Après plus de trois mois de rebondissements divers, l'affaire DSK est terminée, du moins dans sa portion intéressant la justice criminelle américaine. Dominique Strauss-Kahn est libre. Même s'il est toujours l'objet d'une poursuite civile intentée par la femme de chambre new-yorkaise Nafissatou Diallo, qu'il était accusé d'avoir agressée. Et même si la justice française attend son retour pour l'interroger au sujet de la plainte, également pour crime sexuel, déposée par la journaliste et auteure Tristane Banon.

On verra ce qu'il adviendra de ces développements, qui sont en quelque sorte des retombées de la mise en accusation new-yorkaise. La plainte de Banon concerne en effet des événements survenus en 2003, jamais révélés avant que DSK ne se retrouve, à New York, dans de sales draps si l'expression est permise. En attendant, on se rend compte que l'affaire DSK-Dillo demeurera pour toujours scandaleuse. Le problème, c'est qu'on ne saura jamais lequel des deux scandales possibles est le bon...

Scandale numéro un. Il concerne un homme respectable occupant un poste prestigieux, en bonne position pour accéder à la présidence de la République française. Cet homme est appréhendé, traîné en cour et dans la boue, détruit dans sa réputation et sa carrière, par une dénonciatrice peut-être intéressée à en tirer un bénéfice.

Scandale numéro deux. C'est l'histoire d'une jeune immigrante guinéenne qui gagne sa vie courageusement en occupant un emploi modeste. Cette femme est agressée sexuellement par un homme blanc, riche et puissant qui sera libéré alors qu'elle se verra soupçonnée de mentir, de se prostituer, peut-être même d'arnaquer. Maintenant, faites vos jeux...

Mais il ne s'agit pas d'un jeu, hélas ! Et personne ne gagne quoi que ce soit. Peut-être Nafissatou Diallo trouvera-t-elle compensation devant la justice civile, mais cela ne réparera pas la blessure morale d'une agression si agression il y a eu.

Quant à Dominique Strauss-Kahn, il a été relaxé parce que sa « victime « n'avait plus suffisamment de crédibilité pour convaincre un jury. Aux yeux du public, c'est un peu l'équivalent d'un acquittement sur le doute raisonnable, peu glorieux, et qui laisse des traces. En outre, si être un homme à femmes, comme on dit, n'est pas la même chose qu'être un violeur, la façon de courtiser ( !) pratiquée par DSK n'est pas très édifiante. Et ce, même vue de la France, là où le «troussage « mot infâme pour désigner une pratique infâme elle aussi était à ce jour un objet de plaisanterie. Maintenant, on n'en rit plus...

Après tout cela, il est douteux que Dominique Strauss-Kahn ait un avenir dans les hautes sphères de la politique. Trop d'images déplaisantes l'accompagneront à jamais partout où il ira.