Comment se porte la santé ici? Le Panorama de la santé 2013 de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dresse un portrait contrasté, où la situation canadienne est tantôt enviable, tantôt préoccupante, et où les chiffres trahissent leurs propres limites.

«Aucun pays ne dépasse le Canada dans tous les indicateurs», note l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) dans un rapport publié le même jour. Inutile, donc, de chercher un modèle idéal à calquer. Chaque pays a, comme nous, ses forces et ses faiblesses.

Nous faisons partie, avec le Danemark, la France, le Japon et les Pays-Bas, du club tristement sélect des pays où le cancer est la principale cause de décès, mais c'est parce que la mortalité due aux maladies de l'appareil circulatoire a reculé plus vite dans ces endroits. Le cancer du poumon, en particulier chez les femmes, y est aussi pour beaucoup. 

Par contre, le cancer du col de l'utérus et le cancer colorectal tuent moins ici que dans la moyenne des pays étudiés. Et la mortalité par cancer du sein, quoique supérieure à la moyenne, a beaucoup reculé. La mortalité générale par cancer a d'ailleurs diminué davantage ici (-17%) que dans l'ensemble des 33 pays l'OCDE étudiés (-14%).

Certains indices permettent d'espérer que la situation va continuer à s'améliorer. Nous faisons aussi partie d'un club un peu plus enviable, celui des quatre pays où moins de 10% des ados de 15 ans fument. Le Canada est aussi l'un des pays où les jeunes de cet âge consomment le plus de fruits et légumes, et où ils sont le plus portés à faire au moins 60 minutes d'exercice physique par jour. S'ils n'étaient pas aussi nombreux à être en surpoids, ce serait encore mieux.

Le bilan annuel de l'OCDE est aussi l'occasion de prendre le pouls de l'organisation des soins. Les dépenses de santé, longtemps considérées comme incompressibles, se sont essoufflées presque partout depuis la crise. Elles ont diminué dans une dizaine pays et ici, elles n'ont augmenté que de 0,8% entre 2009 et 2011. 

Mais si certaines réductions sont inquiétantes (-11,1% en Grèce!), toutes ne sont pas négatives. L'extinction des brevets de médicaments très populaires et la baisse des prix des génériques ont beaucoup fait diminuer les dépenses de santé au Canada. Une excellente nouvelle, aussi bien pour les patients que pour le système public.

«La crise économique impose d'adopter des mesures rapides et convaincantes en faveur d'une plus grande productivité», prévient l'OCDE. Très juste, mais ce n'est qu'une partie de l'équation.

Les nouveaux traitements et les équipements de pointe coûtent de plus en plus cher. Si l'on veut continuer à avoir accès aux progrès de la médecine, il faut éviter de gaspiller nos ressources à traiter des problèmes de santé qui auraient pu être évités. La prévention de facteurs de risques majeurs, comme le tabagisme, la sédentarité et l'obésité, devient plus importante que jamais.

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