Les commissaires chargés de formuler des recommandations sur l'industrie montréalaise du taxi auront l'embarras du choix: les sujets abordés aux audiences vont dans toutes les directions. Les solutions à retenir sont celles qui améliorent à la fois les perspectives économiques des chauffeurs et les services à la population.

Les commissaires chargés de formuler des recommandations sur l'industrie montréalaise du taxi auront l'embarras du choix: les sujets abordés aux audiences vont dans toutes les directions. Les solutions à retenir sont celles qui améliorent à la fois les perspectives économiques des chauffeurs et les services à la population.

Hormis les représentants des aînés et des utilisateurs du transport adapté, les clients étaient singulièrement absents du débat. C'est malheureux, mais ce n'est pas une raison pour les ignorer. Les commissaires, qui sont aussi des élus, devront avoir leurs intérêts à l'esprit. Car le secteur a tendance à tenir sa clientèle pour acquise.

Le taux de satisfaction de 95%, tiré d'un sondage Ipsos Descarie de 2006, a souvent été évoqué aux audiences. Précision : seulement 44% des répondants se disaient très satisfaits (51% l'étaient «assez»). Pourquoi s'en contenter? Il serait intéressant de sonder à nouveau la clientèle, en ciblant cette fois les utilisateurs fréquents et les touristes. Et en leur demandant ce qu'ils voudraient voir amélioré. À en juger par les commentaires recueillis sur notre blogue, ils en auraient long à dire. Il n'y a pas que les Bixi qui éloignent les consommateurs. La qualité très inégale du service a fini par décourager plusieurs clients naturels de taxi. C'est dommage, car cette baisse de la demande se répercute sur l'ensemble des chauffeurs, sans égard à leurs compétences. Rehausser le niveau général profiterait à tous.

La consultation a au moins permis d'identifier deux sources de revenus potentielles: le transport collectif et le transport adapté. Évidemment, ça ne se fera pas en criant «taxi!». Car même si la demande existe, et pourrait être comblée avantageusement par les détenteurs de permis réguliers, beaucoup de facteurs réglementaires et financiers entrent en jeu. C'est un test. Montréal aura-t-elle le leadership nécessaire pour négocier les changements qui s'imposent? Souhaitons-le.  

L'ajout de postes d'attente près d'endroits très fréquentés, ou à l'occasion d'événements ponctuels, est un autre ajout qui servirait à la fois les chauffeurs et les clients. On aimerait aussi que le Bureau du taxi traque plus efficacement ceux qui font du transport sans permis. Il ne s'agit pas seulement de protéger le marché des taxis, mais la sécurité du public.

Le rapport final ne devrait pas se limiter à la crise actuelle, qui est surtout liée au contexte économique. D'autres réflexions s'imposent. Est-il trop facile de devenir chauffeur? Quelles améliorations doit-on apporter à la formation? Faut-il prendre des mesures pour limiter l'escalade des prix des permis de taxi? Quand les véhicules seront-ils tous équipés d'appareils imprimant des reçus en bonne et due forme?

Il faudra aussi répondre à ces questions. Car les problèmes auxquels elles réfèrent ne disparaîtront pas avec la reprise de l'économie ou du tourisme.

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