Nouvel émoi dans nos poubelles: la facture du ramassage grimpe en flèche, nous apprenait Radio-Canada cette semaine. Qu'est-ce qu'on attend pour diminuer le nombre de sacs verts qu'on largue sur le trottoir?

Les nouveaux contrats négociés cette année vont coûter cher aux arrondissements. Verdun, qui a pris des mesures radicales, a réussi à limiter la hausse à 10%. Mais ailleurs, la note est plus salée. Dans Ville-Marie, l'augmentation atteint 150%. Les sacs verts ne sont pas seuls en cause. Certains arrondissements ont élargi les contrats, en ajoutant la collecte des gros déchets ou des secteurs auparavant desservis par les cols bleus. Mais ces changements n'expliquent qu'une partie de la hausse. Dans Ville-Marie, les deux tiers de l'augmentation proviennent plutôt des coûts de main-d'oeuvre et de l'instabilité des prix du carburant. En d'autres mots, le service coûte plus cher.

 

Verdun, de son côté, a décidé de prendre les grands moyens pour limiter la majoration. L'arrondissement a réduit le nombre de collectes hebdomadaires de deux à une, et limité le volume de sacs que chaque foyer peut mettre à la rue. Pour aider les citoyens à atteindre cet objectif, l'administration a fait une promotion soutenue du recyclage. Les résultats sont encourageants. La quantité de matières mises à recycler augmente, alors que le poids total des déchets recueillis a diminué sensiblement. Il faudra continuer le suivi, mais pour l'instant, l'expérience montre qu'il est possible, en mettant l'accent sur d'autres solutions, de diminuer le volume des ordures à ramasser. Un gain pour l'arrondissement, mais aussi pour l'environnement, puisqu'on réduit d'autant les quantités enfouies.

Verdun a envisagé d'alléger encore les sacs verts en demandant aux citoyens d'en retirer les restes de table. L'ennui, c'est que la place manque pour accueillir ces résidus compostables. Montréal, qui a la responsabilité de disposer des déchets ramassés par les arrondissements, a lancé des appels d'offres pour cette nouvelle catégorie. Toutefois, les volumes ciblés pourront desservir environ 60 000 unités d'habitation, soit seulement 10% des résidants. Pour l'instant, le marché n'a pas la capacité de traiter davantage de ces matières, nous dit la Ville.

D'accord, mais pourquoi se retrouve-t-on dans cette situation aujourd'hui? Ce n'est pourtant pas d'hier que les besoins d'enfouissement augmentent dans l'île. On aurait dû prévoir le coup, susciter le développement d'une capacité de traitement. On ne l'a pas fait. Et on s'est vu forcé, faute d'alternative, à prendre des décisions absurdes comme l'agrandissement du dépotoir de Lachenaie. Bravo!

Le Plateau Mont-Royal, qui a commencé à recueillir les déchets de table dans 3000 unités de logements, le confirme: cette collecte-là ne coûte pas plus cher que celle des ordures. Enfermés dans nos sacs verts, les déchets putrescibles sont une nuisance totale. Ils contaminent l'eau et l'air des dépotoirs, en plus d'en incommoder les voisins. Pourtant, on continue à utiliser le budget de la collecte des déchets pour les enfouir, alors qu'en les faisant traiter à part, on pourrait les transformer en compost. Incroyable!

 

 

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