Le mois de juillet est de plus en plus associé au temps maussade. Encore une fois cette année, dame Nature s'est attiré les foudres des Québécois: la pluie a maintes fois bousculé les plans des vacanciers.

Juillet a été moche: avez-vous remarqué qu'on répète ce refrain chaque année depuis quatre ans? Lorsqu'on jette un coup d'oeil aux données historiques d'Environnement Canada ou de Météomédia, on constate qu'une tendance est en train de se dessiner durant les deux semaines qui suivent la fin des classes au primaire et au secondaire: les journées à la fois chaudes et sans pluie ne sont pas légion ces dernières années.

 

Depuis 2006, entre le 25 juin et le 8 juillet, à peine 30% des journées ont franchi les 24° sans qu'on ait à sortir le parapluie, dans la région de Montréal. Pire encore, au moins six jours sur 10 ont été ponctués d'averses alors que les enfants commencent à goûter leurs premiers moments de vacances.

Les changements climatiques sont-ils responsables des précipitations fréquentes à la fin de juin et au début de juillet? Que ce soit le cas ou non, la réalité est là: le temps est souvent pluvieux, et n'est pas exactement propice aux sorties avec les jeunes. Il fait souvent regretter aux parents de passer leurs vacances au Québec à cette période de l'année.

Par contre, on observe un autre phénomène intéressant: au cours des trois dernières années, la pluie est tombée deux fois moins souvent à la fin août et au début septembre qu'à la fin juin et au début juillet. Sans compter que le nombre de journées chaudes et ensoleillées a été de 10% plus élevé.

Alors, pourquoi ne pas déjouer dame Nature et envisager de repousser les vacances scolaires de deux semaines? Pour paraphraser Bernard Derome, il faudra vérifier si la tendance se maintient dans les années qui viennent. À commencer par les jours qui suivront le retour en classe à la fin août. Ce ne sera pas difficile à battre: seulement deux jours en deux semaines ont été superbes après la fin des classes cette année... et la pluie s'est manifestée dans 12 des 14 jours.

Bien sûr, en décalant les vacances scolaires, il faut prendre garde de ne pas changer «une piastre pour quatre trente sous». Mais, à première vue, l'été apparaît plus radieux dans sa dernière phase que dans sa première.

Évidemment, une modification du calendrier scolaire ne peut se faire en criant ciseaux et devrait être planifiée de longue haleine. Avant d'aller de l'avant, le gouvernement devrait s'entendre au préalable avec le corps enseignant, les professionnels et les employés de soutien. D'autres impacts, sur le transport scolaire notamment, devraient également être examinés avec soin. Une consultation des acteurs de l'industrie touristique serait également incontournable.

Mais en attendant de valider cette tendance, rien n'empêcherait la ministre Michelle Courchesne d'envisager cette piste de solution. Si les prochains étés sont le reflet des plus récents, les Québécois, et particulièrement les parents d'enfants d'âge scolaire, lui en seraient reconnaissants.

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