Dimanche, alors que certains automobilistes pestaient contre les bouchons de circulation, des milliers de coureurs se mesuraient à eux-mêmes sur le bitume de la ville. Leur exploit est admirable. Des enfants qui ont couru un kilomètre aux vedettes éthiopiennes et kényanes invitées par l'organisation du marathon pour galvaniser les coureurs, chacun est un modèle de persévérance qu'il faut encourager.

Cet événement sportif mérite soutien et financement.

C'est la cinquième édition de la nouvelle mouture du marathon de Montréal et chaque année depuis 2003, on enregistre un plus grand nombre d'inscriptions de coureurs (autour de 20%). À une époque où chacun d'entre nous est invité à mener une lutte contre la sédentarité, ces chiffres sont encourageants.

 

Le marathon de Montréal n'est pas parfait, surtout si on le compare à celui de New York ou de Paris, mais il s'améliore au fil des ans.

Les coureurs vous diront que les organisateurs sont ouverts aux suggestions. L'an dernier, par exemple, plusieurs participants se plaignaient qu'on ne leur offre pas de boissons énergétiques durant la course (qui est commanditée par un fabricant de jus). On a rectifié le tir. Cette année, il y avait huit distributions de boissons sportives tout le long des 42 kilomètres. C'est le genre de détails qui font une différence.

Le parcours compte aussi pour beaucoup. À Montréal, c'est le départ et l'arrivée qui sont spectaculaires. Le coup d'envoi est donné sur le pont Jacques-Cartier et les coureurs font leurs premiers kilomètres dans le parc des Îles. Leur arrivée, triomphale, a lieu sur la piste du Stade, sous les encouragements des milliers de personnes venus assister à la finale. C'est assez unique. Par contre, entre le départ et l'arrivée, le trajet n'est pas toujours d'un grand intérêt. Les contraintes de sécurité ont été resserrées depuis le 11 septembre 2001 - ce qui restreint le nombre de rues accessibles - mais on peut sûrement trouver mieux que la rue des Carrières ou la rue De Lorimier pour attirer les coureurs de l'extérieur de Montréal.

Au fond, tout ce qui manque, c'est la ferveur populaire. Un reproche qui revient souvent dans la bouche des coureurs qui participent au marathon de Montréal, c'est la faible participation du public. Les marathoniens apprécient les encouragements de la foule; or, il semble que nos trottoirs sont trop souvent dégarnis. La publicité de l'événement est-elle suffisante? Pourrait-il l'être plus?

Même manque d'entrain de la part des automobilistes qui se plaignent de la fermeture des rues. Vrai, la gestion de la circulation n'est pas parfaite et la signalisation pourrait être encore plus claire. Cela dit, il est bien rare qu'on demande aux automobilistes de céder la chaussée aux marcheurs et aux coureurs. Ils n'en mourront pas.

nathalie.collard@lapresse.ca