéraux et néo-démocrates sont tous des centralisateurs à outrance. On sera toujours perdants dans ce piège à cons. Donc, une année ou deux pour mettre de l'ordre dans nos finances et positionner le Québec pour que nous nous préparions à prendre nos destinées en main. On le mérite bien!



Brian Melanson

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D'accord



Je suis d'accord avec François Legault.



Germain Côté



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Du réchauffé



De ce que l'on en sait pour l'instant, le projet de François Legault est bien décevant. Rien de nouveau! Que du réchauffé! Un autre qui pige allègrement dans le programme de l'Action démocratique du Québec de Gérard Deltell, comme si ce parti était un bar ouvert, mais sans démontrer le courage de véritablement changer les façons de faire au Québec. Au mieux, M. Legault semble nous offrir un PQ bis avec une grande pause de souveraineté. D'ailleurs, contrairement au Parti québécois de Pauline Marois, il semble avoir compris que les Québécois n'en veulent plus pour l'instant, que les priorités sont ailleurs. Et là-dessus, la liste est longue. Oui, l'éducation est une priorité au Québec. En dehors du parti d'Amir Khadir, nommez-moi un parti politique au Québec pour qui l'éducation n'est pas une priorité, un outil de développement, un élément indispensable à la création de richesses. M. Legault veut sans doute nous faire oublier qu'il a déjà été ministre de l'Éducation et de la Santé, comme Pauline Marois d'ailleurs. Il a donc déjà eu l'occasion de faire bouger le Québec et il a lamentablement échoué. Après huit ans de pouvoir, le bilan du gouvernement Charest n'est pas très reluisant, notamment pour ce qui concerne le décrochage scolaire. Mais le Québec mérite-t-il pour autant un autre tour de piste d'un politicien usé à la corde? Poser la question, c'est y répondre.



Jean Latendresse, Montréal



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Directions opposées



Depuis quand la santé et l'éducation ne sont pas une priorité? Le PQ et le PLQ nous l'ont martelé depuis des décennies. Et je pense que nos systèmes de santé et d'éducation ne se portent pas si mal. Que le PQ se sépare en un parti de droite et un parti de gauche pour satisfaire les riches séparatistes et les syndicat de travailleurs séparatistes ne changera pas l'option du oui chez les séparatistes. L'ombre de l'option souverainiste restera ancré dans ces groupes. Tout au plus, les tiraillements de la gauche et de la droite au PQ se calmeront et les débats souverainistes prendront des directions opposées, l'un pour s'enrichir à même le Québec, l'autre pour vivre à même le Québec. Sans l'option souverainiste, M. Legault ne penserait même pas à former une autre aile politique. La gauche est bien représentée par Québec Solidaire, le centre droit par le PLQ, el l'option indépendantiste par le PQ. L'ADQ, on ne sait pas encore.



Jacques Fréchette



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Nulle part



Le  cul-de-sac , c'est  le  Canada. Le  désir  de  souveraineté  des  Québécois  est  toujours très  fort. Je  crois  que  M. Legault désire avant  tout  exercer un  petit  pouvoir  provincial  tranquille. Il en a le  droit. Ce mouvement, franchement, n'ira  nulle  part, Dieu  merci.



François  Gagnon, Montréal



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Le profit à tout prix



Le problème des gens d'affaires comme François Legault, c'est qu'ils vivent dans une bulle et n'ont comme valeur que le profit, le profit à tout prix, rien que le profit. Ils ne voient rien d'autre. J'aurais aimé que M. Legault reste au Parti québécois, il aurait fait un excellent ministre des Finances. Il y a déjà 30 ans bientôt que le peuple canadien a fait l'erreur de se doter d'une constitution sans le Québec. L'aurait-il fait sans l'Ontario, la Colombie-Britannique ou l'Alberta? C'est la plus grande erreur de l'histoire politique canadienne et proposer d'attendre pour la réparer, c'est de lancer la serviette, d'accepter la défaite, c'est une position de «loser». Je suis davantage un confédéraliste qu'un indépendantiste radical mais si cette aberration, cette humiliation n'est pas réglée bientôt, il faudra poser cette fois la vraie question: «Voulez-vous que le Québec devienne un pays?»



Fernand Turbide



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Plus fort dans un Canada uni



Je suis d'accord avec M. Legault à propos de sa nouvelle pensée. Je crois que le programme de la souveraineté a ralenti la progression du Québec. Il est maintenant le temps de faire partie du Canada tout en gardant des options pour le Québec. On est et on sera toujours plus fort dans un Canada uni.



Claude Côté



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Ouvert sur le monde



Tout à fait d'accord! En ce début du 21e siècle où tous les pays s'ouvrent au monde, ne perdons pas notre temps à ergoter sur une conception étroite du nationalisme et à prôner le repli sur soi. Le temps est à la solidarité et à la communication planétaire... Bonne chance, M. Legault!



Michel Bellavance



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Alliance avec l'ADQ



Je suis parfaitement en accord avec M. François Legault. Moi, j'appuie sa coalition et je suis de son côté. J'aimerais voir M. Deltell de l'ADQ s'associer à eux pour être encore plus fort. Pour être prêt pour les prochaines élection, pour nous libérer des libéraux.



Bertrand Picard, Boucherville



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Bon pour le PLQ



L'imbroglio qui existe à la tête du Parti québécois depuis des décennies, est la cause directe de la création de factions qui vont a l'encontre de l'indépendance  du Québec. Avec François Legault qui s'ajoute aux trois autres partis (excluant les libéraux), cela vient d'assurer la défaite du parti québécois aux prochaines élections. Et nous voilà repartis pour cinq années additionnelles d'arrogance et de suffisance de Jean Charest.



Yvon Bégin



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La question nationale sur la glace



Oui, je suis d'accord pour mettre la question nationale sur la glace. Nous avons beaucoup d'autres problèmes à régler.



Jean-Claude Belleau, Orford



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Rien de neuf



Que de déception. Moi qui croyais que François Legault raviverait ma flamme politique. Sa Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ) ne m'impressionne guère. J'aurais aimé voir en M. Legault un politicien nouveau genre qui ne tente pas de charmer l'électorat en lui promettant n'importe quoi. Je suis d'accord avec le fait que la CAQ ou toute autre formation politique écarte la question nationale pour l'instant. Le gouvernement de Jean Charest a réussi en huit ans à démobiliser une grande partie de la population en multipliant les promesses non tenues et les gaffes. J'aurais aimé que François Legault ou toute autre personne sensée et consciente de la vraie situation politique et économique du Québec nous dise qu'elle se présente afin de régler une fois pour toutes les problèmes vécus dans les  réseaux de la santé et de l'éducation. Que cette personne nous dise simplement et sans penser au prochain scrutin qu'elle sera là pour le bien de la population et qu'elle fera tout et aux meilleur de ses connaissances afin d'aider nos aînés et nos enfants. Il nous faut des hommes et des femmes qui sont capables de tenir leurs promesses. Des personnes capables d'admettre leurs erreurs.  Moi j'en ai plein le dos de me faire mentir, de me faire prendre pour dupe et de payer pour les élus qui sont incapables de me dire la vérité et surtout, surtout de m'écouter. Je veux voir et entendre des futurs candidats qui se présentent pour les vraies raisons. Il me semble que la démocratie devrait inclure dans ses destinées d'une nation l'opinion populaire. Non? Il me semble aussi que je devrais avoir plus que le droit d'aller voter aux quatre ou cinq ans pour ensuite subir les diktats de certaines personnes assoiffées de pouvoir. Il me semble évident que ni François Legault ni d'autres acteurs politiques actuels ne remplissent cette définition qui relève probablement comme la plupart de mes concitoyens de ma naïveté et de l'espoir que j'entretiens envers mon prochain.



Jean Bottari, St-Mathias-sur-Richelieu



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Tous les outils



Difficile de se construire une maison sans avoir tous les outils dans son coffre.



Pierre St-Louis



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Des opportunistes



Y a-t-il une personne qui veut parler de la question nationale sauf les intégristes séparatistes? Même si Pauline remporte les prochaines élections, ça ne sera pas grâce aux séparatistes mais plutôt en dédain du gouvernement Charest qui, avouons-le, est loin d'avoir livré un richissime héritage. Mais tout ce désabus envers les politiciens restera car il n'y a pas de vrai meneur parmi eux... juste des opportunistes qui se cherchent un discours rassembleur mais loin des priorités du bon peuple. Que ce soit la question nationale, l'économie, la santé, l'éducation ou tout autre préoccupation quotidienne du payeur de taxes, les politiciens s'en foutent et leur façon de gérer ces situations est de mettre la faute sur l'autre. L'important, c'est le pouvoir de taxation, rien d'autre!



Pierre Bibeau, Rivière-Rouge



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M. Legault n'a rien inventé



Cet ancien péquiste désireux de délaisser son LazyBoy n'a rien inventé sous le soleil ! Étant donné qu'il n'avait pas les coudées franches au PQ, sous Landry ou autre «boss», il décide de se retirer pour aller compter ses millions loin des caméras. Mais à force de se bercer dans le salon, ça use le tapis....et la patience! Il voulait dire quelque chose qui aurait pu intéresser Charles Sirois, l'homme qui devient magique en entreprenariat, en autant qu'il utilise vos million$, pas les siens ! Mais ce pauvre M. Legault dit des phrases toutes simples, qui ont été reprises par des millions de Québécois depuis des lunes. Ce n'est pas parce que ça vient de M. Legault que c'est meilleur ou remis à jour ! La question nationale n'est plus le sujet du Jour depuis au moins 1995. Même Pauline l'a compris bien avant que M. Legault revienne la hanter ! Alors, suivant, next !



Robert Dubuc



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Les vrais enjeux



Il faut se rappeler que M. Legault  publiait dans les médias en 2003 un manifeste mentionnant que la souveraineté du Québec était plus pertinente que jamais et qu'elle représentait la solution concrète aux problèmes actuels et futurs du cul-de-sac financier du Québec.  Il ajoutait que ce n'était pas le temps de faire des compromis sur le projet de souveraineté mais de faire la démonstration des avantages concrets et de l'urgence de faire l'indépendance du Québec. À mon avis, la nouveauté que représente ce nouveau groupement comme celui du réseau liberté est en partie une fuite en avant.  Si la souveraineté en elle-même n'est ni à gauche, ni à droite, il n'en demeure pas moins qu'il existe désormais des souverainistes à gauche et à droite et la tâche du Parti québécois consiste maintenant à rallier tous ces gens. Les véritables enjeux sont d'abord de s'assurer que tous les citoyens du Québec, riches ou pauvres, pourront continuer d'avoir accès à tous les services de base, entre autres en santé et en éducation.



Jocelyn Boily, Québec



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Quelle est sa véritable intention?



Si son intention, à terme, est de fonder un parti politique, il doit nécessairement se brancher et définir là où il loge, cela est incontournable. Sinon, sa coalition devient de la frime.



Fernand Lavigne

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Il est plus que temps!



Nous avons grand besoin au Québec d'être en mesure d'exprimer notre opposition à un gouvernement sans retomber dans le piège des chicanes et du chantage qui devient notre lot lorsque le PQ est au pouvoir! Après près de 40 ans, assez c'est assez! Qui paie le prix de cette situation? Certainement pas nos élites politiques qui tirent avantage de cette situation pour éviter de régler les vrais problèmes.



Michel Lamarche, Brossard



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Plan de match à bonifier



Je m'intéresse depuis une dizaine d'années à la place et au rôle de la créativité dans nos entreprises et nos organisations, mais aussi en société, dans les médias, en éducation et dans notre système démocratique. Notre société est en pleine mutation, d'une société de consommation nous sommes propulsés dans une société de communication. Dans ce contexte, toutes les organisations sont tenues de «s'ajuster» à cette nouvelle dynamique et les ingrédients fondamentaux pour être en mesure de «fonctionner» et de performer dans ce nouvel environnement sont la créativité et l'innovation. Cette donnée s'applique également à nos institutions démocratiques malgré le fait que ces dernières se croient toujours redevables à un passé, une histoire et donc à l'abri de cette obligation de s'actualiser. En réalité, ils n'ont pas de modèles et pas d'imagination... L'initiative de M. Legault m'interpelle au plus haut point, car elle ouvre la porte à la création d'une organisation politique du 21e siècle. Malgré cela, la position de M. Legault a un réel besoin d'être bonifiée. Les Québécois, par leur spécificité culturelle, ont besoin collectivement d'un but, d'un objectif, d'un plan de match autour duquel ils peuvent se regrouper, s'identifier, s'affirmer et exprimer leur originalité. En réalité, dans l'esprit des Québécois, aucun parti politique n'a vraiment l'autorité de définir leur société, que les citoyens du Québec soient séparés ou non du reste du Canada. Aucun «professionnel» de la politique ne veut reconnaître que c'est aux citoyens eux-mêmes de le faire. Ces derniers n'ont malheureusement aucun moyen tangible pour y arriver. Qu'elles aient la forme d'élections ou de référendums, toutes les tentatives mises en place par les partis politiques sont faussées, intéressées et, surtout, totalement inadéquates. C'est une réalité que nul n'ose avouer publiquement parce que nos dirigeants n'ont pas d'autres solutions à proposer; rien de nouveau d'un océan à l'autre. La société québécoise se retrouve aujourd'hui à ce que j'identifie comme un carrefour de circonstances sans précédent de son histoire. Elle est au coeur d'un immense paradoxe culturel qui prend la forme d'une impasse engendrée par une crise de confiance envers ses institutions, juxtaposée à la nécessité historique de s'affirmer comme groupe social et comme peuple dans la communauté internationale. Je propose d'utiliser cette impasse et d'en faire une occasion de dépassement. Grâce à sa situation historique et géographique, le peuple québécois est, de plus, propulsé à l'avant-scène d'un formidable processus de changement des valeurs et des façons de voir, de dire et de faire les choses. Ce processus de changement n'est pas exclusif à la société québécoise, au contraire, il touche toutes nos sociétés. Les Québécois se retrouvent devant une rivière à fort courant à traverser sur leur chemin, ils ne savent pas ce qui les attend de l'autre côté; par surcroît, personne ne leur a jamais montré à nager et ils sont en pleine crise de confiance. L'initiative de M. Legault aurait plus de chance de marquer l'histoire du Québec si elle incluait une proposition innovatrice, un exercice nouveau, rassembleur et rafraîchissant qui permettrait aux Québécois d'une certaine façon, d'apprendre à nager, de regagner confiance dans le système et de définir eux-mêmes ce qui les attend de l'autre côté de cette rivière. Voilà que cela n'a rien à voir avec la gauche, la droite, le centre droit ou l'extrême centre... Cela va plutôt dans le sens de par en avant ou par en arrière face à une société en évolution. Ensemble on peut y arriver!



Jean David, président de la commission politique du PLQ (2000-2002)



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Un projet bienvenu

S'il fallait que le PQ reprenne le pouvoir, ce serait tragique de vivre toute cette perte d'argent et surtout de temps pour les élus. Il semble clair dans tous les sondages que les Québecois ne veulent pas de référendum. Nous vivons actuellement avec un gouvernement qui trame tous ses projets en catimini, dont les fameux gaz de schiste et l'exploitation pétrolière. Et plus ils le font, plus la population, peut-être faute de communication, s'élève contre eux. Permettre à quelqu'un d'avoir les deux mains sur le volant ne veut certainement pas dire qu'on lui permet de faire fi des arrêts obligatoires et de dépasser de loin la limite de vitesse permise.

Je sais que je dépasse ici les règles de la rectitude politique mais je crois que le premier but de madame Marois est d'être la première femme première ministre du Québec. A quel prix? Je crois qu'elle s'en fout totalement. Ce dont nous avons besoin, en 2011, c'est d'un gouvernement lucide qui nous permettra et surtout à nos enfants de ne pas tomber dans le gouffre financier d'où nous ne pourrons plus jamais ressortir. Je trouve que c'est terrible de nous retrouver, encore une fois, à choisir entre un parti souverainiste et un parti qui ne sait plus où il va. Conclusion... oui un nouveau parti avec les intentions de M. Legault est non seulement bienvenu mais nécessaire. Peut-être alors pourrons-nous revoir la lumière au bout du tunnel.

M. Provost

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Legault ne veut que le pouvoir

Qu'est-ce que M. Legault propose? Un gouvernement de centre-droit dont les priorités seraient l'économie, l'éducation et la santé.

Qu'est-ce que le Parti libéral du Québec propose depuis près d'une décennie? Un gouvernement de centre-droit dont les priorités seraient l'économie, l'éducation et la santé. Au fond, M. Legault ne souhaite qu'une chose: accéder au pouvoir. Il veut profiter de la morosité du climat politique actuel comme d'un levier afin de se propulser à la tête du Québec. Je ne vois pas pourquoi il songerait à se lancer en politique en tant que chef avec de telles idées. L'option souverainiste est déjà en veilleuse depuis que les libéraux sont au pouvoir. Pauline Marois l'a pratiquement écartée du programme du Parti québécois. Prétendre le contraire relève tout simplement de la paranoïa. Cette coalition ne serait pas bien différente des libéraux et des péquistes d'un point de vue idéologique. Les partis qui se positionnent près du centre de l'échiquier politique se ressemblent tous, à quelques détails près. Ils forment de bons gouvernement de continuation. Mais ce sont de piètres réformateurs. Peu importe vos allégeances politiques, si vous recherchez de nouvelles idées, qu'elles soient développées ou non, il faut aller voir dans les extrêmes: la gauche et la droite. Il faut puiser à même les idées de Québec solidaire et de l'ADQ. Ce sont ces partis qui, étonnamment, détiennent les clés de notre avenir. Et non pas une éventuelle coalition de péquistes et de libéraux.

Pierre-Marc Drouin

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Rien de nouveau

Mais où était François Legault quand Mario Dumont a proposé son option autonomiste ? Je ne vois pas pourquoi ce qui n'a pas marché avec Dumont marcherait avec Legault. Ça fait quinze ans que la souveraineté est sur le voie d'évitement, alors je ne vois pas ce que Legault propose de nouveau. De toute façon, je suis d'accord avec Gilles Duceppe - les promoteurs d'un fédéralisme renouvelé d'hier sont devenus les prenants du statut quo d'ajourd'hui. Où sont-ils tous passés, les descendants bleus dont les ancêtres voulaient faire revenir le Québec dans l'honneur et dans l'enthousiasme? Le dernier d'entre eux était Benoit Pelletier et ils ont tout fait pour qu'il se la ferme. Bon joueur,il est parti sans trop chiâler, mais je ne m'étonne même plus de le voir se tenir avec les bloquistes. André Pratte passe 365 jours par année à essayer de rabrouer l'idée souverainiste mais il est incapable de nous proposer une seule bonne raison d'être fédéraliste. Tout simplement parce qu'il n'y en a pas. Si M. Harper gagne un gouvernement majoritaire sans le Québec, par contre, ça fera une raison de plus pour se séparer. Le Canada devient un pays plus conservateur, j'espère que votre statu quo a quelque chose à proposer à ça parce que vous allez trouver le temps long dans le Canada superpuissance énergétique de M. Harper.

Martin Lavoie

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Pas d'accord avec M. Legault

Que l'on soit souverainiste ou fédéraliste, il reste clair que le projet est toujours d'actualité, qu'il n'est pas dépassé. Le Québec est resté dans un creux constitutionnel depuis le rapatriement de la constitution en 1982, que le Québec n'a pas signée. Il faut régler au plus vite cette question. C'est pour cette raison que je suis contre l'idée de M. Legault. Écrivons notre propre Constitution, bâtissons un pays ensemble, le Québec. Je ne vois pas pourquoi on ne peut pas parler d'économie, d'éducation et de santé tout en parlant d'indépendance.

Vincent Rioux, étudiant de 17 ans au Cégep de Saint-Laurent