La COVID-19 a frappé de plein fouet de nombreuses entreprises à Montréal, de la crise soudaine en mars à la reprise de cet été, à l’entrée en zone rouge le mois dernier et la fermeture de nombreux commerces. Dans ce contexte, les enjeux collectifs tels que la sécurité alimentaire et les soins aux personnes, entre autres, ont été plus que jamais soulevés. Mais le collectif a aussi été l’une des solutions et on a mesuré l’importance des entrepreneurs d’économie sociale.

En raison de ce double impact économique et social sur le territoire, l’économie sociale est une priorité pour PME MTL. L’entrepreneuriat collectif joue un rôle important dans le développement économique, et cette forme d’entreprise gagne à être connue puisqu’elle représente des réponses à tous les enjeux que nous vivons et qu’elle est encore plus nécessaire pour la relance.

L’économie sociale au cœur de Montréal

Un grand nombre d’entreprises d’économie sociale se démarquent depuis le début de la pandémie. Rappelons qu’à Montréal, l’économie sociale représentait 2780 OBNL et coopératives pour 67 680 salariés et 11,7 milliards de dollars de revenu en 2016**.

Cela montre bien que ces entreprises jouent un rôle crucial dans le développement économique de la métropole. Leur rôle s’est encore amplifié avec la crise et l’importance de l’achat local et du commerce de proximité cette année.

Ancrées dans leur milieu, les trois quarts des entreprises d’économie sociale servent une clientèle dans leur région administrative et collaborent généralement avec d’autres acteurs locaux.

Prenons l’exemple de Bouffe-Action de Rosemont et La Cantine pour tous, qui mutualisent une flotte de neuf camions réfrigérés afin de soutenir les organismes œuvrant en sécurité alimentaire, ou encore du l’épicerie Le Détour à Pointe-Saint-Charles, une épicerie à but non lucratif et ouverte à tout le monde, gérée par les membres au cœur d’un désert alimentaire. Ces entreprises évoluent donc bien souvent dans un grand réseau d’entraide et, grâce à cela, peuvent faire preuve d’agilité et se mobiliser très rapidement. Dans un tout autre registre, l’imprimerie Imprime Emploi a déployé ses ressources et son équipement pour produire de la signalétique personnalisée et adaptée aux mesures de distanciation physique.

En temps de crise, soutenons notre avenir

Mais, tout comme de nombreuses PME, les entreprises collectives souffrent aussi de la crise sanitaire. Il est de notre devoir de les soutenir pour aider nos collectivités, peu importe leur niveau de maturité, qu’elles soient en prédémarrage, en consolidation ou en croissance. En 2019 seulement, PME MTL a soutenu 520 entreprises d’économie sociale et a reversé 2,1 millions par le biais du Fonds de développement de l’économie sociale (FDES) tout en faisant participer de nombreux autres partenaires financiers.

Mais soutenir ne veut pas seulement dire financer. Soutenir signifie aussi aider des entreprises à s’adapter à la situation exceptionnelle que nous vivons.

Ainsi, nous avons aidé la Coop Couturières Pop à s’ajuster en créant des masques pour répondre aux besoins urgents de fournitures médicales. Coop Couturières Pop a donc mobilisé, en mars, plus de 5200 couturières, et produit plus de 100 000 masques non médicaux et des dizaines de milliers de jaquettes.

Concilier reprise économique et bien-être social, c’est possible. La crise sanitaire actuelle nous force et nous forcera à repenser notre modèle économique. Et si l’une des solutions pour une reprise économique rapide était l’économie sociale ? Novembre est le mois de l’économie sociale, remettons au premier plan l’économie sociale pour (re)bâtir notre société après cette crise sanitaire et saisissons l’occasion d’avoir une économie plus humaine, avec une vision à long terme.

** Consultez le portrait de L’économie sociale au Québec

* Cosignataires : Annie Bourgoin, Christian Perron, Marc-André Perron et Nicolas Roy, directeurs généraux des pôles de services de PME MTL, le réseau de soutien aux entreprises de la Ville de Montréal

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion