Plus de 36 000$ par an.

Voilà ce que gagne de plus, en moyenne, le détenteur d'un bac universitaire par rapport à un travailleur qui a interrompu sa scolarité après le secondaire. Et il aura d'autres avantages, montre Statistique Canada dans l'étude la plus précise jamais réalisée sur le sujet.

Après 20 ans de carrière, un bachelier canadien aura gagné en moyenne 728 000$ de plus qu'un simple diplômé du secondaire, montrent les chiffres publiés hier. Un argument de poids pour les jeunes qui hésitent à s'investir dans des études postsecondaires.

Ces données sont d'autant plus convaincantes qu'elles ne proviennent pas d'estimations, mais du suivi de près de 8000 travailleurs sur deux décennies. Une première rendue possible par le couplage de deux sources de données, le recensement de 1991 et le Fichier de données longitudinales sur la main-d'oeuvre de Statistique Canada.

L'analyse montre toutefois une différence importante entre les gains potentiels des hommes et des femmes. Chez ces dernières, l'avantage que procure le bac est presque 40% moins lucratif, soit 442 000$ en moyenne sur 20 ans. Et ce n'est pas parce qu'une partie des femmes de l'échantillon se sont retirées du marché du travail durant de longues périodes pour s'occuper de leur famille, car les sujets retenus devaient avoir occupé un travail rémunéré durant au moins 18 des 20 années observées.

Par contre, le choix du milieu de travail semble jouer. En effet, les femmes sont plus nombreuses à travailler dans le secteur public, où les salaires maximaux sont nettement moins importants que ce qu'il est possible d'obtenir au privé.

Cela dit, l'avantage relatif d'un bac n'est pas moins important pour les femmes. Celles qui en détiennent toucheront 1,85 fois plus d'argent qu'une diplômée du secondaire en 20 ans, alors que ce facteur n'est que de 1,75 chez les hommes.

Un certificat du collégial procure aussi un avantage important, soit 248 000$ pour les hommes et 180 000$ pour les femmes en 20 ans.

Détenir un de ces deux diplômes postsecondaires est aussi associé à une plus longue participation à un régime de retraite d'employeur, bénéfice financier non négligeable. Les diplômés étudiés ont aussi subi un moins grand nombre de mises à pied.

Tous les diplômés du secondaire n'ont peut-être pas les dispositions requises pour poursuivre leur cheminement scolaire. Mais ceux-là ne représentent qu'une partie des finissants qui arrêtent leurs études. Beaucoup d'autres auraient les capacités d'acquérir un diplôme collégial ou universitaire. Espérons que ces chiffres contribueront à leur réflexion.

Certes, poursuivre des études postsecondaires représente un sacrifice financier à court terme. Outre les droits de scolarité, qui ne constituent qu'une partie de l'équation, les candidats doivent acheter du matériel, payer leur nourriture et leur logement, et ce, tout en se privant des revenus que leur procurerait un emploi à temps plein.

L'étude de Statistique Canada n'évalue pas ces coûts. Mais quand on considère les revenus et autres avantages supplémentaires que permettent d'aller chercher de tels diplômes sur la durée d'une carrière, il est évident qu'un jeune ne risque pas trop de perdre au change en poursuivant ses études au-delà du secondaire.

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