Une fois n'est pas coutume: félicitons-nous collectivement. Et sur un sujet, les statistiques routières, pour lequel on a plutôt l'habitude de se faire taper sur les doigts. Le bilan dévoilé cette semaine le confirme, on meurt de moins en moins sur les routes du Québec. Un progrès qu'il ne faut cependant pas tenir pour acquis.

Une fois n'est pas coutume: félicitons-nous collectivement. Et sur un sujet, les statistiques routières, pour lequel on a plutôt l'habitude de se faire taper sur les doigts. Le bilan dévoilé cette semaine le confirme, on meurt de moins en moins sur les routes du Québec. Un progrès qu'il ne faut cependant pas tenir pour acquis.

En 2009, 515 personnes ont perdu la vie dans un accident de circulation. C'est 42 de moins qu'en 2008 et, fait à souligner, une réduction de presque 21% par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. Du jamais vu depuis 1947 - époque où l'on comptait pas mal moins de véhicules motorisés, et où ceux-ci étaient bien moins sécuritaires.

C'est surtout une amélioration notable par rapport aux années 2005 et 2006, lorsque le nombre de décès était en hausse (707 et 721 respectivement). L'objectif de descendre sous le seuil des 600 morts par an d'ici 2010 paraissait alors difficilement réalisable. Et pourtant, nous venons de l'atteindre, un an plus tôt que prévu.

Le nombre de blessés graves continue aussi à diminuer. Les 2253 cas recensés en 2009 représentent un progrès de presque 5% par rapport à 2008, et de plus de 32% par rapport aux cinq années précédentes.

Certains, par contre, ne méritent pas de félicitations. Par exemple, les 95 chauffeurs décédés avec un taux d'alcoolémie supérieur à 0,08 en 2008 (les plus récentes données). Sur ce front, la situation ne s'améliore pas du tout. On recense 92 cas par an en moyenne au cours des quatre années précédentes. Ces contrevenants sont d'ailleurs 10 fois plus nombreux que les conducteurs décédés avec un taux d'alcool entre 0,05 à 0,8, le nouveau seuil auquel Québec veut s'attaquer. Comme nous l'avons déjà souligné, il reste amplement de travail à faire pour retirer de la circulation les délinquants dépassant le 0,8 sans qu'il soit nécessaire d'en créer une nouvelle catégorie, très limitée de surcroît.

Ce bilan comporte quelques autres points sombres. Les décès ont augmenté pour deux types d'usagers, les occupants de camions lourds et les cyclistes. Il s'agit toutefois de petits nombres - 11 et quatre morts de plus respectivement.

Les blessures des piétons sont plus préoccupantes. C'est le seul groupe où le nombre de blessés graves a augmenté, de 8% l'an dernier. Sur cinq ans, la tendance est plus encourageante (-25%), mais une amélioration constante serait de loin préférable.

Même chose à Montréal, l'une des sept régions qui ont vu leur bilan global se détériorer. Le nombre d'accidents mortels a chuté de 28 % sur cinq ans, mais on recense malheureusement deux cas de plus l'an dernier.

Comme on le voit, on peut difficilement parler d'acquis. Si l'on réduit la fréquence des opérations policières et publicitaires, le bilan va se détériorer, c'est certain. Québec ne doit pas amputer les budgets publicitaires de la Société d'assurance automobile de 25 %, comme elle veut le fait dans toute la fonction publique.

L'amélioration des bilans routiers fera d'ailleurs économiser 300 millions en indemnités à la SAAQ. La Société devrait en profiter pour réduire ses tarifs aux usagers. Ce serait un excellent moyen de faire comprendre que la sécurité, c'est payant.

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