La famille de l'ancien maire Vaillancourt fait la manchette avec une histoire de liasses de billets bruns flottant sur l'eau potable de l'évacuateur de déchets organiques. Dans tout le débat sur la collusion, la fraude fiscale et les pots de vin, un facteur demeure: l'argent liquide. N'y aurait-il pas moyen de l'éliminer?

Pendant que la monnaie papier ressemble de plus en plus à une relique du passé, le gouvernement canadien met en circulation de nouveaux billets et élimine la pièce d'un cent. Pourtant, une bonne façon de réduire la fraude et l'évasion fiscale est de pouvoir suivre la trace des fonds monétaires.

En 2012, nous faisons la majorité de nos transactions électroniquement ou par chèque: paiement de loyer, épicerie, restaurant, essence, habillement, etc. Techniquement, la meilleure façon de réduire les frais bancaires est de porter le maximum de transactions sur la carte de crédit et de régler la note une fois par mois. Oui, il y a des frais de transactions des entreprises de cartes de crédit, mais ils sont souvent inclus dans le prix des biens pour l'ensemble des consommateurs.

Le format papier ne sert qu'à régler les transactions courantes et rapides et à pallier les défectuosités occasionnelles des systèmes informatiques. Mais, sommes-nous si loin de l'élimination de la monnaie sous son format actuel? Avec les ressources que nous avons, n'y aurait-il pas moyen d'accélérer le processus transactionnel électronique si bien que l'on éliminerait complètement l'argent papier? Le gouvernement du Canada a déjà éliminé les billets de 1000$, car cette haute coupure ne servait pas à la population en général, mais bien au crime organisé. Il ne devrait pas s'arrêter en chemin.

Le liquide profite au crime, à la fraude, à l'évasion fiscale et à la collusion. Une bonne façon d'éliminer les échanges ne laissant pas de traces est peut-être de changer le support des transactions monétaires. Cette transition devra se faire non pas seulement au Canada, mais dans une partie importante des pays du monde si l'on ne veut pas que la monnaie étrangère devienne la nouvelle référence monétaire. Nous récupérerions des dollars en TPS, en TVQ, mais aussi en impôts étant donné l'impossibilité pour plusieurs fraudeurs de cacher leurs transactions illicites. Le liquide permet de s'échanger de l'argent sale dans un système propre.

Il y a souvent une affiche dans les commerces indiquant «nous n'acceptons pas les billets de 50$ et de 100$». La plupart des clients n'en font pas état puisque ces billets sont relativement rares. Il faut être honnête, la majorité des institutions financières nous fournissent des 20$ à moins d'en faire la demande.

Par contre, il faut absolument que cette transition de format garantisse que toute transaction financière soit liée à un compte de banque et à un individu ou une personne morale. Introduire dans le système une carte au porteur non identifié ne ferait que transférer le problème de format. Le paiement doit être nominatif, il doit être lié à un contribuable. Peu de gens ont intérêt à cacher la nature de leurs transactions.

Pour en revenir à l'actualité lavalloise, il y a trois raisons de mettre des billets de banque dans un coffret de sûreté: être analphabète de la finance, être un numismate ou avoir quelque chose à se reprocher. Alors, chers propriétaires de coffrets de sûreté remplis de billets, dans quelle catégorie vous situez-vous? Les transactions financières 100% électroniques, nous sommes prêts!

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