En France, la routine pavlovienne des manifestations, de la casse, de la paralysie des services publics et de la rhétorique soixante-huitarde a fait cadeau au pays de plusieurs jours de pagaille intégrale. En Grande-Bretagne, la résignation est l'attitude la plus courante devant la diète draconienne à laquelle est désormais soumis l'État, notamment appelé à se délester de 500 000 de ses fonctionnaires... soit exactement le même nombre de serviteurs que l'État cubain sacrifiera d'ici le milieu de 2011, a récemment annoncé Raoul Castro!

En France, la routine pavlovienne des manifestations, de la casse, de la paralysie des services publics et de la rhétorique soixante-huitarde a fait cadeau au pays de plusieurs jours de pagaille intégrale. En Grande-Bretagne, la résignation est l'attitude la plus courante devant la diète draconienne à laquelle est désormais soumis l'État, notamment appelé à se délester de 500 000 de ses fonctionnaires... soit exactement le même nombre de serviteurs que l'État cubain sacrifiera d'ici le milieu de 2011, a récemment annoncé Raoul Castro!

Et doit-on parler de la Grèce? Ou de l'Italie? Ou de l'Irlande? Ou de l'Espagne?

Apparemment, les «modèles» en arrachent partout où une forme quelconque d'État-nourrice a alimenté l'illusion de la richesse auto-générée, illimitée et sans douleur.

* * *

Les Français sont, dans cette débandade universelle de la pensée magique du tout-à-l'État, les plus fascinants.

Les Britanniques sont terriblement ennuyants, en effet. On leur promet «du sang, de la sueur et des larmes», comme au temps de Winston Churchill, et ils ne bronchent pas. On leur annonce qu'ils vivront désormais sous un régime étatique marqué d'une austérité jamais vue depuis la Seconde Guerre mondiale (130 milliards $CAN de compressions budgétaires, 50 de mesures fiscales) et ils se résignent. Sans compter que l'âge de la retraite y sera graduellement porté à... 68 ans!

Quant aux Cubains, ils partent évidemment de si loin que rien ne les trouble. Hier, les officines de l'État ont commencé à allouer des permis de pratique privée (des PPP!) touchant 178 «petits» métiers, fleuristes ou maçons, professeurs de musique ou chauffeurs de taxi. Et les Cubains se sont rués, même si la moitié de leurs revenus partira en impôt, en espérant que le commerce pourra avaler les hordes de fonctionnaires qui seront remerciés. Pas la moindre revolutionnne à l'horizon!

Et les Français? Ah, les Français...

C'est presque gênant de voir à quel point ils nous ressemblent. Ou nous leur ressemblons.

Si on peut comparer les petites choses aux grandes, la retraite à 60 ans, c'est leur garderie-à-cinq à eux, un fétiche auquel ils ne veulent pas renoncer parce que c'est un «droit acquis», un «choix de société» - eux disent: un «contrat social». Que ce soit économiquement tenable ou pas n'a aucune espèce d'importance (anecdote : en 2060, il y aura 200 000 centenaires en France, un record européen!).

Pourtant, lorsqu'il n'y a pas moyen de faire autrement, les garderies finissent un jour par être à-sept, nous le savons. Et la retraite, par être fixée à 62 ans, ils le savent. De sorte que, le couperet étant tombé à l'Assemblée nationale, hier, la «rue» française commence apparemment à s'apaiser.

Elle a la satisfaction d'avoir correctement sacrifié au rituel. Et, là-bas comme ici, c'est parfois ce qui compte, au fond.