Dans la région de Montréal, le dossier des transports est un véritable casse-tête. Trop d'intervenants incapables de s'entendre sur une vision commune, voilà en gros le problème. Le rapport du vérificateur général du Québec, rendu public la semaine dernière, le confirme. Après s'être penché sur le travail du ministère des Transports (MTQ), il trace un bilan peu reluisant de ses actions en ce qui a trait à la planification des déplacements des véhicules et des personnes.

On apprend entre autres que le plan du ministère n'a pas été révisé depuis 2000. Quant au comité de suivi chargé de l'application du plan, sa dernière rencontre remonte à... 2004. Non seulement les fonctionnaires du MTQ travaillent avec des outils inefficaces et des données périmées, toujours selon le vérificateur, mais en outre, ils ne tiennent pas compte des plus récentes informations sur l'impact de l'auto sur la santé publique, l'environnement, etc.

 

Pas surprenant que ce ministère accouche de projets tout droit sortis des années 50 (pensons seulement à la réfection de l'échangeur Turcot!).

Malgré cela, le vérificateur général recommande que le MTQ assume le leadership en matière de transport dans la région métropolitaine. Est-ce vraiment la meilleure solution? On ne peut pas dire que ses fonctionnaires ont développé une pensée moderne sur l'intégration des transports collectifs, ou qu'ils ont manifesté un quelconque intérêt pour les nouveaux principes d'urbanisme qui devraient dicter la conception des infrastructures du XXIe siècle. Devant une telle inertie, pourquoi devrait-on continuer à leur confier le volant?

La responsabilité de cet état des choses se trouve peut-être du côté des élus municipaux de la région. Si seulement ils étaient capables de s'entendre sur une vision commune, ils offriraient sans doute un contrepoids aux gros sabots du ministère des Transports. À moins que ce dernier décide enfin d'entrer de plain-pied dans le XXIe siècle.