La sédentarité est le mal du siècle et nos enfants en sont les principales victimes.

La sédentarité est le mal du siècle et nos enfants en sont les principales victimes.

Les résultats du plus récent bulletin de l'organisme Jeunes en forme Canada sont sidérants, mais en même temps si peu surprenants. À peine un jeune sur 10 s'active plus de 90 minutes par jour. Moins de la moitié des enfants profitent d'une routine quotidienne qui les oblige à bouger. Et en moyenne, les 6-18 ans fixent un écran au moins six heures... par jour!

Pourquoi nos enfants bougent-ils si peu? Tout simplement parce que collectivement, nous ne les laissons plus bouger.

On le voit à l'école, où il n'est pas rare qu'une récréation sur deux soit éliminée, où les cours d'éducation physique semblent bien difficiles à coincer dans le programme et où le service de garde empêche les jeunes de lâcher leur fou.

On le voit aussi à la maison, où le temps passé à jouer librement à l'extérieur est de plus en plus rare. Nous envoyons bien moins souvent nos enfants «jouer dans l'trafic» comme le faisaient nos parents, par manque de temps libre ou par crainte des automobiles, des accidents, des étrangers.

Le réflexe, avouons-le, est plutôt d'allumer la télévision pour occuper les petits pendant que nous préparons le souper ou rattrapons du boulot en retard. Et quand nous permettons à nos enfants de franchir le pas de la porte, c'est avec une laisse qui s'est passablement raccourcie au fil des décennies.

Les études menées en Occident le confirment: la distance que peut parcourir un jeune sans supervision a sans cesse diminué depuis les années 50, même chose pour l'âge de sortie en solitaire avec les amis. Ce que l'on permettait à 10 ans, selon une étude britannique, un jeune de 16 ans peine aujourd'hui à y avoir droit.

Évidemment, les experts ont raison de répéter que l'attrait de la télé, de l'ordinateur et des jeux vidéo joue un grand rôle dans la sédentarité des enfants. Mais il y a d'abord et avant tout l'attrait que nous, parents, laissons ces gadgets avoir sur nos plus jeunes.

Cette attitude, cela dit, se justifie pleinement, que ce soit en raison des modifications dans la structure familiale (constituée de plus en plus souvent de deux parents qui travaillent) ou de la hausse des heures passées au travail (qui réduisent les occasions de supervision à l'extérieur).

Il ne faut donc pas clouer les parents au pilori (que celui qui n'a jamais permis l'appareil électronique pour souffler un peu jette la première pierre!), mais plutôt, éviter que les nouvelles habitudes modernes ne versent dans l'excès, avec les conséquences que l'on sait sur la santé des générations montantes.

Voilà d'ailleurs le grand mérite du bulletin annuel de Jeunes en forme Canada: il nous rappelle à l'ordre, nous impose une réflexion, nous oblige à revoir la place des écrans de toute sorte dans notre quotidien et surtout, dans celui de nos enfants...

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