Aux yeux de la plupart des gens, ce sont les êtres qui se rapprochent sans doute le plus des démons de la mythologie. Les tueurs en série font peur et fascinent. Ils demandent une explication que personne n'a jamais pu donner... même si la librairie Amazon.com propose 2600 titres sur eux!
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Or, y aurait-il aujourd'hui un nouveau démon qu'on appellera un jour le tueur de Long Island? Comptant les victimes (une dizaine à ce jour), la police locale semble croire que oui.
Pour l'instant, on sait peu de choses.
Les corps ont été découverts sur une période de quelques mois le long de l'Ocean Parkway de Long Island, une route de 25 kilomètres qui longe le bord de mer. Les quatre premiers ont été identifiés: il s'agit de prostituées dans la vingtaine travaillant dans la région de New York. Parmi les autres cadavres, se trouve celui d'un enfant d'environ 18 mois. Peut-être le tueur connaîtrait-il les techniques policières, ou serait-il lui-même un policier, mais ce n'est pour l'instant que spéculation.
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Par certains côtés, l'affaire ressemble à celle de Robert Pickton, cet agriculteur de la Colombie-Britannique reconnu coupable en 2007 d'avoir tué six prostituées (il aurait fait davantage de victimes).
Mais il n'y a pas de moule à partir duquel sont fabriqués les tueurs en série.
Les experts ne trouvent pas d'explications globales à ce naufrage dans l'horreur. Ils se contentent en général de rectifier les préjugés qui courent et qui, parfois, prêtent des traits presque surhumains à ces tueurs - ce qui les rend à la fois supérieurs et plus méprisables.
Ainsi, ces assassins ne possèdent pas, dans la plupart des cas, une intelligence et une culture remarquables, bien au contraire: l'aristocrate Hannibal Lecter est un personnage de fiction! Comme les autres criminels, ils «travaillent» logiquement, dans un secteur qu'ils connaissent, et ne cherchent pas inconsciemment à être pris: le témoignage d'une victime survivante, ou l'orgueil, ou leur propre négligence, les fait en général coffrer.
Comme les crimes violents en général, ce type de criminalité décroît depuis le début des années 90, après avoir connu son apogée au cours des années 80. Les années 2000 n'ont vu agir «que» 61 serial killers aux États-Unis au lieu de 119, 200 ou 141 par décennie de 1970 à 1999 (James Alan Fox, Université de Northeastern).
À Long Island, aujourd'hui, comme chaque fois que la menace du meurtre gratuit s'est présentée, la police conseille aux citoyens la méfiance - une méfiance extrême dans le cas des prostituées, qui semblent plus spécifiquement visées.
C'est une bien frêle armure. Mais c'est la seule disponible devant un dysfonctionnement de l'esprit humain qu'on ne comprend toujours pas.