Plus un réseau de transport en commun est accueillant, rapide et efficace, plus il attire d'usagers prêts à délaisser leur voiture au profit du bus, du train et du métro. La chose a maintes fois été répétée, elle est maintenant démontrée.

Que le gouvernement en prenne bonne note...

La Société de transport de Montréal a en effet dévoilé cette semaine son rapport d'activités pour l'année 2011 dans lequel elle montre clairement le lien entre l'amélioration du réseau et la hausse spectaculaire d'achalandage qui a suivi.

Au cours des cinq dernières années, soit la période couverte par la Politique québécoise du transport collectif, la STM a fait rouler ses bus et voitures de métro comme jamais auparavant: 15 millions de kilomètres de plus pour les autobus (+22%), et 17 millions pour le métro (+29%).

Parallèlement, elle diversifiait son offre en y ajoutant des lignes à vocation particulière (comme la 747 vers l'aéroport), des lignes à arrêts limités (comme la 467 Express St-Michel), un service «10 minutes max», un réseau de nuit bonifié, etc.

Résultat: la STM a atteint l'an dernier un record en 150 ans d'existence avec tout près de 405 millions de déplacements... même si le dernier investissement en transport en commun lourd sur l'île remonte à 1988!

Mieux, l'achalandage pour la période 2007-2011 a crû de 11,4%... alors que la cible fixée par Québec était de 8%. Chapeau!

Le défi, maintenant, sera de poursuivre sur cette lancée en retenant cette clientèle et surtout, en continuant de l'accroître. Ce qui nécessitera plus qu'une bonification des heures de service...

La STM ne le sait que trop bien, elle dont le plan de développement à l'horizon 2020 vise l'atteinte des 540 millions de déplacements. Elle compte pour ce faire sur l'arrivée des nouvelles voitures de métro (prévue en 2014), mais plus encore, sur un important «virage bus» qu'elle aimerait bien entreprendre rapidement.

Plutôt que de se perdre dans d'insolites avenues, comme l'a fait le ministre des Transports en évoquant l'implantation de navettes fluviales et de gondoles (sic), la STM compte en effet décliner son offre d'autobus (achat de minibus, de midibus, de bus hybrides et de bus articulés). Elle souhaite développer un réseau de bus express (SRB), voire de trolleybus. Et elle entend étendre de 135 à 300 kilomètres les voies où l'autobus a priorité (voies réservées, feux prioritaires et autres mesures préférentielles).

Des objectifs tout à fait réalistes... dont l'atteinte sera néanmoins impossible sans un engagement financier de Québec, qui n'a rien prévu dans son dernier budget pour le transport collectif. Or en l'absence de nouvelles sources de financement, ces beaux projets demeureront, justement, de beaux projets.

La vaste consultation publique de la CMM sur le financement du transport collectif, qui doit débuter à la fin du mois, aidera le gouvernement à décider comment il pourrait intervenir. Mais les succès éclatants de la STM devraient, plus simplement, le convaincre d'agir.

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