Maman grizzli, Sarah Palin, fait partie de ces femmes fortes dont l'âpreté au combat et le pouvoir d'influence n'ont rien à envier aux mâles de son espèce! Quelle que soit l'opinion qu'on ait d'elle (et chez la moitié des Américains, elle n'est pas flatteuse), celle qui fut la première femme candidate républicaine à la vice-présidence a admirablement installé sa nouvelle carrière sur la scène nationale.

Maman grizzli, Sarah Palin, fait partie de ces femmes fortes dont l'âpreté au combat et le pouvoir d'influence n'ont rien à envier aux mâles de son espèce! Quelle que soit l'opinion qu'on ait d'elle (et chez la moitié des Américains, elle n'est pas flatteuse), celle qui fut la première femme candidate républicaine à la vice-présidence a admirablement installé sa nouvelle carrière sur la scène nationale.

Après s'être présentée en 2008 comme un «pitbull avec du rouge à lèvres», Sarah Palin serait-elle plus confortable dans la peau d'une grande ourse, comme elle aime maintenant se décrire?

Peut-être.

Mais, en fait, elle est surtout un couguar. Pas cette sorte de couguar qui chasse l'éphèbe, comme se surnomment elles-mêmes avec fierté les femmes d'un âge certain, en général riches et puissantes, avides de chair fraîche. Mais un couguar chassant dans la jungle politique une proie qu'elle seule aperçoit pour l'instant: sera-ce la présidence en 2012?

Certes, les insuffisances de Sarah Palin sont nombreuses, lourdes, souvent spectaculaires, parfois comiques. Mais n'est-ce pas aussi le lot de beaucoup d'hommes que cela n'empêche pas de faire de belles carrières en politique? Alors, pourquoi pas elle?

* * *

Il n'y a d'ailleurs pas que Palin: les femmes en général ont le vent dans les voiles.

La semaine dernière, quatre Américaines - dont deux protégées de Sarah Palin - sont sorties victorieuses de scrutins menant à des investitures républicaines. Des femmes fortes, elles aussi. Comme Meg Whitman ou Carly Fiorina, d'ex-pdgères (!) d'eBay et de Hewlett-Packard respectivement.

Étonnant? Pas vraiment.

Car cela arrive au moment où, en Amérique du Nord, tant au Canada qu'aux États-Unis, le nombre de femmes dépasse celui des hommes sur le marché du travail. Au moment où, aux États-Unis, 60% des diplômes d'études collégiales ou professionnelles sont attribués à des femmes, qui sont aussi majoritaires à l'université. Où 51,4% des emplois de cadres et de professionnels sont attribués à des femmes. Où, des 15 types d'emplois en forte progression, seulement deux sont traditionnellement masculins : ingénieur en informatique et concierge. Où un homme sur cinq est au chômage (contre un sur 20 en 1950)...

En Islande, Johanna Sigurdardottir, la première femme ouvertement lesbienne au monde à être élue chef de gouvernement, jure qu'elle mettra fin à «l'âge de la testostérone».

Dans The Atlantic, la journaliste-vedette Hanna Rosin ne prédit rien de moins que La Fin des hommes. Elle écrit: «Ça arrive peut-être lentement et de façon chaotique, mais il ne fait aucun doute que ça arrive : à long terme, l'économie moderne façonne un monde dans lequel les femmes ont les cartes en main.»

Et pas seulement les mamans ourses. Les autres aussi.