Le gouvernement fédéral n'aurait pas objection à ce que le Québec adopte sa propre constitution, en autant qu'elle se conforme à la constitution canadienne. En 2007, le Parti québécois avait d'ailleurs proposé l'adoption d'une constitution québécoise, mais le gouvernement Charest s'était  opposé à son étude à l'Assemblée nationale. Croyez-vous que le Québec aurait avantage à se doter d'une constitution à l'intérieur de la fédération canadienne?

Le gouvernement fédéral n'aurait pas objection à ce que le Québec adopte sa propre constitution, en autant qu'elle se conforme à la constitution canadienne. En 2007, le Parti québécois avait d'ailleurs proposé l'adoption d'une constitution québécoise, mais le gouvernement Charest s'était  opposé à son étude à l'Assemblée nationale. Croyez-vous que le Québec aurait avantage à se doter d'une constitution à l'intérieur de la fédération canadienne?



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Un projet rassembleur

Oui, ce serait un bonne chose pour la démocratie. Un bel exercice de définition collective. Il y a tant à faire à ce niveau, puisqu'on répondrait à la question «Qu'est-ce que le Québec dans un monde moderne?» Ceci renforcerait notre appartenance à la seule nation francophone d'Amérique et en soulignerait ses distinctions. À ceux qui choisiraient le Québec comme terre d'accueil, cela permettrait d'avoir une meilleure appréciation de nos valeurs et de nos lois, pour mieux s'y intégrer et y vivre en toute quiétude, dans le respect de ses nouveaux compatriotes. C'est un projet rassembleur, profondément identitaire, dont la portée serait plus universelle qu'on le croit, selon les choix que nous feront, évidemment. D'où cependant un débat houleux à prévoir!

Stéphane Brodeur, Montréal

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Entre république et monarchie

La constitution d'un État est la loi fondamentale sur les valeurs, les principes et la structure qui font la particularité juridique de ce peuple dans l'ensemble des nations. Mais quelle portée aurait cette démarche dans le cadre fédéral? La comparaison avec nos frères américains est évocatrice. La constitution centrale de l'État fédéral impose sans discrimination sa loi sur les États fédérés. Donc, constitutionnaliser la primauté du français ou la laïcité de ses institutions n'empêcherait pas le Québec d'être soumis à un jugement défavorable de la Cour suprême. Nous connaissons bien peu la constitution au-delà du coup fourré de l'intégration de la Charte des droits et libertés. Mais c'était là un bien gros morceau qui a signalé la fin de la reconnaissance des deux peuples fondateurs au profit de la fragmentaire idéologie multiculturaliste. Le véritable scandale de la Constitution canadienne est que depuis la Proclamation royale de 1763 jusqu'au rapatriement de la constitution en 1982, jamais le peuple n'a été consulté dans la démarche constitutionnelle, jamais n'a-t-il pu s'exprimer par voie référendaire la modification du texte constitutionnelle. Souhaitons que le Parti québécois ose s'élever dans les plus hauts standards démocratiques mais à mon avis, s'il veut stimuler un véritable engouement, il devrait lancer le débat entre république et monarchie.

Julien Beauregard, Montréal



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Clause dérogatoire

On devrait rédiger «notre» Constitution sans trop nous préoccuper de la constitution «Canadian» en utilisant la clause dérogatoire et en précisant que notre constitution a préséance sur la «canadian».  Nous sommes assez responsables et avons assez de maturité pour ne pas avoir besoin du tuteur à Ottawa.

Robert Henri, Baie-Comeau



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D'abord une réforme

Avant de jouer dans nos institutions et notre mode de scrutin, il me semble que l'on devrait commencer par le commencement pour atteindre l'objectif d'un citoyen, un vote. D'abord abolir le poste de lieutenant-gouverneur, poste archaïque, inutile et dépassé et le remplacer par un chef d'État élu au suffrage universel à qui l'on confierait au départ la réforme de notre mode scrutin et de nos institutions. Par la suite, lui faire présider à l'élaboration d'une constitution québécoise pour ensuite la proposer au reste du Canada et tenter de l'arrimer a la constitution canadienne. Il y a des différences importantes entre le Québec et le reste du Canada qui doivent être précisées dans le plus grand intérêt du Québec et du Canada. Il ne s'agit pas de démolir le Canada mais de l'ajuster a sa réalité d'aujourd'hui. Autrement, on tourne en rond et on ne va nulle part.

Fernand Turbide, Ville Saguenay



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Pseudo-constitution

Certains croient encore au Père Noël? Non à une pseudo-constitution. Nous avons déjà perdu beaucoup trop de temps et d'énergie à des discussions stériles. Il y aura certes beaucoup d'autres sujets plus intéressants à discuter autour de la dinde de Noël cette année.

Fernand Lavigne



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Le Québec en a déjà une

Mais le Québec a déjà sa propre constitution! Consultez, entre autres, la Loi constitutionnelle de 1867 et autres lois importantes ainsi que pratiques et usages parlementaires. Cette idée d'une constitution propre au Québec est tout simplement une astuce, une «gamique» du PQ, pour faire accepter le projet souverainiste. C'est tout!

Michel Lebel, ancien professeur de droit constitutionnel