Selon les informations obtenues par le Wall Street Journal, le ministère des Transports des États-Unis annoncera cet automne l'interdiction des conversations téléphoniques à bord des avions de ligne. Si elle déplaît à l'industrie, cette décision sera accueillie avec soulagement par beaucoup de voyageurs.

Les gouvernements ont beaucoup assoupli la réglementation sur l'utilisation des appareils électroniques à bord des avions. Au Canada comme aux États-Unis, il est maintenant permis de se servir d'un appareil portable - tablette, téléphone intelligent, liseuse - pendant toute la durée du vol, y compris le décollage et l'atterrissage, pourvu que l'appareil soit en mode « avion ». Autrement dit, on peut s'en servir pour lire, écrire et jouer, mais pas pour transmettre des données ou pour faire des appels.

Air Canada a entrepris d'installer une connexion Wi-Fi à bord de ses appareils volant en Amérique du Nord. WestJet fera de même l'année prochaine. Ce service est déjà offert par plusieurs sociétés américaines. Moyennant des frais, les passagers peuvent accéder à internet et consulter leurs courriels. Le réseau est seulement disponible lorsque l'avion vole à plus de 10 000 pieds (3048 mètres).

Reste l'étape la plus controversée. La Federal Communications Commission (FCC) étudie la possibilité de permettre l'utilisation des cellulaires pour la communication vocale. Tout indique que la FCC donnera le feu vert à cette pratique, les nouvelles technologies permettant maintenant de ne pas perturber les réseaux cellulaires au sol et le bon fonctionnement de l'avion.

Cependant, le secrétaire américain aux Transports, Anthony Foxx, a fait savoir que si la FCC va dans ce sens, il interviendra pour interdire les appels téléphoniques à bord. De dire M. Foxx, « le rôle de la FCC est de se pencher sur la faisabilité technique de l'utilisation des appareils mobiles en vol. Selon nous, le rôle du ministère des Transports est de déterminer si permettre ces appels est juste pour les consommateurs. »

Les sociétés aériennes préféreraient que les gouvernements les laissent choisir d'offrir ou non à leur clientèle la possibilité de faire des appels téléphoniques. Il se peut, en effet, que la question ne soit pas importante au point de justifier une interdiction formelle. Cependant, si la décision revient à l'industrie, celle-ci devra y penser à deux fois avant d'autoriser les communications vocales.

Déjà, voler est devenu une expérience très désagréable. Après avoir attendu une heure ou deux à l'aérogare, les passagers doivent s'entasser comme des sardines dans la cabine. La nourriture est généralement exécrable, même s'il faut payer pour le moindre sac de croustilles. Sans compter les nombreux retards et imprévus. Si, en plus, il faut se taper les conversations téléphoniques de nos voisins... Les sardines devraient au moins avoir le droit de voyager en paix.