Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a présenté mercredi le projet de son administration pour remplacer l'actuel échangeur Turcot. Ce projet est complètement différent de celui préparé par le ministère des Transports. L'échangeur serait surélevé plutôt que sur des remblais et ferait beaucoup plus de place aux transports collectifs. Que pensez-vous de ce projet alternatif?



MERCI DE VOS COMMENTAIRES

Un projet pour les générations futures

Regardez la génération future dans les yeux (vos enfants) et vous comprendrez immédiatement que le projet du maire Tremblay est le plus sensé. Il n'y a même pas de débats à faire là-dessus; il a eu lieu à de multiples reprises au cours des dernières années. L'heure n'est plus au verbiage, mais à l'action concrète. La culture du char et du 4X4, c'est dépassé! Quant au coût du projet, on n'a qu'à faire le ménage dans les finances publiques... et hop! Le tour est joué.

Gordon Sawyer

Deux poids, deux projets?

En commentant les coûts astronomiques (de 4 à 6 milliards de dollars) de son nouveau projet pour l'échangeur Turcot, Gérald Tremblay vient de déclarer à la télévision que les résidants de l'ouest de l'Île attendent depuis très longtemps des infrastructures de transport autres que pour l'automobile. Cela est triste à entendre quand les résidants de l'est de Montréal attendent depuis plus de trente-cinq ans que l'on termine simplement les infrastructures dédiées aux automobiles. Et ce ne sera pas pour demain compte tenu du dernier report du projet de modernisation de la rue Notre-Dame, qui devait coûter environ 1.5 milliard $. Cette situation inéquitable pour les résidants de l'est perdurera pour combien de temps encore?

François Aubry, résidant du quartier Hochelaga-Maisonneuve

Promotion et non-répression

Il faut être complètement irresponsable pour rester les bras croisés sans rien faire d'autre que de proposer des changements sur des projets sur le point de voir le jour, uniquement pour "tenter" d'influencer la tendance vers le transport en commun. C'est le même type de débat que celui de la langue française par rapport à la langue anglaise. Je ne crois pas que c'est en réprimandant l'utilisation de la langue anglaise, comme l'utilisation d'une voiture par rapport au transport en commun que les gens vont changer leurs habitudes. Il faut promouvoir le changement. Promotion et non-répression! Il y a ici une leçon historique que nous sommes sur le point d'apprendre et je crains qu'elle soit coûteuse, car il est triste de constater qu'il faudra attendre qu'une section s'effondre sur des usagers afin que le démantèlement de l'échangeur commence. Tous s'entendent pour dire que l'échangeur est sous surveillance, mais en quoi la surveillance d'une douzaine de personnes pourra aider les gens sous quelques tonnes de bétons? Que pourront faire ces personnes sinon constater l'effroyable horreur de la bêtise humaine.

Richard Phaneuf

Des alternatives à l'automobile

Avec tout le respect que j'ai pour le maire Tremblay, je trouve totalement inacceptable son nouveau projet de l'échangeur Turcot, lequel vise la diminution de la circulation automobile en retranchant le nombre de voies de circulation. Voyons donc, dans les prochaines décennies, le parc automobile ne sera pas réduit de façon assez importante pour justifier la baisse de la demande de voies routières. Le résultat d'un tel échangeur ne fera qu'augmenter les bouchons de circulation et donc créera plus de gaz polluants pour autant. Il est tout aussi illusoire de croire que nos réseaux de transport en commun seront assez développés, dans les prochaines décennies, pour permettre de croire que le nombre de transits va diminuer de façon radicale.

Diminuer les voies de circulation ou garder les nombre de voies tel quel n'a et n'aura aucun impact quant au nombre de voitures qui circulent ou circuleront. Que j'aie deux ou trois ou quatre voies disponibles ne changera rien à mes habitudes. En effet, ce n'est pas le nombre de voies qui fera la différence mais, plutôt, la qualité et le nombre des autres alternatives disponibles.

Même si je garde le même nombre de voies de circulation que j'ai présentement sur le futur échangeur Turcot et que les autres alternatives seront devenues importantes et alléchantes dans les prochaines décennies, ce n'est certes pas le nombre de voies disponibles qui feront la différence dans mon choix final. Je ne me dirai pas je ne prends pas le transport en commun parce qu'il y a quatre voies de circulation sur l'échangeur Turcot. Conséquemment, ce n'est pas le nombre de voies disponibles qui changera quoi que ce soit dans le choix du mode de transport. On risque tout simplement que les gens quittent l'ile de Montréal ou ne s'y rendent tout simplement plus.

Donald Croteau

Un manque de vision

Dans la saga de l'échangeur Turcot, plusieurs intervenants au dossier, tels la ville de Montréal ainsi que d'autres groupes de pression semblent oublier que cet ouvrage ne dessert pas que les banlieusards qui travaillent au centre-ville de Montréal. Étant donné la géographie particulière de la région montréalaise, la ville constitue un point de passage incontournable pour quiconque veut transiter entre les quatre points cardinaux de l'île. L'échangeur constitue donc une infrastructure d'utilité provinciale et non pas strictement montréalaise.

Réduire la capacité de cet échangeur ne fera qu'aggraver les bouchons de circulation puisque le transport de marchandises et les gens pour qui les solutions de transport en commun n'existent pas ou ne sont pas réalistes ne pourront pas l'éviter et ceci ne fera qu'augmenter l'émission de CO2 et la quantité de smog. Aussi, de l'aveu même du président de la STM lors de la dernière "journée sans ma voiture", le réseau de transport en commun est à pleine capacité. N'oublions pas aussi que ce réseau est optimisé pour faire transiter les gens entre le centre-ville et les banlieues de l'île.

Au sujet du beau tramway si cher au maire et si cher pour le contribuable, je ne comprends pas en quoi il améliorera grandement le transport à Montréal. Il serait bien plus utile de prolonger certaines lignes de métro sur l'île et, dans le but de réduire la pollution, convertir le parc d'autobus à l'hydrogène comme cela s'est fait dans l'ouest du continent. Il serait aussi approprié de faire des stationnements incitatifs payants et de taille suffisante aux terminus du métro ainsi qu'à l'extérieur de l'île. Présentement, il est souvent difficile de rejoindre le réseau de transport à partir de plusieurs endroits et les trains de banlieue sont saturés et leur fréquence n'est pas toujours appropriée. Une fois de telles mesures d'accessibilités prises, il serait intéressant d'utiliser un système de facturation de l'accès au centre-ville en voiture comme cela se pratique à Londres.

Pour les expropriations, c'est réellement dommage pour les gens qui seraient déplacés. Toutefois, la plupart sont locataires et la qualité du quartier et de ses bâtiments est dans les pires de l'île. Il serait bien plus productif de subventionner des solutions pour que ces gens puissent se réinstaller à un endroit intéressant de l'île à un coût quasi nul pour ne pas doublement les pénaliser.

À force de paralyser toute évolution dans la ville (échangeur Turcot, boulevard Notre-Dame, CHUM, CUSM, Griffintown, etc.), Montréal et ces citoyens se tirent dans le pied. La vitalité de la ville ne cesse de diminuer et prend du retard sur les autres sur le continent. Plusieurs compagnies hésitent à s'installer sur l'île ou la quittent et les familles désertent celle-ci. Le budget de la ville n'est pas particulièrement bien géré, mais en plus, on fait tout pour que les recettes fiscales continuent de diminuer. La solution typique de la ville est de quêter Québec, demander de nouveaux pouvoirs de taxation et de prélever des montants d'argent énormes aux villes environnantes à travers la CMM.

Montréal souffre d'un manque cruel de vision, de mauvaise gestion chronique et, alors que le taux de chômage est très élevé et que les finances publiques sont en état de crise, elle se permet d'exiger plus de six milliards de dollars pour faire un projet plus beau, mais qui ne répond pas aux besoins de la province. Irresponsable, irresponsable...

Sébastien Blais, ingénieur, Boisbriand

Le projet du maire: non!

Complètement irréaliste, il y a plusieurs priorités à Montréal: boulevard Notre-Dame, CHUM, etc. Il faut avoir une vue d'ensemble, de la vision et une bonne gestion. C'est du transport, laissons l'initiative au ministère des Transports. Le projet du maire est trop cher, la réalisation est trop longue, imaginez l'impact inconnu sur les coûts, il ne répond pas aux besoins - réduction de la capacité alors qu'il y a déjà des bouchons et que les transports en commun sont à pleine capacité -, problèmes majeurs pour les résidents...

Élise Diotte

Précision

J'aimerais apporter un point que M. Blais n'a pas signalé dans son commentaire et qui doit être absolument considéré dans l'équation: le parachèvement de l'autoroute 30 dans le sud-ouest de la province permettra, lorsque terminée, ET de réduire la circulation dans l'échangeur Turcot ET de réduire l'émission de polluants atmosphériques de façon non négligeable (n'oubliez pas que la majeure partie de cet apport polluant est dû au temps d'attente aux heures de pointe - on appelle ça «runner sur le idle...»)

Louis Blais, ingénieur

Gardons les pieds sur terre

Il n'y a que le maire Tremblay pour nous arriver avec de tels projets. Il est complètement perdu dans ses nuages! La STM est à bout de souffle et n'est pas en mesure de répondre efficacement à toute augmentation d'affluence et ce n'est pas avec l'ajout du tramway, si cher à M. Tremblay, que le problème va se résorber et on ne parlera pas des trains de banlieue qui, eux aussi, ont beaucoup de difficulté à suivre la parade. Il faut, selon moi, commencer par la base et augmenter la capacité de notre métro en ajoutant de nouvelles stations, et ce, tant sur l'ile de Montréal que pour les couronnes Nord ou Sud, augmenter la capacité des stationnements incitatifs près des principales stations existantes ou à venir, moderniser la flotte d'autobus par l'ajout de véhicules plus performants et moins polluants, et améliorer la couverture de ce réseau.

On ne peut pas logiquement faire une croix sur l'automobile comme moyen de déplacement et penser que l'auto n'existe plus. Il faut être plus réaliste que ça, et si on se rend compte que l'auto est un problème au centre-ville il faudrait regarder ce qui s'est fait à Londres ou ailleurs pour réduire la circulation au centre-ville, l'analyser et apporter une solution, ça ne doit pas être si compliqué. Si on offre aux usagers un système de transports en commun qui est efficace, performant et ponctuel, c'est certain qu'ils vont embarquer et qu'ils ne vont pas rechigner à payer le prix pour un service efficace. Ce qui est loin d'être le cas actuellement, très loin.

On devrait aussi en profiter pour revoir toute la structure administrative qui touche de près ou de loin au transport ou aux transports en commun, à savoir l'Agence métropolitaine de transport, le ministère des Transports du Québec, les différentes sociétés de transports en commun (STM, STL et les autres) et, finalement, la Commission métropolitaine de Montréal, qui regroupe 82 municipalités et qui englobe Montréal, Laval, Longueuil et 79 autres municipalités des couronnes Nord et Sud. Ces structures sont-elles toutes utiles et pertinentes?

M. Tremblay, Montréal a grandement besoin d'un maire et d'un vrai. Si vous ne pouvez pas mener la parade, de grâce laissez votre place afin que Montréal puisse retrouver un peu de son lustre avant qu'il ne soit trop tard.

Normand Jean, Saint-Joseph-du-Lac

Un projet intéressant

Je pense que, malgré tout le grenouillage politique qui a maculé le processus de planification du nouveau projet, le projet du maire Tremblay vaut la peine d'être étudié de fond en comble. Il semble plus écologique et plus esthétique que celui du MTQ. Aussi, respecte-t-il l'environnement en permettant un aménagement qui libérera de vastes espaces pour la population du quartier qu'on a bien trop souvent ignorée. Et la facture? Peut-être plus élevée que celle du MTQ mais, de grâce, rejetons la démagogie de ce Ministère.

Brian Melanson