Même si les débats à l'Assemblée nationale portent surtout ces jours-ci sur la nomination des juges, le budget Bachand fait son chemin au parlement et sera bientôt adopté. Ce budget comporte différentes mesures pour financer la croissance des coûts du système de santé, mesures très impopulaires. Mais si ce n'est pas par une contribution et par une franchise, tel que prévu par le ministre des Finances, comment le gouvernement pourra-t-il assumer cette croissance ces dépenses?

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VOS COMMENTAIRES

Payer certains frais


L'imposition de frais unique à tous les patients était un geste maladroit et surtout qui va à l'encontre du modèle québécois où les plus fortunés payent plus que ceux qui gagnent moins. Avant d'en arriver là, je crois que des décisions doivent être prises par rapport à des opérations qui sont d'ordre esthétique ou purement pratique et non liées à la santé. Par exemple, pourquoi ne pas charger pour une vasectomie? Pourquoi est-ce à l'ensemble de la population québécoise de payer pour cette opération? Un couple qui décide de ne plus avoir d'enfant devrait acheter des pilules contraceptives ou des condoms alors pourquoi ne pas charger des frais pour cette opération? Le couple en question décidera alors si l'opération en vaut le coût... Pire encore, pourquoi la population doit-elle payer pour un homme vasectomisé qui change d'avis après quelques années? C'est bien dommage, mais si cette personne a pris une mauvaise décision, elle doit en assumer les conséquences.

Thierry Poiré

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Revoir les horaires

Nous devons revoir notre système de gestion de fond en comble. Il faudrait rétablir la semaine de travail à 40 heures pour tous les employés, qui devront travailler huit heures par jour avec une rotation d'horaire le jour, le soir et la nuit pour tous. Il faudrait aussi abolir tous les privilèges sans exception, cadres comme employés, et rétablir l'équité entre les plus jeunes et les plus anciens. Ces simples mesures seraient plus équitables pour tous, employés et bénéficiaires.

Bernard Deschamps

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Comment financer la santé?

Le gouvernement Charest opte, selon moi pour la solution facile afin de financer la santé. Une taxe spéciale de 200 $ par année et un futur ticket modérateur. Il y a pourtant d'autres solutions. Si Jean Charest commençait par tenir ses promesses formulées en 2003, nous aurions déjà un bon bout de chemin de fait. Vous souvenez-vous du Jean Charest qui, en campagne électorale, promettait d'abolir les fameuses Régies régionales de la santé? Moi si. Certes, les Régies n'existent plus, mais la même structure gigantesque est toujours là. Elles ont simplement changé de nom. Elles ont embauché plus de cadres et ont aidé à mettre en branle le plan Couillard. Rien qu'en abolissant cet organisme, le gouvernement Charest pourrait facilement récupérer plusieurs dizaines de millions de dollars. Autre façon de faire d'importantes économies? Cesser, une fois pour toutes d'avoir recours aux agences privées de placement de personnel. Il manque environ 2000 infirmières dans le réseau. Or 3000 de ces professionnelles travaillent pour le secteur privé et entrent dans le réseau par la porte d'en arrière. Continuer ainsi et prétendre que les soins de santé sont l'affaire du public est totalement irresponsable et dangereux pour les milliers de patients qui sont à la merci d'un système digne d'une république de bananes. Et que dire de ce qui se passe dans chaque établissement? Le réseau compte 11 000 cadres! Rien de moins. Que font toutes ces personnes? Combien d'entre elles sont attitrées à des postes indispensables? Certains cadres ne connaissent même pas la réalité que nos patients. Comment est-il possible que le ministre de la Santé le sache? En se fiant à ses cadres? Foutaise! Dans le programme électoral du PLQ en 2003, Jean Charest disait vouloir travailler en partenariat avec nous, les employés du réseau. Nous attendons toujours! Nous pourrions aider le gouvernement à faire des économies tout en réorganisant notre travail. Encore faut-il que le gouvernement y contribue également.

Jean Bottari, St-Mathias-sur-Richelieu

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Plusieurs mesures simples

Le ministre pourrait couper les agences régionales afin que chaque CSSS parle directement au ministère et réduire la taille des structures locales. Aussi, il pourrait faire d'énormes économies en confiant la gestion (direction générale) des hôpitaux à de «vrais» gestionnaires et non pas à des gens du milieu de la santé et en interdisant l'utilisation des agences de placement ou, à tout le moins, en imposant une surtaxe aux gestionnaires d'agence, pour financer la santé. Réduire le ratio du médecin de famille par habitant, faciliter l'arrivée de médecins étrangers et obliger un médecin étranger qui a obtenu son diplôme au Québec d'y travailler pour au moins cinq ans diminuerait la pénurie de médecins. Aussi, il faudrait obliger nos élus à recevoir leurs soins dans le public et non au privé. Ils comprendraient peut-être notre réalité.

Serge Gélinas

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Budget mal géré

Il est incroyable de voir que l'on croit sur parole un ministre qui nous dit que le budget de la santé est insuffisant. Tous sont d'accord à dire que ce budget est mal géré et que le pire en santé est au niveau de la dispensation des soins. C'est ce gouvernement qui ouvre la porte au privé. C'est aussi ce dernier qui dit vouloir faire un ménage dans ces coûts et qui, dès que l'on sort l'organigramme de la santé, le soutient. Un système comme celui-ci doit être défendu pour les générations futures et c'est la seule motivation qui me pousse à faire part de mes commentaires. Que ceux qui sont concernés, que tous ces acteurs du milieu de la santé et du communautaire confrontent leurs idées pour donner une crédibilité aux options proposées

Denis Dumouchel

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Retirons les agences

Une simple solution serait d'arrêter de retirer les millions aux mains des agences privées pour embaucher du personnel médical.

Des infirmières aux ergothérapeutes en passant par les psychologues tous ces spécialistes des agences ne souhaitent que gagner leur vie dans les meilleures conditions possible

Le «système d'emploi sur mesure» est génial, le recrutement et le roulement des agences aussi, mais pourquoi peuvent-elles être privées? Enrichissant des businessmen au détriment de nous tous qui devons payer pour ce système infernal. Pourquoi ne pas simplement rendre publiques ces agences, leur fonctionnement étant un très bon processus, mais leurs propriétaires et leur financement une vraie farce.

Calculant qu'un professionnel peut coûter presque le double de ce qu'il coûterait s'il était engagé directement par l'établissement.

En fin de compte, encore une fois, nous tous devons débourser pour financer ce système, mais ces simples modifications pourraient faire économiser des milliards si ces agences devenaient la propriété des établissements de santé publiques et non pas celle de gens prêts à tout pour s'enrichir.

Évelyn Lavoie