«Nous allons nous assurer que les contribuables en aient pour leur argent dans les contrats de sondage et de publicité.» - Stephen Harper, 3 janvier 2006.

Premier ministre depuis sept ans, Stephen Harper a trahi la confiance que les Canadiens avaient mise en lui. Il a aussi trahi plusieurs des principes qu'il défendait alors qu'il était dans l'opposition. L'actualité nous fournit de nouveaux exemples de cette duplicité.

La Presse canadienne a révélé cette semaine que selon un sondage fait par le gouvernement, seulement 3 des 2003 personnes interrogées en avril dernier ont consulté le site du Plan d'action économique du Canada après avoir vu les nombreuses publicités diffusées à ce sujet. Si l'objectif de la campagne de pub était d'amener les Canadiens à s'informer davantage au sujet des différentes mesures du Plan, l'échec est total.

Sauf que tel n'était pas l'objectif. Le contenu même des publicités indique qu'on souhaitait moins informer la population des programmes mis en place que vanter la politique du gouvernement. Un exemple: «Le Plan d'action économique du Canada est là pour vous, en misant sur le développement responsable des ressources et en ouvrant de nouveaux marchés pour les exportations canadiennes. Visitez plandaction.gc.ca.» Pour quelle raison un citoyen irait-il consulter le site à la suite de ce message? Le gouvernement conservateur en a peut-être eu pour son argent, mais pas les contribuables.

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L'an dernier, Ottawa a dépensé au moins 20 millions dans la promotion de son plan économique. Il s'agit d'une opération d'envergure, comprenant la diffusion de publicités à heure de grande écoute, un site Web, des vidéos, des blogues... D'ailleurs, contrairement aux engagements pris, le gouvernement Harper dépense au total davantage en publicité que les libéraux avant lui.

Cette orgie publicitaire se produit au moment même où le gouvernement sabre des milliards dans les services gouvernementaux. Les Canadiens commencent à voir les effets de ces compressions. Cependant, ils n'en ont pas de portrait complet parce que le gouvernement ne veut pas publier cette information. La Directrice parlementaire du budget a fait savoir lundi que la majorité des ministères et agences auxquels elle a demandé des renseignements sur l'impact des diminutions de dépenses refusent toujours de les lui fournir. Pourtant, dans la plateforme du PC en 2006, on pouvait lire qu'un gouvernement conservateur «exigera des ministères et des organismes fédéraux qu'ils fournissent de l'information exacte et opportune au Bureau parlementaire du budget.» C'est tout le contraire qui se passe.

Engagements violés les uns après les autres, principes bafoués à répétition; pas étonnant que les Canadiens soient de moins en moins nombreux à soutenir le Parti conservateur.