Sans doute la déclaration-choc des deux «G», les G8 et G20 ontariens, demeurera-t-elle celle de Nicolas Sarkozy. Une déclaration portant, non pas sur l'état de l'économie mondiale ou les déficits européens, mais bien sur le coût de ces «G». Lequel, a-t-il dit, «sera 10 fois inférieur» l'an prochain en France qu'il ne l'a été cette année au Canada. Ce sera 102 millions CAN au lieu de 1,2 milliard, ont précisé les hommes de chiffres du président...

Pendant ce temps, Stephen Harper, lui, sentait la nécessité de défendre l'existence même du G8, car «il y a des limites à ce que vous pouvez faire et obtenir dans un groupe de 20».

 

Sinon, quoi d'autre?

Au moment d'écrire ces lignes, on en était à 562 manifestants appréhendés en moins de 48 heures dans les rues de Toronto. Y compris plusieurs Montréalais ainsi que quatre personnes qui, après avoir déambulé (pacifiquement?) sous terre, sont sorties d'une bouche d'égout située à l'intérieur du périmètre de sécurité. On a aussi incendié une demi-douzaine de voitures de police et cassé des dizaines de vitrines, dont celles d'une concession Le Chalet Suisse... probablement pour dénoncer les banques de même nationalité!

Après tout cela, la métropole du Canada devrait commencer à s'extirper, aujourd'hui, de la paralysie totale de son centre-ville devenu pendant deux jours le centre du monde.

Et quoi encore?

Ah oui. Le G8 a condamné la Corée du Nord et l'Iran, promis de l'argent pour la santé maternelle et admis que, malgré les difficultés économiques, il faut lutter avec plus de détermination contre la pauvreté. Le G20 a entériné des objectifs de réduction des déficits et de la dette des pays membres.

C'est tout.

Il doit y avoir un moyen plus simple de faire les choses...

À Huntsville et à Toronto, au cours des derniers jours, se sont en effet imposées toutes les raisons justifiant qu'on passe à la trappe la façon conventionnelle de tenir des forums internationaux. Leurs coûts, carrément surréalistes dans le cas canadien. Le choix généralement fait de les tenir dans des centres-villes, comme à Toronto. L'utilité même de l'un ou l'autre de ces forums. Enfin et surtout, l'impact réel de ces événements dans l'opinion publique.

Seuls les chefs d'État et leurs intendances semblent en effet ne pas avoir encore compris que, depuis Seattle, leurs messages - et leurs photos! - sont totalement éclipsés sur tous les écrans du monde par les actes rituels de banditisme savamment organisés autour de ces événements.

Ça ne peut plus durer.

Chez lui, en 2011, le président Nicolas Sarkozy devrait annoncer, non pas une réduction des sommes arrachées aux masses laborieuses pour financer des campagnes mondiales de promotion de la violence de rue; mais bien la fin d'un modus operandi ridicule qui a fait son temps.