Il l'avait promis et il l'a fait. Moins de 100 jours après son accession au pouvoir en 2002, Gérald Tremblay a organisé le Sommet de Montréal, un imposant pow-wow réunissant les plus importants acteurs de la ville. Une décennie plus tard, on peut débattre des succès et des échecs de l'administration Tremblay, mais force est de reconnaître que cet événement a pavé la voie à plusieurs grands projets comme le Quartier des spectacles.Cette fois-ci, quelle est la priorité des candidats, que veulent-ils faire prioritairement en mettant les pieds à l'hôtel de ville, que souhaitent-ils avoir accompli 100 jours après leur prise de pouvoir?

Remparts anti-corruption

Mélanie Joly

Chef du Vrai changement pour Montréal - Groupe Mélanie Joly

Dans les 100 premiers jours, nous donnerons un solide coup de barre à l'administration municipale. Intégrité et transparence seront le mot d'ordre pour opérer un vrai changement et redonner aux Montréalais la fierté de leur métropole. Nos premières actions seront des remparts contre la corruption et la collusion.

1. Un chef de l'information numérique sera nommé. Son mandat: livrer, en moins de trois mois, une stratégie agressive de diffusion des appels d'offres, des contrats municipaux octroyés et des données. Les Montréalais sont en droit de savoir ce que leurs élus font avec leur argent.

2. Une révision complète du processus d'appel d'offres sera menée dès notre entrée en fonction. Elle mettra l'accent sur la qualité, le respect des échéances et la probité des entrepreneurs.

3. Créer InfraMontréal, une agence mandataire du conseil municipal qui verra à:

• mettre en oeuvre le Plan triennal d'investissement (PTI);

• coordonner et réaliser les travaux de mise à niveau et d'entretien préventif des infrastructures d'eau et de voirie;

• coordonner et réaliser les travaux d'infrastructure liés à la réalisation du service rapide par bus (SRB) montréalais.

InfraMontréal sera dirigée par un conseil d'administration indépendant, qui devra rendre des comptes au conseil municipal. Elle valorisera l'expertise des employés municipaux.

Par ailleurs, nous mandaterons la STM pour déposer, dans un délai de trois mois, une stratégie réaliste et cohérente de réalisation d'un réseau de 130 km de service rapide par bus (SRB). Nous travaillerons également à l'adoption, par tous les arrondissements, de la Stratégie d'inclusion du logement social et abordable, d'ici février 2014.

Nos actions et l'attitude de notre administration dans ces 100 premiers jours auront surtout commencé à rétablir la confiance des Montréalais dans leur ville.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Mélanie Joly 

Un premier budget

Richard Bergeron

Chef de Projet Montréal

À la suite d'une élection municipale, une nouvelle administration dispose de deux mois supplémentaires pour présenter son premier budget. Il s'écoulera ainsi 120 jours entre l'élection du 3 novembre et l'adoption du budget, début février 2014. La «priorité prioritaire» des 100 jours, ce sera forcément la préparation du budget.

D'autant que ce premier budget d'une administration Projet Montréal sera le socle sur lequel s'appuiera l'ensemble des actions qui marqueront les quatre années du mandat, dont parmi les plus importantes:

• la création d'un Fonds de transport dans lequel transiteront de façon transparente tous les montants visant le développement du transport collectif et la remise à niveau de nos infrastructures routières;

• une disposition visant à protéger les propriétaires-occupants, les personnes âgées à revenus fixes notamment, contre les hausses abruptes de leurs avis d'imposition;

• la tarification sociale du transport collectif, donnant droit au tarif réduit à toute personne disposant de revenus modestes;

• la première phase d'une réforme administrative en profondeur visant à dispenser des services municipaux de qualité à plus faible coût;

• la refonte complète de la stratégie de rétention des familles sur le territoire de Montréal;

• le montage financier des deux legs que je propose pour le 375e anniversaire de Montréal, soit la première phase du réseau de tramway et la construction du quartier Entrée maritime.

Gouverner, c'est choisir. Du côté du budget d'opération autant que d'investissement, je n'hésiterai pas à faire les choix qui s'imposent pour remettre Montréal sur le chemin de la prospérité.

On peut se fier à la parole de Projet Montréal: avant une élection, nous disons ce que nous ferons; après une élection, nous faisons ce que nous avions dit. Dans sa forme autant que par son contenu, notre premier budget traduira en chiffres l'intégrité, la compétence autant que l'audace de notre administration.

Photo archives La Presse

Richard Bergeron, chef de Projet Montréal.

Coup de barre

Marcel Côté

Chef de la Coalition Montréal - Marcel Côté

Au terme de cette période, j'aurai donné un sérieux coup de barre à la façon dont la ville est dirigée. J'aurai notamment:

• nommé un nouveau directeur général et lancé un processus de révision des rôles et responsabilités des cadres supérieurs de la Ville;

• nommé les membres du comité exécutif (parité homme-femme) avec, pour chacun, une lettre de mandat précisant leurs devoirs, leurs responsabilités et les règles de fonctionnement du comité.

• nommé un vice-président, Finances au sein du comité exécutif, qui sera responsable du budget et de l'analyse des incidences financières et qui devra donner son avis sur toute proposition de dépenses;

• nommé un commissaire permanent à l'éthique, mis à jour le code de déontologie et élaboré une politique de conformité en vue d'une application dès l'été 2014;

• préparé un budget équilibré pour 2014 prévoyant des montants appropriés pour la réalisation de nos engagements électoraux, notamment la hausse de 10% par année du budget du Conseil des arts et l'élargissement du tarif réduit de la STM à tous les étudiants à temps plein;

• organisé un sommet sur les priorités de Montréal et de sa région, réunissant entre autres des représentants de la société civile, des élus des autres villes de l'île et des municipalités de la région métropolitaine ainsi que des représentants du gouvernement du Québec.

• amorcé la préparation du budget de 2015 et mis sur pied un comité spécial du conseil pour analyser la mise en oeuvre du projet d'ajustement de la dotation des arrondissements en fonction de leurs besoins réels.

• relancé les discussions avec le gouvernement du Québec sur un nouveau pacte fiscal.

Mais surtout, après 100 jours, j'aurai commencé à redonner aux Montréalais et aux Montréalaises la fierté de leur ville et la confiance en son avenir.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

S'il est élu maire, Marcel Coté entend «forcer Québec à s'asseoir, former un groupe et rapidement, trouver des usages alternatifs.»

Intégrité et honnêteté

Denis Coderre

Chef d'Équipe Denis Coderre

Parmi les préoccupations de la population montréalaise, les questions d'intégrité et d'honnêteté arrivent au premier rang. Dans les 100 jours suivant l'élection, notre série de mesures pour mettre fin à la corruption et à la collusion sera en place:

• l'inspecteur général, nommé par le conseil municipal, s'attaquera aux projets problématiques ou suspects;

• la fonction publique municipale aura son mécanisme de reddition de comptes;

• certains postes de hauts fonctionnaires seront soumis à une rotation aux deux ans;

• les unités de services seront formées pour déceler les systèmes de collusion;

• les embauches seront revues à la hausse pour accroître notre expertise interne et diminuer le recours à la sous-traitance;

• le principe des données ouvertes sera incorporé dans toutes les unités de service en vue d'accroître le partage des informations;

• le modèle de rémunération des firmes de professionnels au pourcentage du coût des travaux sera remplacé par des honoraires à taux fixes;

• la même firme ne pourra plus concevoir des plans et devis, surveiller un chantier et approuver les contingences d'un projet sans contrepoids interne à la ville.

Du côté des transports, un autre sujet chaud pour les Montréalais, nous aurons:

• lancé les études pour un projet de service rapide par bus (SRB) sur l'un des axes Henri-Bourassa ou Sauvé-Côte Vertu;

• commencé à revoir les priorités de réalisation du Plan de transports de la ville;

• mis en place le comité d'experts chargé de réviser la politique de stationnement et de proposer des modèles de cohabitation entre modes de transport.

Les dossiers à aborder avec le gouvernement du Québec, dont ceux de l'abandon de la règle du plus bas soumissionnaire et du rôle de l'AMT, sont nombreux. Nous en ferons l'inventaire au cours d'une rencontre préparatoire avec le ministre responsable de la région de Montréal.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Denis Coderre

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