«Il n'entre pas dans les politiques de cette administration de détruire des planètes.» Cette affirmation, aussi loufoque qu'elle puisse être, n'en est pas moins la réponse officielle donnée par la Maison-Blanche à une pétition réclamant la construction dans l'espace d'une «Étoile de la mort». Les fans de la saga de George Lucas, La Guerre des étoiles, connaissent cette créature. Il s'agit d'une station spatiale de la taille de la Lune et dont la puissance de feu serait suffisante pour, justement, détruire une planète...

La pétition a été signée par plus de 30 000 citoyens américains. Et les objectifs visés par les pétitionnaires - du moins ceux qui ne sont pas complètement gagas! - relèvent de l'économie: il s'agirait de stimuler l'emploi. Et de la défense: ce serait à n'en pas douter l'arme ultime.

Outre sa politique de détente interplanétaire, l'administration Obama a expliqué que la construction de cet engin coûterait au bas mot 850 millions de milliards de dollars (extras en sus). Ce qui gonflerait encore la dette des États-Unis, déjà... astronomique!

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D'ailleurs, en cas de conflit interplanétaire, une seule «Étoile de la mort» serait-elle suffisante?

C'est peu probable.

Il existerait en effet 100 milliards de planètes dans notre galaxie, ont révélé les scientifiques lors du dernier congrès de la Société américaine d'astronomie, début janvier. Les données amenant cette conclusion ont été recueillies à l'aide du télescope Kepler, que la NASA a mis en orbite autour du Soleil, à peu près sur le même circuit que la Terre, en 2009.

Bien sûr, ce chiffre étourdissant est fondé sur des extrapolations statistiques. Des observations plus fines attirent pour l'instant l'attention sur 2740 exoplanètes (c'est-à-dire: extérieures au système solaire) potentielles, dont quelques-unes auraient la dimension de la Terre et seraient stratégiquement situées, ni trop près ni trop loin, par rapport à leur «soleil».

Or, nous sommes bien placés pour savoir que, dans ces conditions, la vie est possible...

Depuis des années, on cherche des signes de vie dans l'espace. À ce jour, ça n'a rien donné. Mais la découverte d'exoplanètes (il y a moins de 20 ans, on n'en connaissait aucune) ravive cette quête.

Pour l'heure, la démarche scientifique consiste à chercher une planète sur laquelle existeraient les conditions qui ont amené la vie sur Terre - sans préjuger de la possibilité de formes de vie différentes. La taille et la position relative d'une exoplanète importent, on l'a vu. Mais également la présence sur celle-ci de carbone et d'eau liquide, les «briques» de la vie. Dans quelques années, on devrait être en mesure d'identifier l'un et l'autre sur des exoplanètes ciblées.

Cette exploration est passionnante. Et certainement l'une des plus importantes de celles auxquelles se livre l'être humain dans sa quête, non seulement de connaissance, mais de sens.