L'abandon de l'offre d'achat de la Bourse de Londres (LSE) sur le Groupe TMX laisse le champ libre au groupe Maple. L'affaire n'est pas dans le sac pour autant. Ne pouvant plus se draper dans la cape du sauveur unifoliée, le prétendant canadien sera examiné sous toutes les coutures.

L'abandon de l'offre d'achat de la Bourse de Londres (LSE) sur le Groupe TMX laisse le champ libre au groupe Maple. L'affaire n'est pas dans le sac pour autant. Ne pouvant plus se draper dans la cape du sauveur unifoliée, le prétendant canadien sera examiné sous toutes les coutures.

C'est une assemblée annuelle dénuée de tout suspense qui se tiendra ce matin à Toronto. Les procurations déjà reçues ont forcé le Groupe TMX à se rendre à l'évidence. Bien que la majorité de ces votes anticipés aient appuyé le projet du LSE, on n'aura pas les deux tiers des voix requises, a annoncé la société hier après-midi. Le TMX est de nouveau accessible au plus offrant.

Pour l'instant, c'est le Groupe Maple, qui réunit 13 des principales institutions financières et caisses de retraite au pays. Les actionnaires n'ont toutefois pas à voter là-dessus. Ceux qui souhaitent se prévaloir de son offre ont jusqu'au 8 août pour déposer leurs titres. Tout le monde va donc pouvoir partir en paix pour la longue fin de semaine de la Fête du Canada. Le répit sera cependant de courte durée.

Le conseil d'administration de TMX va maintenant examiner les occasions d'affaires qui s'offrent à lui, incluant celle de Maple, a confirmé le chef de la direction de la société. À partir de là, toutes les suppositions sont permises. TMX a eu des mots très durs envers la proposition de Maple. Si certains venaient de la comparaison avec le LSE, d'autres seront difficiles à relativiser. Le conseil peut difficilement, après avoir dénoncé «le niveau d'endettement considérable associé à l'offre de Maple», recommander à ses actionnaires de l'accepter telle quelle.

Évidemment, il y a place à la négociation. Mais TMX n'est pas la seule à avoir voix au chapitre. On l'a vu au cours des derniers mois: le contrôle de ses places boursières, en particulier celles de Toronto et de Montréal, inquiète beaucoup de monde au pays. C'était le principal argument en faveur de Maple, dans l'opinion publique et aux yeux des politiciens du moins. Mais maintenant que le conquérant étranger n'est plus là pour lui servir de repoussoir, sa candidature sera évaluée au mérite. Certains se feront un plaisir de souligner qu'elle n'a pas, justement, que des mérites.

Nous l'avons déjà dit: si Maple avait déposé son offre la première, on l'aurait été accusée de vouloir étouffer la concurrence dans le marché canadien des transactions boursières. Onze financiers indépendants l'ont déjà fait lundi. Maintenant que la menace londonienne est écartée, d'autres ne se gêneront pas pour les imiter.

Maple a beau dire que son offre n'est pas conditionnelle à l'intégration de la Bourse alternative Alpha et des services de compensation de CDS, leur absence altèrerait considérablement son modèle d'affaires.

Une histoire à suivre, donc. D'autant que seul ou au sein de Maple, le Groupe TMX demeurera une proie de choix dans la course mondiale à la consolidation boursière.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion