«De toute façon, les dossiers importants ne sont pas au municipal.» Si vous pensez avoir énoncé une grande vérité en disant cela, il est temps de vous mettre à jour.

Avec son statut de métropole, Montréal a gagné en autonomie et élargi son emprise. Les heures d'ouverture des bars, le logement abordable et social, et même l'accueil des immigrants relèveront désormais en bonne partie de la Ville. Devant une telle concentration de pouvoirs, il est plus important que jamais que les Montréalais fassent entendre leur voix.

1- Convainquez un Montréalais d'aller voter

Moins de la moitié des Québécois ont voté aux dernières élections municipales, un phénomène jugé inquiétant par le Directeur général des élections (DGE). Et c'est encore pire à Montréal, où à peine 43% des électeurs ont exercé leur droit de vote en 2013... pour ne rien dire de certains arrondissements, où les deux tiers de l'électorat boudent les urnes - oui, c'est de vous qu'on parle, Pierrefonds-Roxboro et Saint-Laurent. Le beau côté de la médaille : le potentiel d'amélioration est énorme.

2- Faites voter les jeunes

Les 18-24 ans, on le sait, votent moins que leurs aînés. C'est une tendance fâcheuse, car ce groupe pèse de plus en plus lourd dans l'électorat. L'an prochain, le tiers des électeurs seront des jeunes nés depuis 1980, un poids égal à celui des baby-boomers et de la génération X.

Si vous êtes un jeune Montréalais, allez voter. Et si vous êtes le parent d'un jeune, amenez-le avec vous.

Il y a des chances qu'il ne soit pas trop loin : dans la région de Montréal, 40% des adultes de 20 à 27 ans habitent chez leurs parents - une proportion qui grimpe à 52% chez ceux qui sont aux études.

3- Profitez du vote par anticipation

En plus du 29 octobre, décrété par le DGE, les Montréalais qui ne peuvent pas voter le 5 novembre auront quatre autres occasions (les 27, 30, 31 octobre et le 1er novembre, les détails seront fournis sur la carte de rappel envoyée à domicile durant la semaine du 23 octobre). C'est une journée de plus qu'en 2013, ce qui est une très bonne idée, parce que le vote par anticipation gagne en popularité à tous les ordres de gouvernement. A-t-il contribué à la petite hausse du taux de participation lors des deux derniers scrutins montréalais? Difficile à dire, mais s'il aide à freiner l'érosion du vote, c'est toujours ça de pris.

4- Informez-vous

On dit souvent que ce sont les enjeux qui incitent les gens à aller voter, mais comment être conscient des enjeux quand on ne s'informe pas ? Pas envie d'éplucher les programmes des partis ? Regardez au moins le débat, jeudi, sur lapresse.ca - ça commence à 18h30.

5- Trouvez pourquoi les individus vont ou non voter

L'enquête postélectorale sur le scrutin de 2008 menée par le professeur François Gélineau, de l'Université Laval, a permis de relever des facteurs (intérêt ou cynisme, niveau de scolarité, âge, etc.) qui influencent la participation au provincial, mais on n'a rien de tel pour le municipal. Deux enquêtes, lancées au lendemain du 5 novembre, devraient enfin nous éclairer. La première, menée par les professeurs Gélineau et Sandra Breux, de l'INRS-UCS, portera sur l'ensemble du Québec. La seconde, à laquelle participe Mme Breux dans le cadre d'une étude pancanadienne sur huit grandes villes, ciblera Montréal et Québec. Savoir pourquoi les citoyens se rendent ou non aux urnes devrait aider à mieux cibler les efforts visant à améliorer la participation.

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