Les sommets du G8 et du G20, tenus à Hunstville et à Toronto, sont maintenant terminés. Les rencontres ont permis aux leaders des principales puissances économiques du monde de coordonner leurs politiques, dans la mesure du possible. Le sommet de Toronto a aussi donné lieu à des nombreuses manifestations, marquées par des actes de vandalisme et des centaines d'arrestations.

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Manifestants ignorés

Je suis extrêmement déçue de la couverture que les quotidiens ont faite du G8 et G20 en ce qui a trait aux manifestants. Les médias se sont concentrés encore une fois sur les actes commis par quelques extrémistes plutôt que de réellement faire entendre l'autre voix: celle du peuple, celle qui en a marre de l'ordre économique mondial dans lequel nous vivons, celle que l'on aurait peut-être intérêt à écouter. J'étais heureuse que les réunions des dirigeants de ce monde aient lieu à Toronto, un endroit plus accessible comparativement aux emplacements des dernières réunions du genre. Je me disais que cette fois-ci, la société civile aurait la chance de se manifester et que les médias les plus sérieux n'auraient d'autres choix que de leur donner une tribune. Mais non, aucune couverture sur les plus de 10 000 manifestants qui se sont présentés à Toronto de façon pacifique pour faire entendre leurs revendications et leurs indignations. Dans quelle sorte de démocratie vivons-nous si personne ne s'intéresse à ce que le peuple a à communiquer? La voix de cette mare de manifestants n'équivaut-elle pas à celle de huit ou 20 élites politiques?

Valérie Bizier, Ottawa

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Pourquoi tout fracasser?

Dommage qu'il y ait autant d'imbéciles pour faire du grabuge. Il est primordial de manifester, mais il est inutile et non souhaitable de fracasser tout ce qui est sur son chemin. Le G8/G20 est important. Les coûts liés à ces deux événements sont un peu exagérés, mais bon... Ce n'est pas aussi pire que la gang d'imbéciles qui a tout cassé. On devrait même investir un peu plus la prochaine fois pour les empêcher de faire du grabuge. Pour ce qui est du lac, ils peuvent embouteiller l'eau et la garder pour une prochaine fois.

Dominic Brière

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Des sommets gratis

Nous sommes en 2010, que diable! Quand je veux communiquer avec mes amis, français ou mexicains, je connais un moyen économique de le faire. Je me branche sur Skype, on se voit et on se parle. Tout ça «gratis pro deo»! On procède même par vidéoconférence à plusieurs. Je me souviens même qu'il y a deux ans, ma conjointe, qui travaillait à la rédaction d'un scénario avec trois autres personnes, l'a fait à partir du Mexique pendant près de deux mois. L'une d'entre elles était à Montréal, une à Val-David, et l'autre quelque part en Estrie. Elles passaient quotidiennement des heures à échanger. Se voyaient et s'entendaient. La distance n'existait plus et personne n'avait à se déplacer. Et le travail se faisait, et les résultats se concrétisaient. Et ça ne coûtait pas cher, croyez-moi! Quelle honte que ce milliard de dollars consacrés inutilement à la sécurité des G8 et G20! Sans compter les frais engendrés par les déplacements de chacun des participants et leurs suites. Sûrement des centaines de millions encore... Si l'intention véritable des participants est de travailler au mieux-être de notre pauvre planète (ce dont je doute), pourquoi ne pas utiliser les moyens modernes de communication tout aussi efficaces et moins coûteux? Le «show» serait moins spectaculaire évidemment, mais les résultats, souvent bien anodins (notre ineffable premier ministre l'a bien précisé, «nous sommes des pays souverains»!) seraient les mêmes. Autre avantage: les casseurs se verraient couper l'herbe sous le pied. Et ces sommes économisées pourraient servir à régler tant de problèmes sur la planète. Chacun resterait gentiment chez soi. Une petite suggestion comme ça en passant juste au cas où ils n'y auraient pas pensé...

André Berthelet

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De l'argent gaspillé

Selon le dernier sondage en ligne, 94,2% des gens étaient contre le gaspillage de 1 milliard de dollars pour la tenue du G8/G20 et il a pourtant été tenu comme si rien n'était, dans le plus beau pays du monde libre et démocratique! Il est là le problème: le gouvernement ne représente plus le peuple, mais est le serviteur servile d'un groupe bien terré.

Robert Vallée, Brossard

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Dépense injustifiée

La sécurité aux G8 et G20 vaut-elle 1 milliard de dollars? Pourtant, même avant le début de ces rencontres (vraiment utiles?), le président du SCRS a affirmé qu'il n'y avait pas vraiment de menaces terroristes sérieuses. Alors, la sécurité contre qui? Ne serait-ce pas pour museler (de façon assez musclée, merci) les personnes et les groupes venus là pour défendre démocratiquement des causes qui touchent le monde ordinaire, mais que les grands de ce monde oublient? Et qu'on ne vienne pas me dire que les quelques centaines de casseurs en noir et au visage couvert justifient cette dépense inacceptable et la brutalité exercée à l'endroit des 920 personnes arrêtées!

Normand Breault

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Parlons-nous

Mieux vaut se parler que rester dans son petit coin ou se tirer des cailloux. Le résultat est ce qu'il est: ainsi vont les gouvernements de la planète. Quant aux casseurs, inutile d'en parler. Les «brillants» médias, incluant RDI, en ont déjà assez parlé.

Michel Lebel

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Réunions inutiles

Selon moi, ce sont des réunions inutiles. Pourquoi ne pas utiliser un système de vidéo-conférence beaucoup moins dispendieux? Et surtout beaucoup plus sécuritaire.

Réjean Fournier

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Un goût amer

Bien sûr que cela valait le coût. Les têtes dirigeantes sont venues confirmer qu'ils poursuivraient la lutte aux déficits qu'elles poursuivent depuis qu'elles suivent les politiques de Thatcher et Reagan. Réduire leurs déficits, réduire les services publics, réduire les acquis sociaux et réduire les impôts. Cela valait les millions dépensés pour ces rencontres et assurer la planète que rien ne changerait malgré les catastrophes humanitaires et écologiques. Bien sûr, cela valait le coût, pour rassurer les banquiers que l'on ne leur tienne pas rigueur de la plus grande crise depuis 1929, qu'ils puissent maintenant dormir en paix sur les pertes d'emplois et les drames humains qu'ils ont provoqués. Cela valait vraiment le coût pour voir se dévoiler la duplicité du gouvernement conservateur jeté à l'eau d'un lac artificielle sa pudeur de dépenser l'argent public lorsqu'il s'agit d'environnement, de solidarité internationale et même de démocratie. Certes, cela en valait vraiment le coût, mais le goût que cela laisse est vraiment amer.

Jean-Yves Joannette, Montréal