Accentuant leurs moyens de pression, des policiers de Montréal ont troqué leur jeans contre un pantalon camouflage. Un choix déplorable qui montre à quel point ils sont déconnectés des citoyens.

Le Conseil des services essentiels a rejeté la demande de la Ville, qui voulait faire cesser cette pratique. Une décision logique compte tenu de son mandat: le Conseil n'intervient que si un moyen de pression risque de priver la population d'un service auquel elle a droit. Le problème n'est pas de cet ordre, mais il n'est pas moins préoccupant. Ces agents armés au look paramilitaire donnent à Montréal un air de ville assiégée. Et ça, c'est inacceptable.

 

La Fraternité des policiers et policières de Montréal soutient qu'elle n'a pas imposé le motif camouflage. Elle a simplement permis à ses membres de porter le pantalon de leur choix, un peu plus de deux mois après sa directive sur le port du jeans. Il était prévisible qu'un grand nombre opteraient pour le treillis, comme l'ont fait leurs collègues de Québec et de Gatineau.

Sauf que pour quiconque a vécu ou voyagé dans un pays où c'est l'armée qui fait régner l'ordre, c'est une vision extrêmement désagréable. On se demande comment les dirigeants du syndicat ont pu cautionner un moyen de pression aussi agressant pour les citoyens. Ne regardent-ils jamais les informations internationales à la télé? S'ils voulaient sensibiliser les Montréalais à leur cause, c'est totalement raté.

akrol@lapresse.ca

 

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