Technologie, science, innovation, création d'emplois de grande qualité, leadership mondial: il y a tout cela, et bien davantage dans l'image du Spoutnik employée par le président Obama hier pour décrire le défi auquel doivent s'attaquer les Américains.

Technologie, science, innovation, création d'emplois de grande qualité, leadership mondial: il y a tout cela, et bien davantage dans l'image du Spoutnik employée par le président Obama hier pour décrire le défi auquel doivent s'attaquer les Américains.

«C'est le moment Spoutnik de notre génération», a lancé Barack Obama dans un second discours sur l'état de l'Union à haute teneur économique. «Après avoir investi en recherche et en éducation, nous n'avons pas seulement surpassé les Soviétiques; nous avons déclenché une vague d'innovation qui a créé de nouvelles industries et des millions de nouveaux emplois.»

La référence se veut inspirante, mais elle reflète aussi l'ampleur du défi. On se souvient à quel point le lancement du premier satellite Spoutnik par les Soviétiques en 1957 avait surpris les Américains. Déculottée salutaire puisqu'elle les avait incités à mettre toute la gomme sur leur programme spatial. Mais la victoire n'est pas arrivée du jour au lendemain. En 1961, ce sont encore les Soviétiques qui ont réussi à envoyer le premier cosmonaute, Youri Gagarine, en orbite autour de la Terre. Il a fallu huit autres années avant que les Américains ne remportent l'épreuve ultime en amenant deux hommes marcher sur la Lune.

La nation à battre n'est plus l'URSS, mais la Chine, qui dispose de trains plus rapides. Et l'Inde, qui investit elle aussi massivement dans l'éducation et l'innovation. Et la Corée du Sud, qui offre un meilleur accès internet résidentiel.

Tel Kennedy en 1961, le président annonce où il veut planter le drapeau américain. Être le premier pays à avoir un million de véhicules électriques en circulation d'ici 2015. Année où 98% des Américains devraient avoir accès à la prochaine génération de connexion sans fil à haute vitesse. Afficher de nouveau la plus grande proportion de diplômés universitaires d'ici 2020. Donner accès au transport ferroviaire à grande vitesse à 80% de la population d'ici 2035. Et, la même année, faire en sorte que 80% de l'électricité consommée aux États-Unis provienne de sources d'énergie propres. Pas seulement du solaire et de l'éolien, mais aussi du nucléaire, du gaz naturel et du «charbon propre». L'absence de l'hydroélectricité dans cette énumération pourtant très conciliante nous rappelle que le Québec a encore du travail à faire pour faire reconnaître la propreté de l'électricité qu'il veut vendre à ses voisins.

La précision et l'ambition de ces objectifs contrastent avec le peu de détails donnés au sujet de la réduction de la dette. Bien qu'il qualifie cette étape de cruciale, Obama s'est cantonné dans des généralités. Une fois la prolongation, de trois à cinq ans, du gel des dépenses fédérales confirmée, il s'est surtout employé à mettre ses adversaires républicains face à leurs contradictions, en leur suggérant d'abolir les subventions à l'industrie pétrolière et les réductions d'impôt pour les 2% les plus riches de la population.

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