L'accès aux berges a toujours fait partie des débats dans la région métropolitaine, mais jamais n'a-t-il eu autant d'attention qu'aujourd'hui. Les candidats à la mairie profitent en effet de l'élection pour aborder le sujet de front à Montréal, mais aussi à Laval et Longueuil.

Intéressant! D'autant que cela crée une émulation entre ces trois villes, sorte de course à l'aménagement des rives que mène pour l'instant Longueuil d'une bonne tête.

À Montréal, il faut dire, ajouter un nouvel accès au coeur de l'île n'a rien de simple, comme le prouvent les engagements de chacun. Richard Bergeron rêve d'une entrée maritime qui implique l'installation d'une dalle de béton au-dessus du port. Marcel Côté souhaite déplacer une importante voie ferrée avant de réaménager le Vieux-Port. Denis Coderre appuie ses promesses sur le transfert à l'hôtel de ville des activités fédérales de la Société du Vieux-Port. Quant à Mélanie Joly, elle parle de «bassins de baignade urbaine comme à Copenhague» mais sans autres détails.

À Laval, on ose enfin aborder la question. Jean-Claude Gobé aimerait créer deux plages autour de l'île Jésus, tandis que Guy Garand et certains candidats indépendants promettent d'améliorer l'accès à l'eau.

On s'entend, on est loin de la coupe aux berges à Laval et aussi, possiblement, à Montréal. Mais au moins, le sujet fait débat au plus haut niveau.

Pendant ce temps à Longueuil, les conditions gagnantes semblent se réunir. Caroline St-Hilaire, candidate à sa propre succession, a dévoilé cette semaine le projet Longue rive, l'«élément le plus important» de sa plateforme. Il s'agit d'un plan sur 10 ans visant à redonner aux citoyens un accès au fleuve.

Cela ne se fera pas en criant bateau. Les 8 km de rives font un peu pitié à Longueuil. On y retrouve des terrains vagues, des entrepôts placardés et des campings plus ou moins officiels de véhicules récréatifs. Et surtout, il y a la 132 qui s'érige en barrière entre Longueuil et le fleuve.

Mais il existe néanmoins une plus grande proximité à l'eau sur la Rive-Sud que sur l'île. Quatre passerelles enjambent l'autoroute, créant un lien entre ville et fleuve. On retrouve des parcs sur une partie des rives, qui ne sont pas barrées par d'énormes quais de béton. Et il est même possible de mettre les pieds à l'eau (même si la chose n'est pas recommandée étant donné le caractère glauque des boisés).

Il sera donc plus facile d'ouvrir une fenêtre sur le fleuve à Longueuil qu'à Montréal. D'autant que Mme St-Hilaire est assurée de remporter ses élections, en plus d'avoir déjà budgété, comme mairesse, plus de 8 M$ pour aménager la Pointe de la voie maritime, le Parc Marie-Victorin, la Promenade René-Lévesque et l'île Charron, qui pourrait accueillir une plage dès l'an prochain.

Tranquillement, la région semble renouer avec le fait que son centre est composé de centaines d'îles. Reste maintenant à se réapproprier concrètement les contours de ce qu'on appelait jadis l'archipel d'Hochelaga.

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