Le gouvernement Charest a annoncé que le trimestre d'hiver sera suspendu jusqu'au mois d'août dans les cégeps et facultés universitaires qui font l'objet d'un boycottage. Le début du trimestre d'automne à l'université sera reporté au mois d'octobre. Une loi spéciale sera aussi adoptée pour empêcher les étudiants de bloquer l'accès aux cégeps et aux universités à la reprise des cours. Est-ce la meilleure solution pour dénouer la crise étudiante, dans les circonstances?

Merci de vos commentaires. 

Report inévitable

Jusqu'au-boutisme, intransigeance, réseaux sociaux qui projettent constamment la même vision des choses et qui laissent croire à un large consensus populaire qui dans les faits n'existe pas, une presse complaisante qui tout à coup commence à trouver ça moins drôle depuis que l'ire des manifestants s'est retourné contre elle, une rhétorique de gauche militante à la sauce populaire, une série d'interventions médiatiques des leaders étudiants où le vide des propos est digne des meilleurs politiciens spécialistes de la langue de bois... Ajoutez à cela un gouvernement qui commet des gaffes à répétition et voilà où on en arrive.

Les étudiants ne veulent manifestement pas négocier. On attend le grand soir. Une attitude de plus en plus répandue dans notre société. Un indice de la perte de confiance totale en tout. «Nous ne faisons pas confiance aux élus» a dit récemment un leader étudiant. Mais vous êtes un élu, mon cher, doit-on donc ne pas vous faire confiance? Dans l'imaginaire populaire, tout est devenu combine, arnaque, enveloppe brune. On se fout des injonctions, des jugements, de la loi. Dans ce contexte, nous ne devons pas être surpris de la position adoptée par les étudiants.

Le report du trimestre? Inévitable. Va falloir que les étudiants prennent conscience des enjeux personnels, financiers et professionnels de leur petit jeu. Nous sommes à la mi-mai. Beaucoup de temps à reprendre, trop même. Une fois que la poussière sera retombée, une fois que les manifs quotidiennes n'attireront plus personne ou presque, que va-t-il rester? Des jeunes qui auront soit abandonné leurs études ou qui auront retardé d'une année leur entrée sur le marché du travail.  

Et les leaders étudiants seront un jour chez National, Power Corporation, ministre et, qui sait, premier ministre. Avec une humble demeure à Outremont ou un 5½ à 500 000 $ sur le Plateau.  

Denis Bouchard, Laval



Triste à mourir


Cette pause ne réglera rien sinon le cas unique des injonctions offert aux étudiants qui ne veulent pas respecter les votes démocratiques effectués en assemblé générale. Les manifestations se poursuivront, tout comme la désinformation libérale constante et sans appel. Les associations étudiantes (et non seulement les «leaders», i.e. porte-parole) ont proposé à de nombreuses reprises la tenue d'états généraux qui auraient comme but de revoir non seulement la gestion et le financement des universités, mais aussi l'essence même de ces institutions, tout en y invitant l'ensemble des organismes impliqués dans les dossiers de l'éducation postsecondaire au Québec. Mais cette solution est rejetée du revers de la main par le gouvernement qui, lui, n'a pas étudié les réels besoins des universités, sinon les doléances des recteurs. Ainsi, la hausse demeure arbitraire et injustifiée. La pause n'aura qu'un seul objectif : désinformer les Québécois plus ardemment et plus longtemps. C'est triste à mourir... et des morts, il y en aura. La population, si elle ne se réveille pas, se radicalisera. J'ai peur pour l'avenir immédiat du Québec. Ne sommes-nous pas tous solidaires? Ce gouvernement nous mène à notre perte.



Maxime B. Couture


Solution réaliste

Enfin, une solution pertinente et réaliste! Je pourrai terminer mon dernier trimestre collégial en août-septembre et entrer à l'université en octobre! Les étudiants qui souhaitent continuer à boycotter leur cours pourront le faire sans mention d'échec mais ne pourront plus empêcher ceux qui désirent aller à l'école. Il était grand temps que quelqu'un pense enfin à nous dans ce conflit...

Stéphanie Germain, étudiante au cégep du Vieux-Montréal

Je me souviendrai

M. Charest, pour désavouer les étudiants, dit que seulement 30% d'entre eux sont contre la hausse des droits de scolarité. Quel était le pourcentage des votes du Parti libéral lors des dernières élections? Il dit aussi que la majorité des Québécois sont de son avis. À sa place, je ne me sentirais pas aussi sûr de cela. J'ai hâte que des élections lui prouvent le contraire car, d'après moi, la majorité des parents seront contre ainsi qu'une bonne partie de la population «silencieuse». J'espère que les Québécois se rappelleront leur devise qui est «Je me souviens», car M. Charest, à plusieurs reprises, ne semblait pas entendre ce que le peuple lui disait, et normalement il semble qu'il a besoin de deux ans avant de comprendre ce que nous lui disons. Heureusement, il n'a pas deux ans devant lui, car il devra déclencher des élections d'ici un peu moins d'un an.



Nicole Cloutier


Bon compromis

L'annonce est une bonne nouvelle et un bon compromis.  Il y a beaucoup d'incohérence dans le discours des étudiants : ils voulaient un moratoire pour calmer la crise, ils l'ont.  Ils disaient dans les deux derniers jours vouloi faire respecter les moratoires, ce qui est faux: jamais nous avons entendu de telles déclarations haut et fort.  En suspendant le trimestre, le gouvernement a évité plus de colère, fait respecter les lois et, en plus, donne du temps à des négociations. La ligne dure, ce sont les étudiants qui semblent l'avoir. C'est une perception mais, en politique, la perception, c'est important.  Le premier ministre avait l'air ce soir d'un véritable chef d'État. Dommage qu'il ait fallu autant de temps et autant de gestes de violence pour le faire réagir!



Christian Dufour


Diviser pour régner

Elle est bien belle, celle-là! Cette loi-là! C'est juste dommage parce que, pour une fois, tout le monde était d'accord! Enfin, tout le monde? Non, mon petit, un groupe d'irréductible libéraux est encore pour les solutions complexes.

Les rouges, les verts, les jaunes, les bleus, les blancs et même les «Bleu-vert-ak-des-pitons-jaune-orange» de Falardeau ont tous dit qu'ils était pour le moratoire d'un an et la création d'un groupe dont le seul mandat serait de regarder à mieux la gestion de nos universités!

Mais non! Divisons pour mieux régner!

Il est faux de croire que seul les verts veulent aller à l'école; les rouges comme moi le veulent aussi, et rapidement en plus, croyez-le ou non! Personne n'a de plaisir à se faire poivrer, personne n'a de plaisir à se faire frapper. La grève, ce n'est pas plaisant.

Cette loi encourage les gens à briser la grève de manière sournoise, en appelle de manière hypocrite à notre désir de retourner en classe rapidement.

On veut discuter et nous le crions dans les rues depuis déjà 90 jours!

Nous avez-vous entendus?

Nous voulons un moratoire, comme vous en vouliez un sur le gaz de schiste, sur le mont Orford, comme j'en voulais moi aussi.

Nos révolutions sont tranquilles!

Laissez-les ainsi!

N'obligez pas la police à frapper les gens qui veulent aller à l'école, même si pour cela, des fois, il faut en bloquer les portes!

Étienne Mathieu

Ça dégénère

Charest et sa gang, des incompétents, ils ont perdu le contrôle. Un moratoire sur l'augmentation et une consultation sur le financement calmeraient le jeu qui dégénère. Il faut couper le financement des cégeps anglais, que les nouveaux arrivants, s'ils veulent étudier en anglais, s'en payent des collèges comme toutes les minorités linguistiques de tous les pays du monde et même comme dans les autres provinces du Canada. On a pu les moyens de financer l'enseignement dans une culture qui prend le dessus à Montréal sur la culture du peuple québécois et l'affaiblit au point de la faire disparaître.



Michel Latour, Montréal


Bravo

Bravo au premier ministre.  Ca fait déjà trop longtemps que ça dure.  Les étudiants sont des enfants gâtés et pourris.  Quand on est sérieux, on accepte de s'asseoir à une table et à négocier avec un esprit ouvert.  Tout ce qu'ils ont démontrés, c'est leurs entêtements et leurs enfantillages.  Ils crient , pleurent et brisent tout parce qu'ils ne réussissent pas à gagnés.  Ils ne sont même pas prêts à mettre de l'eau dans leur vin.  

Et pire encore, les parties de l'opposition, les syndicats ainsi que les profs qui sont payés pour enseigner ou au moins pour modérer le jeu, en remettre en plus.  Mr Charest, vous avez raison, on ne doit pas se laisser prendre en otage par des enfants gâtés.  Vous négocierez lorsqu'ils seront vraiment prêts et ouverts à la discussion.



Ghislaine Gagnon Pépin




Nous avons manqué une marche



Actuellement le Québec s'enlise dans un conflit qui oppose deux idéologies, deux générations, deux visions d'avenir, cependant, il ne faut pas perdre de vu que ce sont toutes ces personnes qui forment l'ensemble de notre société. Le gouvernement à titre de représentant de cette société est présentement sur le point de durcir sa position plutôt que de se porter à l'écoute de ses jeunes concitoyens. 

Hier soir suite à l'annonce de l'apposition d'une éventuelle loi spéciale, le gouvernement a démontré qu'il préférait manipuler les lois grâce à son pouvoir politique plutôt que de prendre les choses en main et de confronter le problème. Une loi spéciale ne sera en rien une solution au conflit et cela ne fera que mettre le feu aux poudres. Nous avons littéralement manqué une marche entre l'entente de principe du 5 mai et cette loi spéciale. Il y avait certainement une solution entre ses deux mesures et nous allons complètement passer à côté par orgueil. Une entente a été proposée de la part de la FECQ co-signées par la FEUQ, la TACEQ et la CLASSE. Celle-ci est pratiquement la même qui a été proposée précédemment comme entente de principe, mais elle rectifie le tir afin que les réductions engendrées par le conseil provisoire pourront également être applicables aux frais de scolarité et que les recteurs seraient restreints à 2 sièges plutôt que 6 afin de rééquilibrer la représentation des différents partis sur ledit conseil.

Sachez que les étudiants auraient probablement adoptés la première entente si le gouvernement n'avait pas tout fait pour la saborder en falsifiant les décisions prisent avec les associations étudiantes et en discréditant constamment le mouvement étudiant. L'idée était bonne et elle l'est toujours, mais il faut qu'elle soit rédigée de façon équitable pour tous. 

En quoi demandé un plan d'affaire et des objectifs de vision à long terme à nos universités a-t-il de négatif pour notre société? En rien. N'est-il pas légitime de s'enquérir où iront les fonds qui seront prises à même les poches des étudiants? Oui. Alors pourquoi ne pas prendre le temps de repenser à une solution, de réparer les erreurs qui ont été commises en mettant son orgueil de côté, plutôt que de s'embourber dans des lois qui ne mèneront à rien de concret.

Jacinthe Racine, étudiante au Cégep Lionel-Groulx



Comme un lock-out

Cette loi spéciale s'apparente dangereusement avec un lock-out. D'autre part, suspendre la session jusqu'en aout comporte des risques notoires pour l'économie, les manifestations et les perturbations économiques ne cesseront probablement pas. En fait, cette loi combinée à l'attitude générale du gouvernement à l'égard du mouvement étudiant vient d'ouvrir en force un été très chaud et je ne serais pas surpris de voir de grands évènements touristiques perturbés pendant tout l'été. Jean Charest aurait facilement pu démonter cette crise simplement par un moratoire et des états généraux sur l'éducation, une voie pourtant très éloignée des premières revendications de la Classe au début de la grève, soit la gratuité. 



Sébastien Talbot, étudiant en danse de l'UQAM


Tensions exacerbées

La loi spéciale annoncée par le gouvernement Charest ne réglera probablement en rien le conflit actuel. Au contraire, en contrecarrant le droit de grève des étudiants qui s'opposent à la hausse des droits de scolarité, M. Charest et son gouvernement mettent le feu aux poudres. Plus précisément, ils contribuent à exacerber les tensions déjà présentes entre l'État et les étudiants. Je croyais que ces tensions avaient atteint leur paroxysme, mais je constate avec amertume que je me suis trompé. J'imagine que j'ai fait preuve d'utopie lorsque j'espérais de tout coeur que le conflit se termine rapidement, et ce, en évitant les dommages collatéraux le plus possible. 

Je réalise maintenant que le problème semble simplement être catapulté au mois d'août, moment où la reprise des cours est prévue. Une tension d'une grande intensité risque alors de caractériser le prochain semestre. Parallèlement, les policiers auront l'ordre d'empêcher toute tentative de bloquer l'accès aux cours; on flanquera alors des amendes particulièrement salées aux récalcitrants. Certains seront même arrêtés. Beau climat d'étude! De plus, Rouges et Verts risquent d'avoir de chauds échanges, voire des confrontations musclées. Est-ce vraiment une ambiance correcte, propice à l'épanouissement personnel et intellectuel? J'en doute! 

Encore une fois, le gouvernement fait preuve d'une rigidité remarquée. Même si sa ministre de l'Éducation a changé, il répète la même rhétorique discutable :  nous avons toujours été à l'écoute, nous avons fait des concessions, 70 % des étudiants ont terminé leur semestre...

Ici, une précision s'impose: ce n'est pas parce que certains étudiants n'ont pas été en grève qu'ils sont nécessairement en accord avec la décision prise par le gouvernement.   

Tant qu'il y aura un refus de discuter l'enjeu de fond, soit la hausse des frais de scolarité, je crains que l'impasse perdure...



Alexis Bédard-Fiset, étudiant en études internationales et langues modernes

De l'huile sur le feu

La loi spéciale annoncée par le gouvernement Charest n'est aucunement une solution, mais bel et bien un problème supplémentaire en vue de la résolution du conflit étudiant. Cette loi viendra mettre de l'huile sur le feu, bien sûr, encore une fois! C'est que ce gouvernement libéral, rien n'est nouveau, tente de se faire un capital politique sur le dos des étudiants en les taxant, injustement, de radicaux. Seuls les naïfs peuvent croire qu'il ne s'agit pas d'une stratégie électoraliste visant à séduire sa base électorale conservatrice. On le voit bien, ce gouvernement se vautre avec plaisir dans le pourrissement de la situation depuis des semaines, alors qu'il avait depuis le départ les moyens de résoudre le conflit d'une façon honorable. De plus, bien qu'il prétende jouer la carte de la ligne dure, ce gouvernement se fait absolument irresponsable, à l'égard des étudiants qu'il prétend défendre - même les verts sont d'accord sur ce point - en plus de faire preuve d'une très grande lâcheté en reportant le problème à plus tard et en n'ayant pas le courage politique d'entreprendre une négociation digne de ce nom. Il est trop facile de dicter une loi spéciale, et toujours très difficile de mener une véritable négociation. 

Critique depuis longtemps de ce gouvernement, j'éprouve, depuis aujourd'hui, une profonde honte du Québec dans lequel je vis et que j'aime. 



Christian Goyette


Cette stratégie a déjà échoué

En suspendant les cours, M. Charest gage une nouvelle fois que le mouvement va s'étioler. Il espère par cette mesure que les étudiants libérés de leurs obligations vont aller vaquer à d'autres occupations que celles des trois derniers mois. Il se dit probablement que pour alors, les plus acharnés d'entre eux se retrouveront en sous nombre ; isolés et rendu aphones, ils n'auraient alors d'autre choix que de rentrer dans le rang. Le premier ministre gage encore qu'à la reprise, les esprits se seront apaisés et que la menace de probablement lourdes sanctions musellera les velléités restantes en août. M. Charest a déjà fait ce genre de pari au début du conflit. Au milieu aussi. On voit ce que cela a donné. Cette suspension est donc une manoeuvre plus ou moins habile pour tenter une nouvelle fois de fractionner, de fragiliser la cohésion étudiante, en espérant que cela aura raison de leur mouvement. C'est là aussi une stratégie qui a échoué au cours de ce conflit. En sortant l'artillerie lourde, le premier ministre mise le tout pour le tout. Il tente d'ailleurs de frapper fort et sur tout les fronts à la fois: il veut d'abord saper les bases étudiantes en divisant le mouvement et en misant sur un essoufflement. Il va augmenter la pression populaire en martelant son point de vue dans les médias et en le légitimant grâce notamment à la rencontre de la ministre avec les étudiants. Finalement, il tentera de casser ce qui restera du mouvement grâce à le menace du bâton que lui donnera sa loi spéciale. Ce faisant, M. Charest restreint ses options à une seule et unique alternative: la force. En faisant le choix qu'il vient de faire, le gouvernement s'accule dans une situation où la seule carte qui lui restera à jouer sera celle de la répression.

Et si le chef du gouvernement perd son pari ? Si le feu est mis aux poudres comme l'annoncent les leaders étudiants ? Si le mouvement perdure ? Charest devra sonner la charge. Au temps pour sa démocratie, qui devra s'accommoder de la violence, de l'amertume et de la frustration de sa jeunesse. Quoi qu'il en dise, le premier ministre n'a jamais ouvert la porte à la discussion avec les étudiants. Ces derniers voulaient parler des valeurs de notre société, ils voulaient parler du monde qu'on construit pour eux demain. Leur monde. Cette discussion n'a jamais eu lieu. Ils ont parlé valeurs et idéaux, on leur a répondu finance et budget. Justement la raison pour laquelle ils voulaient ouvrir le débat: notre société n'a plus d'yeux que pour les finances. Il me semble que le débat qu'ils ont voulu amener sur la place publique est sain. Il me semble que cette discussion, voulue par nombre de citoyens, est de plus en plus nécessaire face aux nombreuses dérives qu'on observe partout dans le monde en ce moment même. Il me semble que la démocratie dont se réclame M. Charest pour justifier ses choix devrait explorer cette voie. Il me semble, qu'on soit pour ou contre la hausse des droits de scolarité, que chaque amoureux de la démocratie devrait souhaiter que ce débat ait lieu. M. Charest y a d'emblée fermé la porte. Ouvrir cette discussion avec les étudiants aurait au moins permis de mettre en lumière que les deux parties ne parlaient pas le même langage. Ouvrir le débat aurait au moins permis de dire que les demandes des étudiants s'inscrivent dans un débat plus global que celui des droits de scolarités, ce qui aurait permis au gouvernement de renvoyer la question à une discussion ultérieure, plus large. Peut-être le premier ministre ne voulait pas ouvrir la boite de Pandore et lancer un débat dérangeant pour lui et les milieux dont il fait partie. Peut-être avons nous tout simplement un chef de gouvernement joueur à ses heures. Il me semble qu'on ne gère pas un pays comme on joue au poker. Il me semble que la démocratie dont se réclame M. Charest pour appuyer ses choix politiques s'accomode mal des "pile ou face". Il me semble que le Québec mérite mieux que ça.



Michel Begoc


Projet de loi inutile

C'est à peu près là on en est rendu. Le gouvernement prône l'accès à l'éducation dans un projet de loi, à mon avis, complètement inutile. Premièrement, retarder les sessions était déjà certainement au programme des différents cégeps et facultés universitaires durement touchés par la grève. Deuxièmement, des injonctions sont théoriquement déjà en cours pour permettre le retour aux études à ceux qui le désirent. Le hic, c'est que les étudiants ont votés démocratiquement en Assemblée générale une grève générale illimitée. Forcer le retour des étudiants en classe veut dire contester, voir illégitimiser le vote fait par les étudiants et cela ne va certainement pas leur plaire et c'est compréhensible: c'est comme priver une catégorie de personne de voter: c'est contre la Charte des droits et libertés. Bref, la "loi spéciale" de Charest peut être considérée comme anticonstitutionnelle, étant donné que le droit à la démocratie prône sur celui de l'accès aux études supérieures (à mon avis).

Sacha Dürig

Grévistes infantilisés

Jean Charest, par cette loi spéciale, démontre son impotence à gérer la crise étudiante de manière responsable et éclairée. Il rejette les revendications étudiantes et infantilise les grévistes sous prétexte qu'ils ne sont qu'une minorité. Ces sophismes perfides font oublier à la population que même si quelques 70% ont terminé ou achèveront leur session prochainement, une grande majorité de ces étudiants s'opposent tout de même à la hausse des frais de scolarité. Cette loi spéciale ne fera que donner de la vigueur au mouvement de contestation étudiante et ne constitue aucunement une solution en soi.



Félix-Antoine Boily-Audet


Dégoûtée

Dégoûtée. C'est le mot exact qui décrit ce que je ressens envers le gouvernement Charest. . J'imagine que plusieurs sont contents du fait que cette grève tire à sa fin, mais je ne sais pas que si la plupart sont conscients ce que cette nouvelle représente pour les élèves du 5ème secondaire qui sont supposés rentrer au cégep cette année, en août et non en octobre, 1 mois et demi plus tard. Comme tout finissant du secondaire, j'étais plus qu'excitée à l'idée de rentrer au cégep. Pour moi, le cégep, c'est un nouveau chapitre, un pas de plus vers le monde du travail et des adultes. Tout ce que je voulais, c'était une rentrée normale c'est-à-dire en août. Est-ce que c'est trop demandé? Je ne crois pas, mais maintenant je paye les pots cassés pour l'entêtement du gouvernement Charest qui n'a pas bougé un seul doigt avant la 10ème semaine de grève! Je suis épatée par votre compétence, M. Charest, pour la gestion de cette crise. Vraiment, chapeau.

Christine Pham

Débat retardé

C'est complétement ridicule! Ça ne fait que retarder le débat. Ça va reprendre exactement de la même façon même avec une loi spéciale. Je ne comprends vraiment pas la façon de penser du gouvernement. Ils refusent tout débat.



Alain Senécal


Des lâches

Il n'y a plus de neige et pourtant, je viens de voir un politicien qui vient de tout pelleter le conflit dans la cours des directions d'établissements, sur les épaules des enseignants et sur les épaules des associations d'étudiants. Ce gouvernement fera des élections en juin ou juillet et comme il ne sera pas au pouvoir en automne, le problème imposera au prochain gouvernement ... quel gouvernement de lâches !



Yves R. Morin, enseignant


Cocktail explosif

Je suis outré, stupéfait et abasourdi de la frivolité avec laquelle le gouvernement traite cette crise! Je refuse que mes taxes servent à frapper sur la jeunesse. Le report de la session accompagné de la négation du droit de grève étudiant forment un cocktail explosif évident. Je dénonce vertement l'attitude du gouvernement!

Jean-François Truchon, président du conseil exécutif du Parti québécois de la circonscription de Saint-Laurent

Vote secret

La meilleure façon de ramener la paix sociale serait d'inclure dans la loi l'obligation de tenir un vote secret lors des assemblées étudiantes.  Ce serait vraiment la victoire de la démocratie et la fin de l'intimidation.

Hélène Ducharme, Laval

Leaders étudiants dépassés

J'ai écouté la conférence de presse de M. Charest et de Mme Courchesne.

Je trouve l'ensemble de leur position très valable. Cela répond à des problématiques réelles et constitue une solution, quoique très imparfaite, sensée à ce stade ci de l'affrontement. M. Charest a bien mentionné que chaque institution pouvait si les étudiants le désiraient reprendre dans les plus brefs délais les cours.

J'ai aussi écouté les commentaires des représentants étudiants et je trouve qu'ils montent vite aux bariccades au sujet d'une éventuelle loi. Je crois qu'il ont étiré l'élastique un peu trop. La seule choses qu'ils ont pu dire ce sont des menaces particulièrement de la part des représentants de la Classe. Je crois qu'ils sont dépassés.

Serge Trottier

Arrogance

C'est jeter de l'huile sur le feu ! Ça ne règlera rien !  Quelle arrogance ! 

Qu'est-ce que ça demanderait  de rencontrer les étudiants ? Un moratoire 

pour ramener le calme ! On se croirait en guerre...chose certaine, je sais 

pour qui je ne voterai pas LES prochaines élections !

Micheline Lemieux, Outaouais




Mauvaise volonté

Si la question des frais de scolarité n'est pas abordée d'ici août, à quoi rime cette loi?

La mauvaise volonté du gouvernement tel qu'il l'a démontré jusqu'à maintenant, ne va pas aller en s'améliorant.

Selon moi, nous devons rapidement aller en élection générale.

Monsieur Charest demande aux associations étudiantes d'écouter le peuple, que veut-il dire par là? En tant que chef d'état, écoute-t-il son peuple?

Ma déception est très grande, j'ai perdu foi en nos élus, le fait de ne pas avoir voté pour eux demeure mon seul réconfort!

Carole Delisle

Une souris

La montagne accouche d'une souris.  Pourquoi le gouvernement Charest ne force pas maintenant les collèges à garder leurs portes ouvertes à ceux qui veulent étudier? 

Mon fils attende depuis des mois à rentrer en classe et maintenant lui et nombreux d'autres doivent attendre la fin août pour reprendre leurs études.  Merci pour rien.



Nicola Timmerman


En bon père de famille

M. Charest a agi en BON PÈRE DE FAMILLE ! Il a été beaucoup plus que patient, il s'assure de la qualité de l'enseignement et s'assure aussi du libre accès aux cours pour les étudiants qui désirent étudier.

Quant aux trois ''dits leaders'' étudiants, leur arrogance de ce soir les rattrapera. Aussi ils sont qui eux pour se présenter comme leaders ? Ils ne contrôlent pas leurs membres. Ils n'honorent pas leur signature. Alors, que font-ils devant les caméras de TV sinon que de faire de la politique. Qu'ils se présentent aux prochaines éléctions et si ce n'est pas pour le parti Québec Solidaire, prouvez moi le contraire !



Claude Croteau


Guerre ridicule

Ridicule, cette guerre entre étudiants et gouvernement. En fait je devrais dire manifestants ou grévistes, puisqu'ils ne représentent qu'une fraction des étudiants. Les étudiants ne font que suivre leurs leaders ivres du pouvoir conféré par leur titre, ce qui mène à une impasse politique depuis trop longtemps déjà. Malgré le réveil tardif du gouvernement dans cette affaire, il est facile de réaliser qu'il cherche ardemment à régler la crise. Comme le dit le proverbe, vaut mieux tard que jamais.  On ne cesse de répéter que la balle est dans le camp du gouvernement. Selon moi, elle est dans le camp des leaders étudiants. À eux de choisir s'ils préfèrent s'entêter ou accéder à l'éducation.

Mathias Brazeau-Gélinas

Prendre ses responsabilités

Bravo M. Charest, il est temps que tout le monde comprenne que les injonctions émises par nos juges doivent être respectées. Personne dans notre société est au-dessus des lois, une chose que les étudiants devraient comprendre. Le premier ministre prend ses responsabilités vis-à-vis une situation intenable, c'est la population du Québec qui était pris en otage.



Yves Lortie


Ni gagnant ni perdant

J'estime que le gouvernement a présenté clairement la position que la population a adoptée dans le débrayage étudiant, soit de permettre à chaque individu qui désire poursuivre ces études puisse le faire sans subir de l'intimidation ou de la violence. 

Il n'a pas de gagnant, ni de perdant dans ce conflit.  

Le gouvernement a accepté d'améliorer l'accessibilité aux études en bonifiant le volet des prêts et des bourses après avoir écouté les attentes réalistes des étudiants. 

Chaque étudiant a une décision à prendre: il accepte les présentes conditions offertes par le gouvernement ou sinon, il accède au marché du travail sans diplôme.



Marc Trudeau, Montréal-Nord


Respect des institutions

Si les leaders étudiants avaient pris le gouvernement au sérieux dans leurs décisions au début, on n'en serait pas à l'application possible d'une loi spéciale. Eux, dans leur gout de l'aventure et leur inexpérience, ont cru pouvoir renverser une décision d'un gouvernement élu démocratiquement. 

Je tiens à rappeler que la démocratie ne va pas sans un respect minimal des institutions. De plus rien ni personne ne devrait entraver le droit d'un citoyen d'avoir accès à son éducation. Chou aux étudiants qui boycottent les cours et manifestent dans la rue et devant les institutions au lieu de débattre intelligemment.



Sylvain Chartrand, Gatineau


Ça sent les échecs

Il n'y a pas de mots pour décrire ma déception face à la décision du gouvernement. Je suis un étudiant de 2 me année en technologie d'analyse biomédicale au collège de Rosemont et je vois ma session coupée en 3. Par chance, on s'est fait exclure du boycott cela dès la 3 me semaine de "grève", parce que la direction et l'AGECR ont jugé qu'ils seraient impensable qu'on subisse une compression de nos cours déjà très condensé. Maintenant, j'apprends à 4 semaines de la fin de ma session qu'elle va être couper encore une fois. Ca sent les échecs dans notre cohorte... Je tiens à préciser que cette profession est en grande pénurie. Nous, les élèves, sommes les grands perdants dans ce combat qui n'est plus le notre... 



Marc Dauphinais


La novlangue de Jean Charest

On doit se réjouir du fait que Jean Charest se réclame enfindu droit à l'éducation. Dans sa novlangue, cependant, ce droit est devenu synonymede négation du droit de grève pour les étudiants. Habile, Jean Charest chatouillela fibre progressiste des Québécois pour leur enfoncer des idées néolibéralesdans le crâne. Il se peut qu'il y parvienne. Toutefois, il trouvera sur sonchemin non seulement des citoyens crédules, mais également les engagements internationaux du Québec en matière de droits de la personne. Le Québec s'est déclarélié, par un décret du 21 avril 1976, au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC). Or, le PIDESC codifie le droit à l'éducation notamment en ces termes : « 13. 2. Les États parties au présent Pacte reconnaissent qu'en vue d'assurer le plein exercice de ce droit [de toute personne à l'éducation] : c) L'enseignement supérieur doit être rendu accessible à tous en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés et notamment par l'instauration progressive de la gratuité. »Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels précise cette obligation de gratuité notamment dans son observation générale no 11 : « les frais d'inscription imposés par le gouvernement, les collectivités locales oules établissements scolaires, et d'autres frais directs, sont un frein à l'exercicedu droit et risquent de nuire à sa réalisation. Ils entraînent aussi souvent un net recul de ce droit [...]. » 

Lorsque j'entends le premier ministre réduire le « droit » et « l'accès »à l'éducation à une rhétorique contre le droit à la grève des étudiants, j'admire le brio politique, mais je savoure aussi les discussions à venir. Son gouvernement se commet ainsi vis-à-vis un droit fondamental qui est, en réalité, diamétralement attaqué par ses orientations politiques. Alors M. Charest, on y va pour le droit à l'éducation ?



Philippe Langlois, Sherbrooke


Assez c'est assez



Même avec les frais parmi les plus accessibles en Amérique du Nord ces petits gâtés pensent pouvoir contrôler le gouvernement et  la démocratie 

Il faut prendre une douche d'eau froide et rationnaliser que ce n'est pas aux étudiants de dicter , mais bien de suivre  les règles

En plus de prendre la population en otage, ils empêchent ceux qui sont sérieux et désirent poursuivre.

C'est cela la démocratie ?

Quelques idéalistes qui font la règle

Si non, que feront ils lorsque le patron demandera une tache spéciale dans le future, retour à la rue et aux embuscades ?

Ils devraient tous, une fois qu'ils auront terminés les études, prendre la  direction politique et faire face au vote populaire pour eux même ainsi repenser le système scolaire et démocratique.



Jacques Masson


Cadeau

Quel beau cadeau que Jean Charest vient de donner aux étudiants. Imaginez une seconde si  le gouvernement avait cédé aux demandes de ces anarchistes-boycotteux,  il aurait coupé leur fun. Les étudiants enfants-rois parlent de négocier en fait ce qu'ils veulent :  « DONNER NOUS CE QU'ON  VEUT ». Si le gouvernement avait cédé, les leaders étudiants perdaient leurs heures de gloires. Avez-vous vu Gabriel-Nadeau-Dubois faire son show hier soir. Le ''CHE''  était à son meilleur galvanisé par le cadeau que Jean Charest venait de lui donner : « À nous la rue camarade.»



Jacques Leclerc, Montréal


Pas excessif

D'entrée de jeu, j'appuie les étudiants même si je dois avouer que la hausse de la facture reliée à l'éducation est rapide mais pas excessive. Notre société n'a tout simplement plus les moyens de la gratuité scolaire. Les boomers au pouvoir ont vidés les coffres de l'état pour leurs propres profits et leurs amis. A-t-on oublié le trafic d'enveloppes brunes ? Si nous payons 30% de plus pour les routes et infrastructures, cela signifie une facture de 72 millions annuellement ( 30 % du budget accordé à transport Québec). Vivement les conclusions de la commission Charbonneau ! Mais ne nous écartons pas et revenons à la crise étudiante proprement dite. L'une des conséquences les plus graves selon moi est que ce gouvernement est en train de saper complètement la base de la démocratie. La non-confiance des étudiants envers les élus a coûté son poste à Line Beauchamp mais dénote aussi une désaffiliation envers tout l'appareil politique actuel. Ces jeunes que vous méprisez, seront nos élus plus tard. Ils auront quoi comme modèle ? Un gouvernement corrompu et têtu. Une vision matérialiste et à cout terme de la société qui les fait vivre. Les coûts de cette crise sont loin d'être uniquement monétaire. L'intransigeante approche du gouvernement dès le début, a crée cet affrontement et sa réponse de type dictatoriale ne résous pas la problématique actuelle dont il est responsable. 



Martin Clermont, St-Bruno



Le 15 août est loin

Un retour en classe sera plus efficace sans l'interruption de deux mois pour les vacances des enseignants. Mais le citron qui sera ainsi pressé se traduira soit en" burnouts" pour toutes les parties, soit en graves lacunes dans l'enseignement.    D'autant plus que les ressources de personnel et de locaux sont déjà très limitées.

Cela dit, il ne faut pas oublier le plus important: un retour fait de force sous surveillance armée (peut-être pas seulement par la police? ) sera toute une aventure de société. On est encore très loin du 15 août, tout peut arriver, même des élections.

Denis Roy

À quoi bon?

Le gouvernement libéral a pensé que tout rentrerait dans l'ordre après quelques semaines de manifestation. Nous sommes en présence d'un gouvernement dépassé par les évènements. En plus de sacrifier Madame Beauchamp, le premier ministre continue de penser que les étudiants vont plier l'échine face à une loi spéciale.

Contrairement à des salariés, qui défient une loi avec la possibilité d'une perte de salaire, d'une amende substantielle ou d'une perte d'échelon salarial, Monsieur Charest n'a plus le choix avec les étudiants; il doit nommer un médiateur indépendant avec pleins pouvoirs, faire un référendum provincial sur la question et appliquer les mesures de guerre, selon les résultats du vote, afin de rétablir l'ordre social au Québec. Et, comme solution ultime, le déclenchement d'élections, pour que la population soit en mesure de se prononcer sur ce sujet ainsi que sur le programme du parti.

Si des étudiants ne respectent plus la démocratie, avec quel groupe le gouvernement va-t-il devoir pouvoir dorénavant négocier dans le respect de la démocratie? Pourquoi Monsieur Bachand, responsable de tout ce bourbier n'est-il pas plus présent? A-t-il consulté et écouté avant de déposer son budget ou a-t-il, comme Monsieur Charest, fait à sa tête en pensant que, parce qu'il est élu, il a tous les droits, malgré que cette mesure n'était pas dans le programme du parti?

Claude Duplessis

Paix aux carrés rouges et verts

Je ne suis pas un partisan du parti libéral du Québec. Je n'ai jamais voté pour ce parti et je ne planifie pas le faire dans le futur. Par contre, je dois reconnaître le courage de ce gouvernement qui ne cède ni au chantage, ni aux violences. La voix de la rue doit se faire entendre et il est important pour le gouvernement d'écouter, sans céder à la pression.

Par cette loi spéciale qui sera présentée sous peu à l'Assemblée nationale, le gouvernement tente d'obtenir une trêve, un cessez-le-feu, dans les violences qu'a connues la métropole dans les dernières semaines. Les étudiants ont maintenant la garantie que leur session ne sera pas mise en jeu. Avec les offres faites par la précédente ministre de l'Éducation, Mme Beauchamp, les étudiants les moins nantis seront plus riches à la fin de leurs études qu'avant la hausse. L'accessibilité est garantie par l'amélioration du régime des prêts et bourses et le remboursement proportionnel aux revenus, en plus de l'étalement de la hausse sur sept ans plutôt que cinq.

Le gouvernement a fait quelques pas vers les étudiants. Mais il semble que pour chaque pas fait vers l'avant par le gouvernement, les étudiants reculent d'un pas, désirant à tout prix garder la même distance.

Malheureusement, cette loi spéciale n'a pas été chaudement accueillie par les protestataires. La fin des violences ne semble pas être à nos portes. Mais le gouvernement a fait ce qu'il devait faire. Le gouvernement doit faire respecter la démocratie. C'est son devoir premier. Tous doivent comprendre que nous vivons dans une société démocratique et pacifique. Jamais nous n'accepterons collectivement qu'un petit groupe d'individus prenne en otage l'ensemble de la population. Jamais nous n'accepterons que nos biens individuels, collectifs et institutionnels ne soient détruits de la sorte. Il faut que ça cesse avant qu'un illuminé ne prenne le mors aux dents et décide de s'armer et de se prendre pour un justicier.

Chers étudiants portant le carré rouge, profitez de cette trêve que vous offre le gouvernement. Prenez votre été pour reprendre des forces. Je suis persuadé que vous aussi vous êtes épuisés à force de manifester et de crier de la sorte. Revenez discuter. Prouvez-nous que vous êtes plus intelligent que le gouvernement. Impliquez-vous dans la prochaine campagne électorale. Vivez la démocratie, respirez la démocratie.

À mes amis carrés verts, ne voyez pas cette loi spéciale comme une victoire. Ne soyez pas tenté de la brandir au nez des étudiants en boycottage. Personne ne sortira gagnant de cette crise. Nous serons tous un peu perdants. Essayons d'apaiser les colères.   Soyons pragmatiques.

Dominic Royer

Un appel au calme

Devant cette crise étudiante qui ne cesse de s'éterniser et de prendre de l'ampleur, quelque chose de nauséabond ressort de tout ce brasse-camarade, soit le manque de respect de nos institutions démocratiques. Peu importe la façon de diriger de nos gouvernements élus démocratiquement, dès qu'un groupe quel qu'il soit, sombre dans la violence physique et verbale ou dans la désobéissance civile et dans le non-respect des lois de notre société, on risque de basculer rapidement dans l'anarchie. Le gouvernement n'a alors d'autre choix que de réprimer cette violence. Si on accepte cette façon de faire, on ouvre la porte à une dégénérescence. Dans très peu de temps, moins de un an, une élection aurait pu trancher ce litige de façon très claire et sans aucune séquelle. Pour 325$ et un peu de patience, les jeunes auraient pu mettre le gouvernement Charest dehors et obtenir ce qu'ils veulent des partis d'opposition opportunistes  que sont celui de Pauline Marois et de François Legault. Le gouvernement Charest, je le rappelle a été élu par une majorité de Québécois pour prendre des décisions pendant quatre ans et nous devons respecter cela. S'il fallait qu'une minorité décide maintenant des orientations de tous, sans égard aux décisions des institutions en place, on n'en aurait pas fini avec les troubles sociaux.

Nous pouvons maugréer, être en désaccord, utiliser toutes les voies légales pour nous faire entendre, mais il existe une ligne de démarcation à ne pas dépasser et qui doit être sanctionnée par les autorités dès qu'on franchit cette ligne. Si on ne respecte pas cela, préparez-vous à une hécatombe, car on risque de sombrer dans un Québec chaotique et irrationnel et vous regretterez de ne pas avoir tenu ferme à nos vieux principes démocratiques.

Jean-Marc Girard

Chou!

Le gouvernement n'avait pas le choix. Les étudiants veulent la gratuité et rien

d'autre. Si la politique était moins partisane, Madame Marois devrait appuyer le gouvernement et parler d'une seule voix unifiée: cela apaiserait les tensions, cela éviterait le petit jeu du « Je vais voir maman, parce que papa ne veut pas ». Mais non, cela serait trop beau. À madame Marois, à certains artistes et humoristes, je décerne une carte chouchou dans le sens de la huée ''Chou à vous!''



Pierre LeBlanc



Le rapt de la démocratie

Lorsque des gouvernements font la sourde oreille aux revendications qui sont portées par un si grand nombre de gens, lorsqu'ils refusent d'entendre les aspirations de la population, lorsqu'ils préfèrent régler les conflits sociaux par l'usage de la force, par une loi injuste ou par les armes, ces gouvernements prennent la voie de la dictature. Avec la loi spéciale décrétée par le premier ministre Jean Charest, nous assistons, atterrés et dégoûtés, à un véritable rapt de notre démocratie. Par cette mesure autoritaire, le gouvernement libéral fait une fois de plus preuve de mépris envers les institutions démocratiques mêmes qui l'ont porté au pouvoir; assemblées délibérantes, vote majoritaire et recherche de compromis.

Pire, il indique à la population que rien ne sert d'exprimer un quelconque mécontentement, puisque ses décisions sont inflexibles. Du moins en ce qui concerne les gens. Car, lorsqu'il s'agit des entreprises privées et du capital, le discours est tout autre, plein de complaisance et de compromission. À preuve, Jean Charest était entouré de l'exécutif de la CRÉPUQ au moment d'annoncer sa loi spéciale. Ne soyons pas dupes, c'est à cette élite, ainsi qu'aux banques, que profite la situation! La démocratie est prise en otage et ce sont eux, les ravisseurs!

Mais du haut de leur pouvoir, nos dirigeants oublient l'essentiel. Les gouvernants ne peuvent gouverner sans le consentement des gouvernés. On a entendu monsieur Charest dire que la politique ne se fait pas dans la rue; c'est un mensonge! La démocratie n'étant que la façon la moins violente de réguler les conflits sociaux, lorsqu'elle est kidnappée, que le pouvoir est accaparé par une élite, la population trouve d'autres manières de se faire entendre. Et ce n'est pas en discréditant les protestataires par des lois injustes sur leur accoutrement ou sur le trajet qu'ils prennent, que le pouvoir établi parviendra à nous faire rentrer dans le rang comme des moutons. C'est l'une des grandes leçons de l'histoire; lorsqu'on prend la démocratie en otage, qu'on bafoue les droits légitimes des citoyens, il faut s'attendre à ce que la population s'insurge et organise la sédition.

Marie-Iris Légaré

Une bonne décision

La loi spéciale est une bonne décision. Pour les étudiants, il semble que la seule option est d'enlever tout frais. Selon moi, ils sont aussi bornés que le gouvernement. Tout le monde doit mettre la main à la pâte, y compris les étudiants. Également, il est inacceptable de prendre la population en otage et de causer des dégâts matériels pour apaiser sa frustration. Ce n'est pas un comportement de personne responsable. Qui devra payer pour ces casses? Nous.

Danie Nelus

Visa le noir, rata le blanc!

La contestation prétendument démocratique était peut-être vouée à l'échec, puisqu'au lieu de viser les directions d'universités et la CRÉPUQ qui les représente, et par conséquent les organismes qui en demandent toujours davantage, le mouvement contestataire visait le gouvernement, qui n'est que le banquier et donc l'instrument, mais non la cause des augmentations des droits de scolarité.

Que ce soit par méconnaissance flagrante de l'université par les meneurs étudiants, , ils ne pouvaient convaincre du sérieux de leur demande.

La teneur projetée de la loi ne pourra être efficace que si et seulement si cette loi contient des mesures immédiates et efficaces pour étudier et contrôler le bien-fondé des demandes des universités et de la CRÉPUQ. Il faudra également prévoir la fin du mécanisme d'attribution et de justification des nouveaux programmes, tel qu'il existe en ce moment par le biais de la CRÉPUQ, et le remplacer par l'équivalent de l'ancien Conseil des universités, et dont bien entendu le "club des recteurs" serait absent.

Il faudra également prévoir une révision rapide, et le cas échéant l'élimination des programmes cul-de-sac.

La communication électronique a montré d'abondance son pouvoir de mobilisation et d'information. Il est donc inutile de consacrer des sommes faramineuses à la publicité et aux relations publiques des universités, ainsi qu'à la pléthore de services et bureaux qui n'ont que peu à voir avec l'avancement de la connaissance.

Parallèlement, il faudra aussi fixer des règles de quorum pour les votes de grève ou de boycottage, qui devront obligatoirement, pour respecter cette fameuse démocratie dont on parle à tort et à travers, comprendre 50% plus 1 de l'ensemble des étudiants et des cégépiens concernés inscrits dans l'unité réclamant la grève ou le boycottage.

Les cours pourront alors reprendre dans la sérénité.



Jean G. Lengellé



Lassitude

Je suis une jeune professionnelle qui vient tout juste de terminer ses études, entourée de jeunes professionnels dans ma situation. En général, nos parents ne nous ont pas beaucoup aidés et nous nous sommes débrouillés. Autant que moi, ils sont tous las de cette situation, qui s'est dégénérée et pour laquelle les motifs originaux ont pris une tournure pour autre chose entièrement.

Je trouve décevant que les impôts que nous payons aient aidé ces gens qui causent tant de dommages financiers à notre société. Les ponts, les métros, les édifices et les autoroutes bloqués. Pourquoi tous ces gens ne sont pas arrêtés? Pourquoi les forces armées ne sont-elles pas intervenues pour faire respecter les lois et le droit des étudiants qui veulent aller à leur cours. Qu'on arrête tous ces gens! C'est vraiment triste d'en être rendus à ce point, où nos coeurs sont de glace aux blessures subies par ces manifestants. Mais, après plusieurs altercations avec des étudiants masqués, autour de la tour où je travaille, puis d'autres lorsque des manifestants ont sauté sur le véhicule de mon conjoint (pendant que leurs amis filmaient), je suis tannée. Je n'ai aucun problème avec les mesures et les forces employées par les policiers, qui eux aussi en ont eu assez. Les coûts additionnels encourus par la tour pour les gardiens de sécurité et autres moyens pour assurer notre sécurité s'additionnent à ceux des policiers qu'il faut faire travailler tant d'heures supplémentaires et des commerces qui perdent leurs revenus.. Ces éléments coûtent cher à tout le monde. Pourquoi donner plus à ces étudiants? Ils ne méritent que la facture salée et de rester dans leur ignorance!

Tristement, avec l'âge de la population, la société attend une relève qui sera sans doute retardée par des gens qui ne comprennent pas le fonctionnement de notre société, qui est de payer pour les services que l'on désire.

Layla Kanaan

Une bonne mesure

Je crois que la suspension de la session est une bonne mesure. En fait, elle annule les injonctions et évite les débordements dans les institutions. En août, les cours ne devraient reprendre que dans les institutions où les étudiants votent pour la reprise. Sinon, les institutions demeureront fermées indéfiniment. Les étudiants ont bien raison de penser que le marché du travail est tel qu'ils auront du mal à rembourser leurs dettes. Il faudrait diminuer de beaucoup le nombre de places disponibles dans les facultés affectées - toutes les facultés devraient être contingentées. Garder ces institutions fermées pour un temps diminuera le nombre de diplômés sans travail. Les contribuables payent moins et les étudiants qui obtiennent un diplôme pourront travailler et rembourser leurs dettes.

Eric Martin