Apple, dont les coûteux iPhone ont perdu des parts de marché, a présenté hier des nouveautés qui, espère-t-elle, inciteront les consommateurs à sortir leur portefeuille. Les investisseurs l'attendent au tournant.

Les rumeurs qui faisaient consensus ces derniers jours se sont avérées. Le iPhone 5 est remplacé par deux modèles: un successeur naturel, le 5s, et un moins coûteux, le 5c, tous deux disponibles dans 10 jours.

La nouveauté du 5c est relative. C'est le premier téléphone qui ne soit pas haut de gamme, mais Apple reprend une stratégie éprouvée avec le iPod nano et iPad mini. Et si l'appareil est moins cher, il n'est pas bon marché. Le fabricant l'annonce à 99$ avec contrat aux États-Unis, mais le prix affiché dans la vitrine canadienne de son magasin en ligne (599$ sans contrat) ne donne pas exactement une impression d'abordabilité.

N'empêche, Apple pourrait bien avoir trouvé l'appareil qui lui manquait pour regagner du terrain. Un modèle capable d'intéresser aussi bien les propriétaires d'iPhone 4S et antérieurs que les consommateurs qui envisagent l'achat d'un premier téléphone intelligent ou le remplacement d'un Android - bref tous ceux qui trouvaient que le modèle 5, sorti il y a un an, ne leur en donnerait pas pour leur argent. Des clients qu'Apple ne peut plus ignorer dans les économies développées, où le marché arrive à saturation. Elle a eu la bonne idée de leur offrir des couleurs dignes d'un magasin de bonbons, pour qu'ils n'aient pas l'impression de repartir avec un appareil de second choix.

Reste à voir si le 5c sera assez abordable pour les pays émergents. Une entente avec China Mobile, le plus gros fournisseur de sans-fil chinois, ferait assurément bondir les ventes, mais dans d'autres endroits, comme l'Inde, où les appareils conventionnels et les téléphones intelligents bas de gamme dominent, ce n'est pas gagné d'avance.

La portée du 5s, par contre, s'annonce limitée, ici comme ailleurs. La possibilité de s'identifier et d'effectuer des achats avec son empreinte digitale est intéressante, mais l'appareil reste, pour l'essentiel, un iPhone 5 un peu amélioré. À part les inconditionnels de la marque et les amateurs de luxe, ce téléphone coûteux n'attirera probablement pas les foules.

La nouveauté, dans les appareils, tient à leur mise en marché. Pour l'innovation technique, il faut plutôt regarder du côté du système d'exploitation. L'iOS7, qui sera disponible deux jours avant les nouveaux téléphones, donnera un second souffle aux iPhone 4, iPad 2 et suivants. Une façon de se rappeler au bon souvenir de leurs propriétaires, mais l'intérêt du système se verra surtout à l'usage - notamment pour les entreprises, à qui l'on promet un meilleur contrôle des applications et des contenus.

Les marchés, pour l'instant, sont sceptiques. Le titre, qui avait remonté depuis la fin août, a perdu 2,28% de sa valeur hier (11,53$), clôturant à 494,64$. Le vrai test, une fois passé l'enthousiasme du lancement, viendra avec les fêtes.

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