Contrariété majeure pour les Québécois insensibles à ses beautés, la neige qui s'accumule depuis deux semaines génère néanmoins des retombées économiques importantes dans plusieurs régions.

Il suffit, pour s'en convaincre, de se rappeler la précédente saison de sports de glisse. Les visites ont dégringolé de 8%, tombant à leur plus bas niveau en 12 ans, confirme l'Association des stations de ski du Québec.

La saison, on s'en souvient, avait démarré tard et pris fin très tôt. La période des Fêtes, durant laquelle les exploitants réalisent jusqu'à 30% de leurs revenus, avait été désolante, particulièrement dans le sud de la province. Moins de billets de remontée, cela signifie également moins de ventes pour les services de restauration, les boutiques, les écoles de glisse. Le volume d'affaires de l'ensemble des stations a fondu 1,5%.

Une tempête comme celle de jeudi, qui arrive en plein congé scolaire, est donc une véritable manne pour tous ceux qui vivent des loisirs nordiques. Les visiteurs qui dévalent les pentes, parcourent les sentiers de motoneige, font de la raquette ou du ski de fond laissent des revenus non négligeables dans les régions qu'ils fréquentent.

Et pour les attirer, rien ne remplace la blancheur naturelle. Fondeurs, raquetteurs et motoneigistes ne peuvent tout simplement pas s'en passer. Même les stations de ski qui fabriquent de la neige à profusion admettent la différence. Ce n'est pas seulement une question de qualité ou de quantité, mais d'élan. Si les cristaux soufflés à pleins canons permettent de garder les pentes ouvertes, ils n'ont pas l'effet déclencheur d'une bonne bordée. Cet effet est particulièrement visible chez les skieurs et planchistes occasionnels, mais il se répercute aussi sur les ventes d'abonnements, qui ont chuté de 8% l'an dernier. L'Association des stations de ski mise sur le phénomène inverse cette année, et espère que le couvert hâtif convaincra ceux qui songeaient à prendre un abonnement de le faire.

Dans l'ensemble, les tempêtes nous coûtent probablement plus cher qu'elles ne nous rapportent. Rétablir le réseau électrique et déneiger les routes occasionne des dépenses considérables, en particulier durant les congés des Fêtes. Il y a sans doute des maires qui, même sans crucifix dans la salle du conseil, prient pour que ça ne se reproduise pas trop souvent d'ici le printemps.

Reste que la neige représente, pour plusieurs régions, une source d'activité économique significative à laquelle il n'existe pas de substitut. Et les grandes villes ne sont pas en reste. Les réservations de billets d'avion en partance des principaux aéroports de l'est du pays ont bondi ces derniers jours, nous dit expedia.ca. Les vols Montréal-Cancún ont augmenté de 200% par rapport à l'an dernier et les quatre autres destinations les plus populaires sont toutes situées en Floride.

Comme quoi même la haine de l'hiver peut être bonne pour les affaires.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion