Les maires de la banlieue nord sont en colère. Ils ont claqué la porte d'une importante rencontre avec leurs confrères de la région pour exprimer leur vive désapprobation. Le party est fini, et ils ne le prennent pas.

Les maires de la banlieue nord sont en colère. Ils ont claqué la porte d'une importante rencontre avec leurs confrères de la région pour exprimer leur vive désapprobation. Le party est fini, et ils ne le prennent pas.

La Communauté métropolitaine de Montréal a en effet allumé la lumière et décrété que le développement anarchique des dernières décennies, cet étalement urbain sans contraintes ni limites dont les couronnes ont profité pendant trop longtemps, n'avait plus sa place dans la région.

Le plan métropolitain d'aménagement et de développement, adopté la semaine dernière, prend résolument le virage de la densification du territoire, de l'expansion des terres agricoles et de la protection du couvert forestier.

Autant d'orientations responsables, courageuses même, qui sont accueillies avec colère par ceux-là mêmes qui ont provoqué le problème...

Enlevons-nous de la tête l'idée qu'il s'agit essentiellement d'un débat opposant la ville vertueuse à la méchante banlieue, comme voudraient nous le faire croire les pleureuses de Rosemère, Sainte-Thérèse et Blainville.

Il s'agit plutôt d'un débat entre un développement anarchique qui gruge toujours un peu plus les forêts (11 km2 par année) et les terres fertiles (6% entre 2001 et 2006) et un aménagement durable qui se concentre dans les zones déjà urbanisées. Sur l'île, mais aussi dans son pourtour.

L'objectif de la CMM est double. Concentrer, d'abord, 40% des ménages qui s'installeront dans la région d'ici 2030 autour des principaux pôles des transports en commun. Consolider ce qui existe, ensuite, en développant uniquement les terrains vacants et la zone blanche.

Il n'est donc pas question d'empiler les ménages autour de la gare centrale ! Même pas sur l'île. Mais plutôt sur les terres disponibles, dans la région, ainsi qu'autour des stations de métro (incluant celles de Laval), des arrêts de «service rapide par bus» (comme ceux que l'on implantera à Longueuil), et des gares de trains (comme celles de Rosemère, Sainte-Thérèse et Blainville...).

N'attachant manifestement pas de grande valeur à ces terres qui disparaissent de façon irrémédiable, pas plus qu'ils ne se soucient de l'augmentation continue du parc automobile et des gaz à effet de serre, les maires de la couronne nord crient à l'injustice. De la même manière qu'ils ont dénoncé la taxe sur l'immatriculation et les péages... tout en exigeant du même souffle une diversification de leurs revenus trop dépendants du foncier.

Bref, ils démontrent toute l'irresponsabilité dont ils sont capables, au moment où on fait appel, justement, à leur sens du devoir, de la responsabilité collective.

Le ministère des Affaires municipales a maintenant le plan en mains. Il doit l'analyser et le commenter, en vue du dépôt d'un avis gouvernemental d'ici la fin octobre. Espérons de tout coeur qu'il ne pliera pas devant le chantage des fêtards insouciants de la Rive-Nord.

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