Après trois ans de discussions houleuses, une entente est enfin intervenue au sujet de la tarification du métro. Les usagers de Longueuil payeront bientôt plus cher leur carte mensuelle que ceux de Montréal, comme le font déjà ceux de Laval.

Après trois ans de discussions houleuses, une entente est enfin intervenue au sujet de la tarification du métro. Les usagers de Longueuil payeront bientôt plus cher leur carte mensuelle que ceux de Montréal, comme le font déjà ceux de Laval.

Bien qu'une hausse de la tarification des transports collectifs ne soit jamais une bonne nouvelle en soi, la décision de la STM se justifie pleinement, puisqu'elle met fin d'un coup non pas à une, mais à deux iniquités.

D'abord, la hausse du tarif mensuel à Longueuil élimine l'injustice vécue par les usagers qui limitent leurs déplacements à Montréal. Montréal est une île. Il faut payer pour s'y déplacer, mais aussi pour y être transporté. Cela implique deux tarifs, l'un pour les citadins, l'autre, plus élevé, pour les banlieusards.

La seconde injustice est un corollaire de la première et touche, cette fois, les Lavallois. S'il faut payer pour être transporté dans l'île, rien de plus normal à ce qu'il n'y ait qu'un seul traitement - et donc un seul tarif - que l'on provienne d'une rive ou de l'autre.

Tout cela nous mène donc, en toute logique, à deux zones de tarif.

Certains Longueuillois rechignent, mais il faut savoir qu'à 111 $, la carte mensuelle demeurera une aubaine par rapport aux autres grandes villes dans le monde. Ils pourront aussi se consoler en se rappelant qu'ils auront profité d'un tarif plus bas que ce qu'il aurait dû être pendant des années.

Certains Lavallois, aussi, se plaignent, comme leur maire, qui menace de ne pas payer les quelque 4 millions de dollars en arrérages qu'il doit à Montréal. Tout cela parce que la hausse du tarif sur la Rive-Sud se fera en janvier 2012 plutôt qu'en juillet 2010. Donc 18 mois plus tard que promit par le maire Tremblay...

Franchement ! Après avoir exigé la fin de l'iniquité entre les deux rives pendant bon nombre d'années, M. Vaillancourt devrait se satisfaire d'une entente qui entérine, une fois pour toutes, l'idée que les usagers de la Rive-Sud payent le même prix que ceux de la couronne nord.

Surtout que le maire Vaillancourt profite d'une largesse pour le moins douteuse : chacune de ses trois stations de métro est entourée d'un stationnement incitatif gratuit, géré par l'AMT. À Longueuil, il en coûte plus de 100 $ par mois pour garer son auto à proximité du métro. Il y a anomalie. À Laval, non pas à Longueuil. Un stationnement incitatif vise avant tout à desservir les navetteurs des deuxième et troisième couronnes, comme à Saint-Jérôme ou à Mont-Saint-Hilaire, qui n'ont d'autres choix que de prendre leur auto pour se rapprocher du réseau.

Que ce soit les parc-relais français, les park and ride américains ou les parken und reisen allemands, ils ne se retrouvent que très rarement dans les villes voisines des métropoles. Et lorsque c'est le cas, ils ne sont surtout pas gratuits, étant donné que plus les terrains sont proches du centre-ville, plus ils valent cher.

Bref, à Laval, tout comme à Longueuil, la grogne que suscite l'intégration tarifaire n'est pas justifiée.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion