Dans le secteur privé, à peine un travailleur sur cinq a un régime de retraite. Les aînés tirent à peine 2% de leurs revenus d'un REER. Pour remédier à la situation, le père de l'assurance maladie, Claude Castonguay, recommande la mise en place d'un REER obligatoire pour tous les travailleurs québécois qui ne bénéficient pas déjà d'un régime de retraite avec leur employeur. Que pensez-vous de sa proposition?

 

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Dépensons pour devenir riche

L'Occident continue une politique monétaire expansionniste qui garde les taux d'intérêt artificiellement bas, encourageant l'endettement et décourageant l'épargne. Maintenant que la limite est atteinte, nous voilà surendettés. On nous impose donc l'épargne forcée comme moyen de compenser l'effet d'une politique désastreuse qui dure depuis plus de deux décennies, créant probablement une fois de plus des effets secondaires non anticipés. Un redressement des taux d'intérêt à un niveau naturel, bien que pénible d'abord (et à coup sûr catastrophique politiquement), permettrait (et aurait permis, en 2000...) de véritablement régler le problème en encourageant l'épargne en plus de décourager l'endettement, le tout en simplifiant la fiscalité: une pierre trois coups!  Soyons clair, cette double intervention contradictoire ne fait que soutenir un problème structurel qui perdure et qui causera inévitablement la création d'une autre bulle immobilière ou équivalente, ou le renforcement de la bulle canadienne, puisque cet ajout d'investissement aura comme effet de rendre plus de capitaux disponibles, poussant ou maintenant les taux artificiellement bas. S'ensuivra un blâme du capitalisme et à l'instabilité des lois du marché. Notons aussi que l'élite politique occidentale n'est pas pressée de rejeter les idées fallacieuses de Keynes, puisque celles-ci préconisent une expansion de l'État par l'augmentation systématique des dépenses gouvernementales au nom du

développement économique : l'outil politique rêvé!  « Si le but de la production était de créer de l'emploi et nom la consommation, alors les contremaîtres devraient demander aux travailleurs d'utiliser des cuillères au lieu de pelles » - Viception, Chapter 6 (https://viception.wordpress.com/) [Traduction libre]

Jean-Olivier Racine

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Malaise

Monsieur Claude Castonguay prônait récemment dans La Presse une cotisation obligatoire à un REER pour les travailleurs de 35 ans et plus qui gagnent de 25 000 $ à 70 000 $. Je ressens un certain malaise lorsque M. Castonguay, certainement un des bien nantis de la société, propose qu'un père de famille qui essaie de joindre les deux bouts avec un salaire de 25 000 $ soit obligé de cotiser 1 250 $ par année à un REER qui serait géré par l'État; quand on voit la façon dont l'État gère ses finances. Pour couronner le tout, à 65 ans le travailleur devrait investir dans une rente viagère; après avoir cotisé de force durant 30 ans il n'aurait même pas le loisir de disposer de son argent comme il l'entend. Oubliez vos projets de retraite, papa gouvernement sait ce qui est bon pour vous. Heureusement, tous nos partis politiques se sont prononcés contre cette suggestion. Mais M. Castonguay devrait prendre sa retraite pour de bon; avec une rente viagère!

Micheline Charron, Terrebonne

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Le REER obligatoire

Mais qu'elle est cette idée d'obliger l'épargne chez les citoyens pour leur assurer un REER ? Ne payons-nous pas d'impôt? Avec ce que nous payons et ce que devraient payer les entreprises, l'argent ne manque pas. Tous les citoyens ayant travaillé durant au moins 35 ans devraient bénéficier d'une pension digne de ce nom et payée par l'État à l'âge de 65 ans. C'est le minimum d'un pays qui se prétend civilisé. Il manque des sous, vous dites? Oh surprise! Nationalisons. Les banques, les compagnies pharmaceutiques et tous ces monstres qui font des montagnes de profits sans aucun regard pour le bien commun. Abolissons réellement les paradis fiscaux. Et poursuivons au criminel tous ces bandits à cravate (et jupes !) qui fraudent et déjouent le fisc, qui obtiennent des subventions gouvernementales et déguerpissent dans un autre pays quand leur marge de profit baisse d'un millième. Et ce n'est qu'un début.

On commence quand?

Martin Richard, Montréal

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Il y a d'autres solutions

Et pourquoi pas une augmentation substantielle des cotisations aux régimes de rente. Ceci afin de permettre une meilleure retraite.

Jacques Fréchette

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Une réflexion utile

Je trouve que la « levée de boucliers » face au rapport déposé par Claude Castonguay - qui est, soit dit en passant, un des plus grands cerveaux dont notre société a bénéficié depuis deux générations - est venue bien rapidement. Il est bien entendu que la proposition d'instaurer une forme d'obligation à l'épargne en vue de la retraite n'est pas particulièrement « vendeuse » au point de vue électoral. Mais il faut bien admettre qu'il faudra poser des gestes responsables le plus rapidement possible, afin que les futurs retraités ne se retrouvent sur les bras de la société, parce qu'ils n'auront pas su prévoir ce qui est tout à fait prévisible. Merci, monsieur Castonguay, de provoquer la discussion, et, espérons-le, la prise de décision qui tarde depuis trop longtemps.

Guy Geoffrion, Montréal

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De soyons pas naïfs

De prime abord, ça peut paraître une bonne idée de la part du "père" de l'assurance-maladie. Mais n'en avons-nous pas assez avec la CDPQ qui a réussi à nous faire avaler sans mot dire, cette perte de 40 milliards de nos dollars de retraite qui, malgré des rendements apparents grâce aux retours de nos taxes, prête des millions pour des activités et des personnages douteux, de ces nombreuses entreprises privées qui se sont sauvées avec l'argent de la caisse de retraite de leurs employés, de la dernière débandade boursière qui n'a fait qu'appauvrir tous ces petits détenteurs de titres REER au profit des banques et grands gestionnaires de fonds. En plus de vouloir imposer un tel plan, on veut en garantir la viabilité par le gouvernement? C'est à se demander si ce monsieur qui a congédié les bonnes soeurs presque bénévoles des années de nos grands-pères par une coûteuse armée de fonctionnaires pousse-papier et bien loin du patient, qui a implanté des paliers organisationnels provinciaux et régionaux bien souvent inutiles pour gérer notre santé, des "faiseux" de CHUM uniquement compétents à dépenser notre argent sans jamais "aboutir", oui c'est à se demander si on doit faire confiance à sa dernière trouvaille et à cette idée qui, à la fin, ne servira qu'à créer une nouvelle structure gobe-sous lorsqu'il aura enfin quitté les affaires. Dire que l'on a congédié Mario et son équipe parce qu'il disait la vérité à propos de la CDPQ entre autres sujets. On a préféré faire confiance à ce présent gouvernement et son chef et on voit maintenant, mais trop tard, où ça nous mène et ce n'est pas fini.

P. Tessier

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Les fourmis supportent les cigales

Autant le gouvernement Charest que l'opposition péquiste rejettent la suggestion d'un REER obligatoire de Claude Castonguay. C'est compréhensible selon plusieurs facteurs. On est dirigés par des gens qui manquent de courage politique, qui constatent les problèmes, mais ne passent jamais en mode solution et, surtout, qui ont peur de déplaire à court terme. Ils aiment mieux utiliser des méthodes dispendieuses, qui obligent à cultiver la dette globale, comme d'engloutir des centaines de millions dans des programmes d'épargne aux effets pervers comme les fonds de travailleurs. On veut laisser le contribuable libre, libre de ne pas économiser et de se retrouver à la charge de la collectivité lors de sa retraite. Belle liberté! Pourtant, quand on parle des fonctionnaires, on en bave de jalousie, en disant que ces gens sont des gras durs du système parce qu'ils ont un plan de retraite en béton. Or, de tels plans ne sont pas des cadeaux, ils viennent de la rémunération de l'employé. Même si la moitié passe directement de l'employeur au régime, cet avantage vient du salaire et est considéré dans le salaire négocié. Les fonctionnaires ont-ils la liberté de cotiser ou non? Aucune liberté à ce sujet, mais ils ne s'en plaignent pas et, en plus, ils sont enviés par ceux qui sont « libres ».  Bien sûr, les gagne-petit sont morts de rire, car, à 65 ans, ils tombent sous l'aide sociale fédérale avec le supplément garanti non imposable. C'est sans doute aussi un motif pour que le Québec ne bouge jamais sur cet aspect. Belle retraite en perspectives pour 60 % de la population de vivre avec moins de 16,000 $ par année. La population active diminuée et le 40 % de fourmis devra payer les impôts pour supporter toutes ces vieilles cigales.

Jeannot Vachon, Québec