Montréal, Longueuil et Laval sont sur la même longueur d'onde: le prolongement du métro est LA priorité de la région, un message destiné au gouvernement Charest au moment où il planche sur le Plan de mobilité durable de la métropole.

Montréal, Longueuil et Laval sont sur la même longueur d'onde: le prolongement du métro est LA priorité de la région, un message destiné au gouvernement Charest au moment où il planche sur le Plan de mobilité durable de la métropole.

Mais derrière cette image faussement harmonieuse, c'est à une véritable partie de souque-à-la-corde que s'adonnent les maires Tremblay, Vaillancourt et Saint-Hilaire.

Incapables de s'entendre au sein de la Communauté métropolitaine, là où ils sont censés planifier le développement du transport, les maires ont choisi d'additionner leurs rêves les plus fous, de consigner le tout dans une belle lettre à l'adresse de Québec, puis d'attendre que le ministre tranche à leur place...

Paraphrasons: «Monsieur le ministre Hamad, c'est d'une seule voix que nous vous écrivons pour exiger le prolongement du métro, tous azimuts. Il s'agit d'une priorité absolue, peu importe le coût et le fait que nous sommes pour la plupart opposés à l'imposition d'une taxe sur l'immatriculation, d'un péage ou de toute mesure fiscale un tant soit peu contraignante. Dans l'attente d'un échéancier précis et d'un chèque de 8 milliards de dollars, monsieur le ministre, nous vous prions d'agréer l'assurance de notre sincère considération.»

Non seulement cette attitude va à l'encontre de l'autonomie municipale souvent réclamée, elle démontre une grande irresponsabilité financière et un déplorable laisser-aller urbanistique au moment où la région réfléchit au devenir de son territoire à l'horizon 2025.

C'est bien connu, la meilleure façon de ne rien faire, c'est de vouloir tout faire en même temps, comme le souhaite le maire Vaillancourt, qui rêve à «trois chantiers distincts» et simultanés. Lesquels s'ajouteraient à ceux de Champlain, Turcot, Bonaventure...

Mais pendant qu'on fabule, les citoyens continuent de se multiplier dans la région, de même que les autos, les lointaines maisons, les bouchons, les gaz à effet de serre... et les années pendant lesquelles on se garde de lancer des projets de transports moins coûteux aux résultats immédiats.

Le débat est d'autant plus désolant qu'il y a 13 ans maintenant, Québec adoptait, avec l'assentiment des maires, le décret sur le prolongement de Laval, lequel stipulait que les prochaines stations seraient situées sur la ligne bleue, vers Anjou.

Ce compromis, hélas, semble avoir disparu depuis. En témoigne l'«entente historique» déclarant le prolongement du métro «chantier prioritaire», signée par les trois villes en 2009: aucune priorité n'était inscrite. Le bureau de projets sur le prolongement mis sur pied la même année par l'AMT: aucune priorité. Ou encore le Plan d'aménagement de la CMM récemment adopté: pas plus de priorité.

«Tout le monde s'entend sur le fait que c'est la prochaine grande bataille», souligne la mairesse de Longueuil, une affirmation qui laisse présager d'interminables chicanes pendant lesquelles Québec aura beau jeu d'attendre les bras croisés... le temps qu'un consensus se forge dans la région.

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