Un père prend le volant avec son fils de 4 ans et entre volontairement en collision avec un véhicule à Plessisville. Les deux occupants, un jeune homme de 25 ans et un ado de 14 ans, périssent. Le chauffard de 39 ans vole ensuite l'auto de son ex-conjointe qui s'était lancée à sa poursuite. Toujours accompagné de son fiston, le père l'entraînera avec lui dans la mort 4 km plus loin en provoquant un deuxième accident. Une lettre de suicide est retrouvée par la police. Le père parlait de sa détresse sur sa page Facebook depuis plusieurs jours.

Comment expliquez-vous cette réaction du père qui, en voulant mettre fin à ses jours, décide de tuer son fils et deux hommes qui ont eu le malheur de le croiser sur sa funeste route?

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VOS COMMENTAIRES

Quelle tristesse

Il était tellement malheureux pour poser ce geste et entraîner le petit Thomas. Mais il a aussi tué deux jeunes frères de la famille Fleury et brisé la vie des parents de ces jeunes. Aujourd'hui, le deuil est grand et il faut surtout épauler et écouter nos proches, pour comprendre s'ils nous adressent des messages?

Diane Gosselin

Des meurtres

Comment expliquer ce geste? Je ne trouve pas d'explication, encore moins de justification, bien sûr, pour le geste lui-même, mais tant qu'on continuera de qualifier ces meurtres de drame familial ou conjugal, on contribuera à faire de ces meurtriers une catégorie distincte de criminels pour qui le meurtre serait uniquement le fruit d'un trop-plein de souffrance. Pour certains, ce sont même de pauvres victimes qui n'arrivent pas à accepter la rupture imposée par leur conjointe et qui sont presque poussées vers ce geste désespéré: tuer leur ex-conjointe et leurs enfants car, selon eux, ces derniers n'ont pas le droit de vivre sans eux. Ce scénario est presque toujours le même et les faits sont la plupart du temps expliqués par des phrases du type: «Il s'agirait d'un drame familial, les gestes ayant été commis par l'ex-conjoint de la dame de toute évidence dépressif.» J'ai déjà écrit ici, il y a plusieurs années, ce que je pensais de ces articles coiffés d'un titre du style: «Drame familial à...: une mère et ses deux enfants perdent la vie» (ou autres titres du même genre). À mon avis, l'homme qui se prépare à assassiner sa femme et ses enfants sait déjà que son geste sera qualifié de «drame familial» par les médias, faisant de lui un criminel à part, dans une catégorie presque acceptable socialement, atténuant en quelque sorte la portée de son geste. En somme, la société, incluant ses enfants et sa famille, comprendra et, peut-être, pardonnera. Or, si, au lieu de «drame familial à...» on nommait le geste pour ce qu'il est, c'est-à-dire: «Meurtres à Plessisville: un homme tue deux innocentes victimes, avant de se suicider et d'emporter dans la mort son fils de 4 ans», ces futurs meurtriers sauraient à l'avance que leurs crimes seront qualifiés de meurtres et par conséquent eux de meurtriers. Je crois sincèrement qu'un homme, même désespéré, est tout de même un peu soucieux de ce qu'il laissera derrière lui. Comment sa famille vivra avec le fait qu'un fils, un frère ou un père est ou était un meurtrier ferait probablement partie des considérations qui viendraient à l'esprit de ces futurs criminels. Considérant que le vocable «meurtre» n'a pas la même connotation que «drame familial», il reste à souhaiter que ces crimes soient rapportés à l'avenir pour ce qu'ils sont, mais surtout, que la prévention de tels crimes soit désormais une priorité plus sérieuse qu'elle ne l'est actuellement et que des campagnes de sensibilisation soient préparées et diffusées de toute urgence.

Michelle Déry, Nicolet



Un geste lâche


Un crime comme celui-ci ne s'explique pas. Ce meurtrier est un lâche. Une séparation amoureuse n'est jamais une raison assez bonne pour mettre fin à ses jours et à ceux d'autrui. Nous avons ici affaire à un meurtrier sans scrupule, égoïste et sans coeur. Mettre cet individu sur un piédestal dans les médias ne fera que le glorifier. D'autres criminels vont probablement prendre exemple sur lui; tout comme un Kimver Gill a pris exemple sur les terroristes de Columbine. Mettre à l'honneur ce déchet de la société est une erreur. Toutes mes pensées vont aux familles des victimes.

Martin Cossette