Même si les études sur l'origine évolutive des différences entre les hommes et les femmes sont souvent controversées, je tiens quand même à vous faire cette suggestion qui s'inspire de la théorie d'Anya Hurlbert et Yazhu Ling de l'Université de Newcastle, portant sur le lien historique entre les femmes et la couleur rose.

Une mutation génétique très ancienne a donné aux humains et aux singes une vision trichromatique. Cette dénomination un peu barbare désigne tout simplement la capacité que nous avons de distinguer le bleu, le vert et le rouge. Une adaptation qui nous a été d'un grand secours lorsque venait le temps de localiser les fruits mûrs dans les frondaisons vertes des arbres.

Puisque la femme s'est traditionnellement occupée de la cueillette pendant que son homme traquait le gibier, elle a, au cours de l'évolution, développé une meilleure vision des couleurs que son chasseur. Elle jouit aussi d'une supériorité pour ce qui est de la distinction des teintes comprises entre le rose et le rouge, car les fruits et baies mûrs sont souvent dans cet intervalle de nuances. De ce fait, là où un l'homme voit simplement du rouge, bien des femmes sont capables de faire la différence entre les couleurs corail, saumon, Bordeaux, fuchsia et framboise.

La femme aurait aussi, à cause de cette génétique de cueilleuse, développé son fameux sixième sens. C'est-à-dire sa capacité à lire les émotions, entre autres à partir des changements discrets de couleur sur le visage. La maladie, la peur, le stress et autres états émotifs, provoquent en effet souvent des vasodilatations périphériques, qui sont perceptibles sur la figure de quelqu'un pour celui ou celle qui sait bien regarder. Le rougissement bien évident en est un exemple extrême.

Mais lorsque le changement est discret, les femmes seraient plus outillées pour le percevoir plus rapidement que les hommes. Donc, quand le bébé est en train de s'étouffer, il y a de fortes chances que cette sorcellerie évolutive alerte la maman en premier lieu.

Si les femmes se passionnent encore pour le rose, disent ces évolutionnistes, c'est que dans les souvenirs tapis au fond de leurs cellules, cette couleur serait encore associée à la survie de la famille. Alors, en cette fête consacrée aux grands sentiments, si vous avez le choix entre offrir du chocolat et cueillir des roses pour votre amoureuse, je vous conseille de choisir les fleurs, et ce pour deux raisons principalement.

D'abord, c'est une belle façon de remercier tardivement les femmes pour leur contribution à l'ascension de l'espèce humaine. Une participation souvent marginalisée par l'omniprésence de la chasse comme principal facteur explicatif, car les hommes se sont toujours attribué les grands honneurs dans cette histoire. Ils racontent alors que la découverte du feu aurait permis à nos ancêtres lointains d'améliorer la digestibilité des aliments, dont la viande de chasse, et fourni à notre gros cerveau cette importante quantité d'énergie nécessaire à son fonctionnement optimal. Notre cerveau, qui représente 2% de la masse du corps, consomme jusqu'à 20% de notre énergie.

Quand j'étais étudiant, on nous apprenait que l'intelligence était le propre des prédateurs et que c'est à force de nous gratter le coco pour piéger des animaux que nous avons augmenté nos capacités cognitives. Pourtant, je suis de ceux qui pensent que la femme pouvait amener plus de nourriture à la maison que son chasseur, qui devait souvent revenir bredouille.

La deuxième raison pour laquelle il faudrait donner des roses, c'est qu'en plus de contenir de la phényléthylamine, qu'on pense impliquée dans le coup de foudre, le chocolat provoque, au niveau cérébral, la sécrétion d'un cocktail moléculaire qui procure un plaisir presque orgasmique à bien des femmes. Et comme le disait mon grand-père, il ne faut jamais encourager la compétition.

Joyeuse Saint-Valentin!

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