La grande assemblée des États généraux sur la souveraineté a été un succès. Les débats qui ont eu lieu en ateliers, puis en plénière, ont été sereins et constructifs. La volonté de trouver ce qui unit les souverainistes plutôt que ce qui les divise, était évidente.

Une proposition pour que les États généraux sur la souveraineté se transforment en une organisation permanente a été adoptée. Son action politique non partisane se fera en complémentarité avec le Conseil de la souveraineté et les partis souverainistes. Cette décision, si elle se concrétise, est une bonne nouvelle.

Cela manifeste le désir de mettre fin à l'éparpillement du mouvement souverainiste. La création de cette organisation de la société civile donnera une nouvelle impulsion au mouvement indépendantiste.

Dans les années 90, la coalition «Partenaires pour la souveraineté», qui regroupait syndicats, groupes communautaires et de femmes, avait joué un grand rôle dans la mobilisation pour le référendum de 1995. Dans tous les pays qui ont réalisé leur indépendance, la société civile a joué un rôle déterminant en lien avec les partis politiques.

C'est d'autant plus important que je ne crois pas possibles les alliances électorales ponctuelles entre partis souverainistes. Non seulement cela ne fait pas partie de notre pratique politique, mais les conditions y sont défavorables. Une telle organisation pourra maintenir la pression sur les partis pour qu'ils mettent de côté leurs divisions lorsqu'il s'agit de la question nationale et travaillent de concert. L'exemple de la Catalogne à cet égard est plein d'enseignement.

À la dernière élection, des discussions entre le Parti québécois et Québec solidaire sur une entente de non-agression dans les circonscriptions de Gouin et Rosemont n'ont pas abouti. Il serait étonnant que dans le contexte actuel, les résultats soient différents. Dans les circonscriptions que le PQ veut ravir à la CAQ, QS récolte peu d'appuis. De son côté, QS, pour qui la question sociale a dans les faits préséance sur la question nationale, ne voudra pas être associé aux décisions difficiles que doit prendre un parti qui gouverne.

D'ailleurs, advenant des ententes entre les trois partis, il est loin d'être sûr que les votes se reporteraient de l'un à l'autre. Selon un sondage, QS attire des électeurs qui ont baissé les bras face au projet de pays; seulement 55% d'entre eux voteraient OUI à un référendum sur la souveraineté. Quant aux électeurs d'Option nationale, plusieurs préféreraient s'abstenir plutôt que de voter pour un candidat péquiste.

Le Parti québécois a une responsabilité historique comme ciment du mouvement souverainiste. Il commence seulement à en prendre acte avec le plan adopté au Conseil national au début de mars, les annonces concernant la gouvernance souverainiste et ce qu'on nous annonce sur les coûts des chevauchements du fédéral, ainsi que sur le dossier de l'identité québécoise. Cependant, la pression doit être maintenue sur la direction du PQ. C'est probablement pourquoi la proposition pour créer ce forum permanent avec les États généraux est venue de militants péquistes.

J'avoue par contre ne pas avoir beaucoup d'intérêt pour le débat sémantique entre souveraineté et indépendance. Les deux termes expriment le même projet que le Québec devienne un pays reconnu par la communauté internationale. C'est le résultat qui compte.

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