Tout ne va pas si mal dans notre système de santé. Les temps d'attente de plusieurs interventions médicales soutiennent très bien la comparaison avec le reste du pays. Hélas, Québec n'a pas toutes les données nécessaires pour se mesurer aux autres provinces. Une lacune qu'il est urgent de corriger.

Tout ne va pas si mal dans notre système de santé. Les temps d'attente de plusieurs interventions médicales soutiennent très bien la comparaison avec le reste du pays. Hélas, Québec n'a pas toutes les données nécessaires pour se mesurer aux autres provinces. Une lacune qu'il est urgent de corriger.

Les premiers ministres canadiens se sont entendus en 2004 pour réduire l'attente dans certains secteurs, dont les cataractes et les chirurgies du genou et de la hanche. Qu'en est-il après sept ans?

Bonne nouvelle: le Québec se classe parmi les trois provinces les plus performantes dans toutes les interventions pour lesquelles on dispose de données comparables, montre l'étude de l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) dévoilée hier.

Notre système se classe bon deuxième pour la radiothérapie et l'arthroplastie du genou, et troisième pour l'arthroplastie de la hanche et les cataractes. Par exemple, 83% des Québécois ayant besoin d'une opération au genou l'obtiennent dans les délais visés. Seule l'Ontario fait mieux (89%).

Il est toutefois décevant que deux autres priorités identifiées en 2004, les pontages coronariens et la réparation des fractures de la hanche, ne puissent toujours pas être évaluées. Sur la question des pontages, toutes les provinces ont du travail à faire pour s'entendre sur la définition des niveaux d'urgence.

Pour la réparation des fractures de la hanche, par contre, c'est le Québec qui va devoir s'organiser pour fournir des données comparables. On peut comprendre que notre ministère de la Santé recueille certaines informations différemment pour mesurer des phénomènes qu'il juge importants. Mais on s'attend à ce qu'il compile aussi les données utilisées ailleurs.

Le caractère distinct et l'importance de préserver l'autonomie du Québec ne changent rien à l'affaire. En matière de santé, les systèmes des autres provinces sont ceux qui présentent le plus de similitudes avec le nôtre. Bien plus que ceux des États-Unis, du Royaume-Uni ou même de la France auxquels on fait si souvent allusion. C'est pourquoi il est si important de pouvoir faire des parallèles avec le reste du Canada. La comparaison est un préalable essentiel à l'émulation.

D'ailleurs, il y a encore bien de la place à l'amélioration. Plus d'un Québécois sur 10 n'est pas encore opéré dans les temps visés. Et l'attente mesurée ne tient pas compte des autres délais - pour voir un généraliste, un spécialiste, passer un test ou aller en réadaptation.

Un Canadien sur cinq s'est fait du mauvais sang l'année précédente à cause d'un problème médical long à diagnostiquer, révélait le Commonwealth Fund en 2010. Le pire résultat des 11 pays sondés, après la Norvège.

Les négociations visant à renouveler l'accord interprovincial sur la santé devront en tenir compte. Arracher le plus d'argent possible du fédéral n'améliorera pas, en soi, la vie des patients. Les provinces doivent se fixer des objectifs pour améliorer l'accès.

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