Il reste maintenant deux mois avant le jour J, deux mois pendant lesquels les candidats à la mairie de Montréal devront démontrer qu'ils sont au diapason de la métropole, des électeurs... et de leurs frustrations.

Les derniers mois ont servi à mettre la table, à présenter les candidats, mais aujourd'hui, la véritable campagne commence. Les brefs ne seront certes émis que le 20 septembre, mais avec la rentrée vient une écoute plus grande des électeurs, un fait qui pourrait s'avérer encore plus vrai cette année.

D'abord en raison des problèmes que l'on sait à la Ville, de l'intérêt que les Montréalais ont porté à la politique récemment et du renouvellement que plusieurs appellent de leurs voeux. Ensuite, par la présence de nouveaux candidats qui, si l'on se concentre sur les trois équipes ayant une présence au conseil municipal, offrent un choix clair entre des approches et, surtout, des priorités distinctes.

Richard Bergeron souhaite principalement retenir les familles dans l'île, toutes les propositions de Projet Montréal ayant cette priorité pour finalité. Son avantage, c'est qu'il connaît mieux la Ville que ses adversaires, il a une connaissance plus fine des enjeux de transport et d'urbanisme. Mais s'il souhaite s'étendre en dehors de l'axe est de la ligne orange, il devra prouver qu'il est moins dogmatique et plus pragmatique qu'il ne le laisse parfois paraître.

Denis Coderre, pour sa part, souhaite ramener la confiance des Montréalais et des employés de la Ville envers leur métropole. Ses atouts: son charisme et son bagout. Son handicap, par contre, est d'avoir fondé son équipe sur les cendres d'Union Montréal. Le défi de M. Coderre sera de démontrer qu'il n'est pas au municipal pour se magasiner un lieu de pouvoir, qu'il a plus que des slogans pour Montréal et, surtout, qu'il est en mesure de rompre avec les noires années du parti qu'il a avalé.

Quant à Marcel Côté, sa priorité est de transformer profondément la gestion de la Ville. Sa carte maîtresse, outre sa formation d'économiste, est la vaste expérience acquise chez Secor à décortiquer d'innombrables enjeux montréalais. Mais pour en profiter, il devra d'abord se faire connaître du plus grand nombre, lui qui n'a ni l'aisance ni la verve de ses adversaires. Il devra aussi donner une direction, une cohérence et une raison d'être à la coalition qu'il a formée avec Louise Harel.

Cela dit, au-delà de leur priorité, MM. Bergeron, Coderre et Côté devront prouver qu'ils sont en mesure de proposer des solutions pour l'ensemble des enjeux municipaux (ce qui n'est pas évident si l'on se fie au débat du mois dernier). Ils devront dire comment ils comptent accroître l'influence de Montréal auprès du gouvernement. Et ils devront expliquer comment ils s'y prendront pour apaiser la colère et le cynisme des citoyens.

C'est aujourd'hui que les candidats franchissent la ligne de départ avec l'objectif, justement, de donner à Montréal un nouveau départ.

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