Quelle différence quatre ans peuvent faire.

Août 2008. La Chine accueille avec faste les Jeux olympiques d'été à Pékin. Fort de son statut tout frais de géant économique, le pays avait investi quelque 40 milliards dans l'organisation des Jeux pour en mettre plein la vue aux téléspectateurs du monde entier. La planète surfait alors sur une vague de prospérité économique... qui s'est affaissée brutalement à peine quelques semaines plus tard quand la crise financière a éclaté.

Juillet 2012. Les Jeux de Londres prennent officiellement leur envol aujourd'hui, mais les Britanniques n'ont pas tellement le coeur à la fête. On peut les comprendre: depuis la fin de 2011, le Royaume-Uni s'enfonce dans une récession, la seconde en trois ans. À deux jours de l'ouverture des Jeux, l'annonce d'une chute de 0,7% de la croissance au deuxième trimestre a eu l'effet d'une douche froide. Déjà aux prises avec un sévère régime d'austérité imposé par le gouvernement Cameron en 2010, les contribuables doivent en plus assumer la majeure partie de la facture olympique de 14,5 milliards$, trois fois plus élevée que prévu à l'origine. De quoi faire perdre aux Britanniques leur flegme légendaire.

Tout un contraste avec l'atmosphère résolument optimiste qui régnait lors des olympiades à Pékin. Il reste maintenant à espérer que la tenue des Jeux à Londres contribuera à revigorer l'activité économique en Grande-Bretagne.

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Malgré la morosité ambiante, le président du comité organisateur des Jeux de Londres, Sebastian Coe, lui-même un double médaillé d'or olympique, ne se laisse pas démonter. «Je suis fou de sports, je veux que ça commence. Je veux voir les meilleurs athlètes mondiaux s'affronter dans des lieux qui, je crois, sont sensationnels... C'est ce que le monde entier attend.»

En effet, les Jeux olympiques sont une occasion en or de vivre en direct, jour après jour, de grands exploits sportifs. Plus de 10 000 athlètes, dont 277 Canadiens, tenteront de réaliser leur rêve de décrocher une médaille olympique. Oui, il y a aura bien sûr les phénomènes Michael Phelps et Usain Bolt, mais qui dit qu'une autre Nadia Comaneci ne deviendra pas la révélation de ces Jeux?

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Il y a sept ans, à la surprise générale, Londres avait coiffé Paris au fil d'arrivée pour arracher l'organisation des Jeux de 2012, grâce à la campagne de charme de Sebastian Coe et de l'ancien premier ministre Tony Blair. Après la prestation étincelante de Pékin en 2008, le défi est de taille. La sécurité et le transport des athlètes et des spectateurs demeurent une source d'inquiétude. Au cours des deux prochaines semaines, nous verrons si le Comité international olympique a eu raison de confier à la capitale britannique ce grandiose rendez-vous pour une troisième fois, du jamais vu.