Le titre de Research in Motion (RIM) a continué à perdre du terrain hier, mais beaucoup moins qu'à la séance précédente. Les marchés semblent plus disposés à mettre les choses en perspective.

Le titre de Research in Motion (RIM) a continué à perdre du terrain hier, mais beaucoup moins qu'à la séance précédente. Les marchés semblent plus disposés à mettre les choses en perspective.

Il faut dire que la présentation des résultats trimestriels a jeté une douche froide sur les investisseurs. Si les résultats de fin d'année étaient conformes aux attentes, les prévisions pour le premier trimestre ont amèrement déçu. Le titre a chuté de presque 11% vendredi à la Bourse de Toronto. La pente s'est radoucie hier, avec un recul de seulement 2%.

Il est vrai que l'étalon BlackBerry a perdu de son lustre, et des parts de marché. Beaucoup d'entreprises qui ne faisaient confiance qu'au fournisseur ontarien permettent aujourd'hui à leurs employés de choisir un autre téléphone intelligent, comme un iPhone ou un appareil fonctionnant sous système Android. Mais de là à dire que BlackBerry est une «marque brisée», comme l'a fait un analyste la semaine dernière, c'est nettement exagéré.

Il est vrai que BlackBerry a perdu du terrain aux États-Unis, et qu'une part grandissante de ses ventes provient d'appareils à prix moindre. On ne doit cependant pas sous-estimer le potentiel international. Ouvrir une usine en Inde, comme l'a évoqué RIM hier, permettrait de pratiquer des prix plus concurrentiels dans la région. Le marché de la téléphonie mobile indien est celui qui connaît la plus forte croissance au monde après la Chine.

Cela dit, c'est surtout l'accueil réservé à la tablette PlayBook qu'il faudra surveiller.

L'annonce de la date de lancement, et de la décision de supporter les applications développées pour Android, ont laissé les marchés de glace la semaine dernière. L'attente interminable depuis la première annonce de septembre dernier a émoussé tout enthousiasme. Pendant ce temps, Apple a pris une précieuse avance avec ses deux versions d'iPad. Et le PlayBook devra aussi se frotter à d'autres tablettes, dont celles de Samsung, Motorola et HP.

Sauf que ce marché encombré est aussi un marché en plein essor. Le fait que les BlackBerry demeurent, malgré tout, les seuls téléphones intelligents acceptés dans plusieurs organisations, et que la marque jouisse d'une grande crédibilité auprès des entreprises, donneront d'emblée une image plus professionnelle au PlayBook. Un facteur non négligeable puisque la prochaine poussée de croissance viendra des achats groupés du secteur privé, et non simplement des particuliers.

Évidemment, il faudra livrer la marchandise. La décision d'offrir seulement, dans un premier temps, des tablettes fonctionnant avec un réseau local wi-fi risque de faire hésiter bien des clients potentiels. Plusieurs préféreront sans doute d'attendre une version pouvant se brancher aux réseaux cellulaires.

Il est possible que les prévisions de RIM pour l'ensemble année s'avèrent, comme le croient plusieurs analystes, trop optimistes. Mais on aurait tort de tenir ce coureur-là pour battu d'avance.

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