Le CHUM et le CUSM ont été reportés tant de fois que c'en est presque comique. Sauf que ces délais coûtent très cher, montre le rapport du vérificateur général publié hier.

Pour construire les deux hôpitaux universitaires, il faudra au moins 1,87 milliard de plus que le budget approuvé en 2006. Or, environ le tiers de cette somme est imputable à l'inflation. Au CHUM, la provision pour inflation a grimpé de 330 millions. C'est presque aussi onéreux que les améliorations apportées au projet! La décision de retarder le chantier de deux ans (pour l'instant) et de le prolonger de quatre ans a donc un coût important. On parle, on parle, mais pendant ce temps, le compteur tourne.

 

Autre constat: le système de santé ne s'est pas guéri du syndrome du «tant qu'à». Ce réflexe, bien connu de ceux qui font des rénos, est la source de bien des dépassements budgétaires. C'est ainsi que la superficie, le nombre de chambres et de salles d'opération prévues au CHUM a considérablement augmenté depuis que Québec a approuvé le budget, il y a trois ans. Tant qu'à faire un hôpital universitaire, on va bien le faire, n'est-ce pas? L'ennui, c'est qu'on n'a jamais le réflexe de comprimer ailleurs. Avant les PPP, le ministère de la Santé s'en apercevait à la fin de la construction et se plaignait des dépassements de coûts. À tort, puisque la facture finale reflétait simplement tous les petits ajouts commandés en cours de réalisation. Avec les PPP, on fait la même chose, mais avant de commencer à creuser. C'est plus transparent, mais au bout du compte, ça coûte aussi cher.

akrol@lapresse.ca

 

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