Le nombre de cas de cancer continue d'augmenter. Cette sombre tendance ne doit cependant pas nous empêcher de voir les éclaircies, comme le recul des taux de mortalité.

Le nombre de cas de cancer continue d'augmenter. Cette sombre tendance ne doit cependant pas nous empêcher de voir les éclaircies, comme le recul des taux de mortalité.

«Les fortes baisses des taux de mortalité observées pour plusieurs cancers portent à croire que des progrès importants ont été réalisés en matière de lutte contre le cancer, notamment grâce à la détection précoce et au traitement», note la Société canadienne du cancer dans son rapport publié hier.

Plus de 46 000 Québécois apprendront qu'ils ont un cancer cette année. Davantage que les années précédentes et hélas, moins qu'au cours des prochaines décennies. Car le plus grand responsable de la hausse du nombre de nouveaux diagnostics n'est pas l'accroissement de la taille de la population, mais son vieillissement. Presque neuf cas sur 10 se déclarent chez les patients de 50 ans ou plus. À 50 ans, on n'est pas vieux. Sauf que la part de la population qui atteint cet âge (et bientôt 60, 70, 80 ans) va en augmentant. Son poids démographique alourdit le bilan.

Cette tendance pourrait toutefois être moins lourde. Si on appliquait tout ce qu'on sait sur le cancer, un cas sur deux serait évitable, souligne le Dr Gilles Pineau, conseiller médical auprès de la Société canadienne du cancer. Tout ce qu'on sait en matière de dépistage et de traitements, mais aussi de prévention, notamment en ce qui concerne les habitudes de vie. Au Québec, le tiers des décès imputables au cancer sont l'oeuvre du cancer du poumon - lequel est causé, dans 85% des cas, par le tabagisme. Cette mauvaise habitude, historiquement plus répandue ici et dans les Maritimes, expliquerait d'ailleurs la plus forte présence du mal dans ces deux régions.

Pourtant, les bienfaits de l'abstention, pour ce qui est du tabac, sont clairement démontrés. Le recul du tabagisme, chez les hommes de plus de 69 ans, a réduit l'incidence du cancer du poumon à un point tel que le taux d'incidence global du cancer s'en trouve diminué. Le désaveu du tabac aurait aussi des effets positifs sur les cancers de la cavité buccale dans l'ensemble de la population.

Les chiffres s'améliorent aussi pour le cancer du sein, dont le taux de mortalité, en recul depuis le milieu des années 80, n'a jamais été aussi bas depuis 1950. Ce cancer est encore le plus fréquent, et le deuxième tueur en importance, chez la femme. Il est toutefois encourageant de voir que toute l'attention qu'on lui porte donne des résultats. En effet, le dépistage par mammographie et les traitements plus efficaces y sont probablement pour beaucoup dans l'amélioration.

Les statistiques constituent un outil de sensibilisation très efficace, aussi bien auprès des politiciens que de la population. Il est donc regrettable que le Québec, à cause de ses méthodes différentes, se prive de nombreuses comparaisons avec le reste du pays. Espérons que le registre national annoncé récemment permettra d'y remédier.

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